La raison est-elle nécessaire pour faire de la science ?
Publié le 27/11/2010
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Afin de répondre à cette problématique nous procéderons en trois étapes qui auront pour finalité de répondre aux questions suivantes : la science peut-elle être identifiée à un acte de la raison ? La science tire-t-elle sa source de l’expérience ? Expérience et raison sont-elles deux sources complémentaires de la science ?
«
D'autre part la science formelle, en tant qu'elle est détachée de la réalité, est-elle vraiment une science, puisqu'elleest sans objet réel ?
Deuxième partie : La science tire-t-elle sa source de l'expérience ?
L'hypothèse étudiée dans cette partie juge la raison incapable de nous faire accéder à une connaissance du réel, seule l'expérience étant la source de la science.
La science a un objet et un sujet, l'objet fait partie de la réalité, de l'expérience, et le sujet, est l'homme, la relation qui peut exister entre les deux, la connaissance, en tant qu'elle est vraie, peut être identifiée à la science.La raison étant tentée d'outrepasser son domaine d'investigations prétend être la source de connaissances quipourtant proviennent de l'expérience, à l'image de la relation de causalité.
Hume, à ce propos, s'exprime en cestermes : « J'oserai affirmer, comme une proposition générale qui n'admet pas d'exception, que la connaissance decette relation ne s'obtient, en aucun cas, par des raisonnements a priori ; mais qu'elle naît entièrement de l'expérience […].
Qu'on présente un objet à un homme dont la raison et les aptitudes soient, par nature, aussi fortesque possible ; si cet objet lui est entièrement nouveau, il sera incapable, à examiner avec la plus grande précisionses qualités sensibles, de découvrir l'une de ses causes ou l'un de ses effets.
» ( Enquête sur l'entendement humain , IV).
La position empiriste tend à faire de l'expérience la source de la science.
L'empirisme logique ou positivisme logique, courant philosophique du début du XX e siècle, affirme que toute connaissance scientifique est vérifiable.
Seule la vérification par l'expérience nous permet la validation deconnaissances et donc rend possible la science.
Carnap fait partie de ce courant de pensée, il fonde la science surune base empirique.
A l'opposé de Descartes qui faisait des sciences formelles un modèle de science, Carnapsouligne que ces énoncés formels ne nous disent rien sur le réel.
« On peut ranger les énoncés (doués de sens) dela manière suivante : en premier lieu, ceux qui sont vrais en vertu de leur seule forme […].
Ils ne disent rien sur leréel.
A cette espèce appartiennent les formules de la logique et de la mathématique ; elles ne sont pas elles-mêmesdes énoncés sur le réel […] tous les énoncés qui disent quelque chose sont de nature empirique et appartiennent àla science du réel.
» ( Manifeste du Cercle de Vienne , « Le dépassement de la métaphysique »)
A l'issue de cette partie, un problème subsiste : comment, alors que la science porte sur l'universel et le nécessaire, peut-elle avoir pour seule source l'expérience ?
Troisième partie : Expérience et raison sont-elles deux sources de la science ?
L'hypothèse envisagée dans cette dernière partie considère que l'expérience et la raison ont un rôle complémentaire dans le processus de la science.
Les rapports de la science et de l'expérience sont ambivalents, dans la mesure où certes la seconde offre à la première un accès au réel, mais l'esprit en reste au singulier.
Or il n'y a de science que de l'universel et dunécessaire.
« La science et son objet diffèrent de l'opinion et de son objet, en ce que la science est universelle etprocède par des propositions nécessaires, et que le nécessaire ne peut pas être autrement qu'il n'est.
» (Aristote,Seconds analytiques ).
La nécessité inhérente à la science, conteste à l'expérience le statut de condition nécessaire et suffisante de la science.
La certitude est issue de la raison, en tant qu'elle permet la formation de jugements a priori , nécessaires et donc non contingents.
« D'où l'expérience, pourrait-elle tirer sa certitude, si toutes les règles,suivant lesquelles elle procède, n'étaient jamais qu'empiriques, et par là même contingentes ? » (Kant, Critique de la raison pure , introduction).
Toute science est par conséquent rationnelle, trouve sa source dans la raison qui rend possible l'expérience.
Le problème concernant la faillibilité de la raison persiste néanmoins.
C'est pourquoi Kant met en évidence la.
»
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