La science implique-t-elle la sagesse ?
Publié le 07/03/2004
Extrait du document
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2.
La science appelle la sagesse.
— Il n'est pas question en retour de demander au savant de prendre des leçons de sagesse.
On suppose bien, qu'il s'en préoccupe dans sa vie personnelle.
Mais c'est tout de même lafonction du sage d'être le prophète de son temps, de rappeler, avec véhémence parfois, aux peuples et à leursdirigeants, qu'il y a une hiérarchie des valeurs à respecter, que la place de la sagesse est au-dessus de cellede la science.
Car, ainsi que le dit PASCAL, « la science des choses extérieures ne nous consolera pas del'ignorance de la morale au temps de l'affliction ».
(Pensées.)La vie vertueuse que préconise le sage — et dont il donne l'exemple —est d'ailleurs la meilleure garantie de la survie du monde contemporain, etpartant de la science.
Bien des penseurs ont fait écho au cri célèbre deVALÉRY se lamentant sur la précarité de notre civilisation.
« A présent,nous sommes envahis, constatait le docteur CARREL, par la multitude desbarbares engendrés par les nations civilisées elles-mêmes » (Réflexionssur la conduite de la vie, 233.) Il faut donc sonner le réveil de lasagesse, si l'on ne veut pas entendre le glas du suicide cosmique.Mais l'humanité n'aura peut-être pas la folie d'aller jusque-là.
Elle voudra,nous le souhaitons, donner ce « supplément d'âme" dont parlaitBERGSON, supplément si irrésistiblement appelé par le développement dessciences et des techniques.
Que l'humanité entende donc les appelsrépétés des sages, les avertissements de Gabriel MARCEL, de TRIBON, deDUHAMEL, pour ne citer que des Français et des contemporains.
Ons'étonne sans doute parfois de l'outrance de certains sages, et l'onpense, pas toujours à tort, qu'ils sont des contempteurs de la science.Mais il est bien nécessaire au mouvement dialectique de la vérité quel'outrance de l'antithèse souligne l'outrance de la thèse, jusqu'au momentoù la synthèse fera l'accord des bonnes volontés.
CONCLUSION.
- Il paraît bien clairement qu'il n'y a aucune opposition de nature entre la science et la sagesse, s'il est certain que le vrai et le bien sont deux visages d'une même réalité.
Mais comme l'accordpratique de la sagesse et de la science tarde à se faire ! Il est vrai que la condition humaine ne permet qu'unerecherche tâtonnante de la vérité, mais combien nous souffrons des douleurs de cet enfantement! Quand doncles sages admettront-ils tous la valeur d'humanisme que détient la science ? Quand donc, surtout, ceux qui ontdans leurs mains les leviers de l'économie et de la politique, et que servent les savants, écouteront-ils lasagesse ? Il ne s'agit pas ici d'un débat scolastique : la réconciliation de la sagesse et de la science est unequestion de vie ou de mort..
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