La raison est-elle le critère majeur pour distinguer l'être humain de l'animal ?

« dissimule, il avance sans faire de bruit et il est capable de patienter avant de bondir sur sa victime.

En bref, le chatfait ici preuve d'un comportement qu'on pourrait qualifier de « rationnel » relativement à l'objectif qu'il s'est fixé.

S'iln'écrit pas de livres, ce n'est donc peut-être pas parce qu'il est totalement dépourvu de raison, mais simplementparce qu'il en possède moins que l'homme, ou peut-être même juste parce qu'il n'a pas de mains.c) Qui plus est, ainsi que la sagesse antique nous le rappelle : « Errare humanum est » (« Il est de la nature de l'homme de se tromper », locution latine attribuée à Sénèque le jeune.) L'homme semble plus que tout autre animalcapable de se tromper et de s'obstiner dans son erreur.

Ainsi, l'homme plus que tout autre animal pourrait être dit« dépourvu de raison ».

L'animal, pour sa part, ne se trompe pas : il peut échouer par maladresse ou par manque deforce, mais il n'affirme jamais que la Terre est au centre de l'univers.

L'homme, par contre, parvient à ce genre dethéories au terme de longues réflexions, et il essaye même de mener au bûcher ceux qui lui soutiennent lecontraire : est-ce là « bien juger » et « distinguer le vrai d'avec le faux » ?Transition : Peut-être faut-il cependant affiner notre définition de la raison ? Le langage manifeste la véritable raison qui habite seulement l'homme. 3.a) Le fait que l'homme commette des erreurs ne prouve pas qu'il ne dispose pas de raison, mais simplement qu'il enuse mal.

L'erreur provient du fait que l'homme se laisse gagner par ses passions et que celles-ci induisent sa raisonen erreur.

En effet, l'homme croit aux préjugés, aux opinions et impressions que lui font parvenir ses sens.

Il donnealors son assentiment à des représentations confuses, alors que la vraie raison implique de ne porter son jugementque sur des perceptions « claires et distinctes », c'est-à-dire, comme l'explique Descartes dans Les Principes de la philosophie, lorsque cette perception est « présente et manifeste à un esprit attentif » et qu'elle est « tellement précise et différente de toutes les autres qu'elle ne comprend absolument rien en soi que ce qui est clair.

»b) Par ailleurs, le fait que le chat fasse « comme si » il élaborait une stratégie ne veut pas dire qu'il en élaborevéritablement une.

Ces différents plans peuvent être déjà en lui par instinct.

On considère d'ailleurs que, lorsqu'il setrouve dans une situation inédite, le chat ne réagit pas à propos, et il en est de même pour tous les animaux.L'animal ne dispose ainsi pas d'une faculté d'adaptation infinie, alors que la raison nous permet cela, car la raison,c'est aussi une capacité d'infini, c'est, ainsi que l'écrit Descartes dans le Discours de la méthode, « un instrument universel qui peut servir en toutes sortes de rencontres.

»c) Cette raison infinie se manifeste notamment en l'homme par le langage.

Le langage permet d'exprimer une infinitéd'idées et de les agencer d'une manière opportune, quelles que soient les circonstances.

L'être humain étant le seulà posséder le langage, on peut en déduire que c'est le langage qui distingue l'homme des animaux, mais seulementen cela que le langage manifeste cette raison infinie qui habite tous les hommes, et cela même quand ils ne saventpas en user de manière conséquente.

Il est donc légitime d'affirmer, comme Aristote le faisait, que seul « l'hommeest un animal rationnel » ( Politiques , I, 2, 1253a), et que cela se manifeste par le fait que « l'homme a un langage » (Politiques , I, 2, 1253a), ce qui, pour Aristote, constitue une seule et même chose. Conclusion :Dans une première partie, nous avons essayé de donner une définition générale de la raison.

En suivant cettedéfinition de la raison, nous avons montré dans une seconde partie qu'il n'allait pas de soi que la raison était lepropre de l'homme.

Nous avons alors présenté dans une troisième partie que, la raison étant en réalité une capacitéd'infini dont il fallait se servir avec méthode, elle était bien présente en puissance chez les êtres humains et non paschez les animaux.. »