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La réflexion philosophique est-elle une nécessité ?

Publié le 10/10/2005

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Il y a deux manières de comprendre le sens de la réflexion philosophique : la réflexion philosophique peut être transitive, c'est-à-dire porter sur des objets extérieurs à la philosophie. Il s'agit donc d'une activité intellectuelle de questionnement portant sur des questions de sens et de valeur. Mais la réflexion philosophique est également une activité spéculaire, en tant que nous pouvons porter l'effort de l'activité philosophique sur la philosophie elle-même. La réflexion s'entendra donc comme le retour que fait la philosophie sur la philosophie, pour en comprendre la nature propre et les fins. Une chose qui a le caractère de la nécessité est une chose dont nous avons absolument besoin, que nous jugeons indispensable. A première vue, la réflexion philosophique ne semble pas une nécessité, dans la mesure où seules les choses indispensables à la perpétuation de la vie semblent à proprement parler nécessaires. Le nécessaire semble donc se confondre avec l'utile pour la vie. Mais nous nous demanderons si le concept de nécessité ne serait pas irréductible à celui d'utilité, de sorte que nous puissions juger nécessaire tant la réflexion philosophique transitive que la réflexion philosophique spéculaire.

 

Il y a deux manières de comprendre le sens de la réflexion philosophique : la réflexion philosophique peut être transitive, c'est-à-dire porter sur des objets extérieurs à la philosophie. Il s’agit donc d’une activité intellectuelle de questionnement portant sur des questions de sens et de valeur. Mais la réflexion philosophique est également une activité spéculaire, en tant que nous pouvons porter l’effort de l’activité philosophique sur la philosophie elle-même. La réflexion s’entendra donc comme le retour que fait la philosophie sur la philosophie, pour en comprendre la nature propre et les fins. Une chose qui a le caractère de la nécessité est une chose dont nous avons absolument besoin, que nous jugeons indispensable. A première vue, la réflexion philosophique ne semble pas une nécessité, dans la mesure où seules les choses indispensables à la perpétuation de la vie semblent à proprement parler nécessaires. Le nécessaire semble donc se confondre avec l’utile pour la vie. Mais nous nous demanderons si le concept de nécessité ne serait pas irréductible à celui d’utilité, de sorte que nous puissions juger nécessaire tant la réflexion philosophique transitive que la réflexion philosophique spéculaire.

 

« précises ne peuvent, en général, être connues comme conformes à la vérité, mais plutôt pour la valeur des questions elles-mêmes ; en effet, ces questions élargissent notre conception du possible,enrichissent notre imagination intellectuelle et diminuent l'assurance dogmatique qui ferme l'esprit àtoute spéculation; mais avant tout, grâce à la grandeur du monde que contemple la philosophie, notreesprit est lui aussi revêtu de grandeur et devient capable de réaliser cette union avec l'univers quiconstitue le bien suprême”.

B, Russell, Problèmes de philosophie ( 1912), Éd.

Pavot, 1975, pp.

185-186. Ce texte propose une réponse parfaitement claire à notre question : la réflexion philosophique est une nécessité,parce qu'elle nous permet de nous penser comme des citoyens de l'univers, parce que l'éducation à la penséedésintéressée qu'elle permet est transposable dans le domaine de l'action. III. La réflexion philosophique au sens spéculaire est également nécessaire a.

La réflexion philosophique est nécessaire pour défendre la philosophie contre les attaques utilitaristes Mais c'est en un autre sens que nous pouvons parler de réflexion philosophique : au sens d'une activité spéculaire,où la philosophie se prend elle-même pour objet de son investigation, où la philosophie use de ses propres moyenspour s'interroger elle-même.

En ce sens, nous dirons que la réflexion philosophique est une nécessité pour laphilosophie, dans la mesure où la philosophie a toujours eu à se défendre contre les attaques de l'utilitarisme.

Eneffet, il est courant d'entendre des attaques contre la philosophie qui en dénoncent le caractère d'inutilité, qui enmontrent la vacuité : alors que l'action, la production sont indispensables, il semble absurde de perdre le temps quenous pourrions consacrer à reproduire et perpétuer notre vie dans d'épineuses questions de morale.

Or, comme nousl'avons montré dans la précédente partie, ces questionnements sont indispensables pour vivre une vie proprementhumaine : ce qui prouve que la réflexion philosophique est une nécessité pour réaffirmer le caractère essentiel de laphilosophie. b.

La réflexion philosophique est nécessaire pour réassigner des fins contemporaines à la philosophie Mais c'est en un autre sens que nous dirons de la réflexion philosophique qu'elle est une nécessité : dans la mesureoù la philosophie entretient des rapports étroits avec l'histoire, avec l'état du monde qui lui est contemporain, laréflexion philosophique est le moyen adéquat que peut choisir la philosophie pour vérifier que ses questionnementssont bel et bien ceux qu'elle doit avoir à une période donnée.

La réflexion philosophique est donc une nécessité pourla philosophie elle-même, en tant qu'elle permet de réassigner des fins contemporaines à la philosophie. Conclusion : A première vue, il est légitime de proclamer l'absence de nécessité de la réflexion philosophique : non seulement ellen'est pas une action, mais elle est un retardement, un obstacle pour l'action.

Néanmoins, la nécessité n'est pasl'utilité : la réflexion philosophique est nécessaire, non parce qu'elle est vitale, mais parce qu'elle est moralementindispensable.

Enfin, la réflexion philosophique comme retour de la philosophie sur elle-même est indispensable, dansla mesure où une telle activité permet de défendre la philosophie contre l'utilitarisme étroit et l'enjoint à s'adapteraux exigences du monde qui l'entoure.. »

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