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La raison peut-elle rendre raison de tout?

Publié le 05/02/2005

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C'est ainsi que Platon se hasarda, sur les ailes des idées, dans les espaces vides de la raison pure. Il ne s'apercevait pas que, malgré tous ses efforts, il ne faisait aucun chemin, puisqu'il n'avait pas de point d'appui où il pût appliquer ses forces. » En dehors de l'expérience la raison est comme folle. Privée de point d'appui, elle peut démontrer avec la même logique des propositions contraires. Par exemple, si le monde n'avait pas de commencement, nous n'aurions jamais pu parvenir à l'instant d'aujourd'hui, cela exigerait un temps infini. Pour qu'il y ait un point d'arrivé il faut bien qu'il y ait un point de départ. Mais je peux aussi bien démontrer le contraire ; si le monde a eu un commencement, je peux valablement me demander : qu'y avait-il avant le commencement du monde ? Et la possibilité de poser cette question paraît exclure l'éventualité d'un commencement déterminé. Sur ces questions d'origine et de fins derrières, ma raison privée du concours de l'expérience peut aussi bien démontrer la thèse et l'antithèse et nous avons là un exemple d'une de ces antinomies où se perd la raison pure lorsqu'elle a la prétention de faire de la métaphysique, cad de poursuivre son effort d'unification et d'explication au-delà des données de l'expérience. Certes, les constructions métaphysiques sont pour la raison humaine une tentation irrésistible, sans cesse renaissante.
La raison est cette faculté propre à l’homme de combiner des idées, de réfléchir, de conceptualiser, de procéder a un raisonnement. Mais cette faculté a-t-elle la capacité de faire connaître la cause de la totalité des choses, de tout ? Affirmer qu’elle pourrait tout expliquer c’est dire qu’elle posséderai la vérité intrinsèquement et de manière universelle. Des lors un problème nous apparaît, en effet si a elle seule elle peut donner la vérité cela veut dire qu’elle nous fournirai la connaissance de la réalité, pour que notre discours puisse s’accorder avec celle-ci, elle serait donc source de compréhension et de jugement. Ainsi tous les hommes pourraient s’en servir pour rendre raison de tout, pourrait elle donc prétendre à l’unanimité ?
      La raison aurait t’elle la faculté de rendre le monde entièrement intelligible ? Mais notre nature humaine n’accorde t’elle pas une certaine valeur de jugement dans son discours a la réalité? Des lors, sur quoi peuvent se fonder ses valeurs ?

« clairement et distinctement, qui s'imposent donc à nous avec évidence, sont innées (antérieures à notre proprenaissance) et vraies (auxquelles par conséquent nous pouvons nous fier).

Par la suite, dans les « Méditationsmétaphysiques », l'auteur avait avancé un argument a posteriori de l'existence de Dieu : j'ai en moi l'idée (claire etdistincte) de parfait ; moi qui suis un être imparfait, je ne peux l'avoir posée en moi-même ; seul un être parfait peutdonc être la cause de la présence en moi de cette idée de parfait (« Méditation troisième »).Dans le présent texte (« Méditation cinquième ») , Descartes double cet argument a posteriori d'un argumentontologique, purement conceptuel.

Parmi les idées innées, se trouvent les nombres et figures mathématiques, maisaussi l'idée de Dieu, que l'auteur définit comme « un être souverainement parfait et infini ».A partir de cette définition, Descartes développe sa version de l'argument ontologique : il déduit l'existence de Dieude son essence même.

En effet, Dieu est par définition doté de toutes les perfections ; or l'existence est uneperfection : l'existence en tant que perfection fait partie de sa définition.

Dieu ne peut donc pas ne pas exister.

Ladistinction entre essence et existence ne convient pas au sujet de Dieu.Descartes associe ces deux arguments, l'un qui remonte de l'effet à la cause, l'autre qui déduit l'existence del'essence, pour démontrer l'existence de Dieu, « être parfait ». Ces théories ont en commun d'affirmer que l'homme possède les principes indépendamment de l'expérience et que laraison peut rendre raison de tout.

Ce sont diverses formes de ce qu'on appelle rationalisme.

2) La raison ne peut rendre raison de rien (le scepticisme) Le scepticisme est défini par Lalande comme : « La doctrine d'après laquelle l'esprit humain ne peut atteindre avec certitude aucune vérité ».

L'esprit se déclare incapable d'affirmer ou de nier quoi que ce soit. 1° Scepticisme antique et doute cartésien. On sait que les « Méditations » de Descartes commencent, elles aussi, par l'exercice d'un doute absolu : Descartes rejette le témoignage des sens (en rêve on croit voir, entendre, bouger et ce n'est qu'illusion).

Il rejette mêmeles vérités mathématiques (car il peut se faire qu'un « malin génie » tout- puissant s'amuse à me tromper dans toutes mes pensées). Mais ce doute cartésien s'oppose radicalement au doute sceptique.

D'abord ledoute cartésien est provisoire (il prend fin lorsque Descartes s'aperçoit qu'il peut douter de tout sauf du fait même qu'il pense et qu'il doute : et cetteévidence invincible : je pense donc je suis est une première vérité d'où biend'autre vont jaillir). C'est un doute volontaire, un doute « feint », dit Descartes dont la fonction est d'accoutumer « l'esprit à se détacher des sens » (« abducere mentem a sensibus ») et même de tout objet de pensée pour révéler en sa pureté l'acte même de penser.

Le doute cartésien a la valeur d'une pédagogie de l'ascèsequi vise à nous délivrer provisoirement des pensées pour révéler que nousavions l'esprit que nous sommes.

Le doute cartésien est méthodique (le malingénie n'est lui-même qu'un « patin méthodologique » ( Gouhier ), c'est une technique mise au service de la recherche du vrai. Le doute cartésien est un doute optimiste et héroïque, un déblaiementpréalable qui précède la construction de l'édifice philosophique, une décision volontaire de faire table rase de toutesles connaissances antérieures pour bâtir une philosophie nouvelle. 2° Les arguments des sceptiques grecs. Tout au contraire, le scepticisme absolu des pyrrhoniens et de leurs disciples n'est pas un point de départ mais uneconclusion –la conclusion d'échec- au terme de l'aventure du savoir. Enésidème avait groupé les arguments sous dix titres ou « tropes que Sexus Empiricus réduisit à cinq.

Il faut connaître ces arguments qu'on retrouve chez Montaigne , chez Pascal et chez Anatole France . (a) La contradiction des opinions. Les sophistes grecs frappés par la contradiction des opinions des philosophes (par exemple : Héraclite disait que le réel n'est que changement, alors que Parménide niait le changement) aboutissent à la conclusion pessimiste que la. »

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