Devoir de Philosophie

La religion peut-elle n'être qu'une affaire privée ?

Publié le 09/04/2009

Extrait du document

religion

La religion peut être définie de plusieurs façons : elle peut tout d’abord être perçue comme un sentiment intérieur du sacré, impliquant donc croyance et foi, ou bien comme un ensemble de pratiques et de rites relatifs à une réalité sacrée. La notion de sacré est prééminente dans ces deux définitions, ce qui s’explique par le fait que, par exemple pour les sociologues Durkheim ou Eliade, ce qui caractérise le fait religieux est un sentiment spécifique, celui du sacré, c’est-à-dire le sentiment qu’il existe une réalité séparée du profane, de la vie de tous les jours, une réalité immatérielle et transcendante. Le sujet concerne ici la place, le statut que possède la religion au sein de l’humanité, de la communauté humaine. La religion peut-elle ne concerner que l’individu qui a foi en elle et la pratique, relevant donc du domaine privé, ou au contraire a-t-elle une vocation plus large, s’inscrivant donc dans le domaine public ?

religion

« certaine forme de religion, celle qu'il appelle « religion statique » et qui désigne l'institution religieuse fermée etclose, dont la fonction est effectivement essentiellement sociale puisqu'elle « attache l'homme à la vie, et parconséquent l'individu à la société » dit-il in Les Deux Sources de la morale et de la religion .

Celle-ci s'oppose à la religion dynamique qui dépasse infiniment la religion statique du fait qu'elle porte l'humanité au-delà d'elle-même ettransporte l'âme sur le plan de l'amour et qui donc s'assimile à la persuasion intime du cœur évoquée dans lapremière partie.Ces deux sortes de sortes de religions dissociées mais pourtant supplétives du fait de la complémentarité de leurstatut, l'une purement collective et l'autre privée, pousse à se demander si l'essentiel de la réponse au sujet poséne résiderait pas dans l'association de ces deux sphères, et dans la nécessité de trouver une juste mesure entre lesdeux.

Le fait religieux serait-il alors à la fois un fait privé et collectif ? La religion serait-elle donc omniprésente dansle domaine public ? III) La religion serait donc omniprésente dans le public et se basant sur une réalité personnelle C'est en s'appuyant sur une croyance collective que la religion permet d'élever la foi de chacun parce quel'engouement collectif a des répercussions sur chacun faisant ainsi grandir la confiance de chaque individu en cequ'il croit.

Et ce réciproquement : l'exaltation personnelle et individuelle peut avoir des effets bénéfiques surl'ensemble de la communauté des croyants du fait de l'entrain communiqué par la ferveur de certains, car il paraitévident que le mieux placé pour promouvoir ce à quoi il croit est celui qui est passionné par cela, qui est capable decommuniquer sa foi et sa confiance en son sacré.

La religion ne peut donc partir que d'une croyance privée, mais sicelle-ci n'est pas partagée, ni soutenue par une pratique communautaire, il ne s'agira dès lors plus d'une religionmais d'une croyance individuelle et isolée, ce qui montre bien la nécessité pour la religion de se baser à la fois surune réalité individuelle mais aussi collective.Si la nature individuelle de la foi à la base de la religion ainsi que la nécessité d'un collectivité pour que celle-cipersiste est établie, il n'en reste pas moins à déterminer si la religion doit se contenter de rester dans la sphèrereligieuse, ou si elle a bel et bien sa place dans la vie publique à proprement parler, dans la vie de l'Etat.

D'aprèsMircea Eliade, dans Le Sacré et le profane , s'extraire complètement de toute religion s'avère plus difficile que ce qu'il apparaît, faisant ainsi de l'homme réellement areligieux un spécimen plutôt rare.

En effet, il est flagrant que destraditions religieuses se perpétuent encore et toujours, bien que quelque peu sécularisées.

On pense ici à descélébrations comme Noël, le nouvel an, Pâques, ou bien encore la mort ou la naissance d'individus qui recèlentencore des connotations plus ou moins religieuses selon la façon qu'à chacun de les aborder.

En outre, même lesEtats ou les hommes dits laïcs ne sont pas tant éloignés de la religiosité qu'il le croient.

En effet, la laïcité peut êtreconsidérée comme une religion au sens de Durkheim, puisque dans une société séculière, on déclare son allégeanceà un ensemble de valeurs tenues pour sacrées.

C'est ce que Rousseau nomme, dans le Contrat social , "la religion civile".

Cette dernière est une religion instituée par le souverain dans le cadre de l'Etat républicain.

Son objectif estde conférer un caractère sacré à des institutions qui procèdent d'une convention.

La religion est alors là encore cequi unit, relie des individus autour de valeurs communes telles que la liberté, l'égalité…considérées comme sacrées.Cela ajouté au fait que le fait religieux soit impliqué encore de nos jours dans ce que l'on peut qualifier d'évènementsgraves tels que des attaques terroristes (les attentats du World Trade Center en resteront l'exemple frappant) faitque la religion ne peut pas rester dans le domaine privé, du moins du point de vue du contrôle de ses dérives, alorsqu'elle pourrait l'être si l'on ne s'intéressait qu'à la spiritualité de la question. Ainsi, la religion semble n'être à la base qu'une croyance privée, naissant d'un sentiment intérieur du sacré, mais ilapparaît qu'il ne faut pas négliger le besoin des hommes de pratiquer leur foi ensemble et pour cela de se regrouperautour d'une religion institutionnalisée, faisant ainsi de la religion un symbole de cohésion sociale.

C'est lacombinaison de ces aspects subjectif et social de la religion qui permet d'établir la religion et de la perpétuer.

Onpeut donc dire que malgré le fait que l'aspect privé soit un aspect non négligeable du fait religieux la religion ne peutpas être qu'une affaire privée.

Ceci tend à se confirmer par le fait que le caractère religieux se retrouve hors ducadre de la religion, par la référence au sacré, notamment et paradoxalement dans la laïcité.Les connaissances scientifiques rentrent-elles nécessairement en conflit avec les croyances ?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles