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La science peut-elle résoudre les problèmes politiques ?

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Auguste Comte pense que les phénomènes sociaux obéissent à des lois naturelles qu'il convient d'étudier, tout comme les autres sciences ont étudié le monde physique, végétal et animal. Cette certitude, à ce jour, n'a toujours pas trouvé de confirmation expérimentale. La sociologie contemporaine s'interroge plus sur son statut de science qu'elle ne met en évidence des principes «physiques» régulant l'évolution des sociétés. Moins ambitieuse, et finalement plus positive, est cette attitude qui consiste à penser que la science peut résoudre, ponctuellement, des problèmes d'ordre technique et qu'elle ne dispose pas d'un appareillage méthodologique susceptible de résoudre concrètement des problèmes d'ordre politique. Maintenant, et ainsi que le pense Auguste Comte, qu'elle soit un modèle de rigueur intellectuelle que l'homme politique aurait tout intérêt à copier, voilà un souhait auquel l'on peut raisonnablement adhérer.

« La science ne peut pas résoudre les problèmes politiques La science sert l'homme mais ne concerne pas ses propr es fins.

Face aux problèmes politiques, elle ne peut qu'ap porter des solutions d'ordre technique et non des solutions d'ensemble.

La science ne s'ap plique pas à la réalité humaine D 'une part, la science ne rend compte que d'une infime partie de la réalité.

D'autre part, ses mé- • Q uand ils se font hommes politiques, on attribue d'or­ dinaire aux savants le rôle comi que d'être, qu'ils le ve uillent ou non, la bonne conscience d'une politique.• Friedrich Nietzsc he, Humain, trop humain thodes ne sont pas appli­ cables à la compréhen­ sion de la réalité humaine.

Max Weber, dans Le Savant et le poli­ tiqu e, montre que la science, tout en ayant «désenchanté» la nature, ne nous dit pas com­ ment l'homme doit conduire sa vie.

La science est un moye n, non une fin L a science a permis d'apporter des solu­ tions techniques à cer­ tains problèmes poli­ tiques (lutte contre la pauvreté, régulation des naissances, etc.).

I:hom­ me de science doit réflé­ chir aux implications éthiques de ses recher­ ches.

Mais là s'arrête le rôle politique de la science.

Elle ne dispose d'aucune théorie per-mettant d'harmoniser les rapports humains.

La science n'a pas à se mêler de politique 1 'homme de science L qui prend politi­ quement position doit le faire en son nom propre.

S'il ne respecte pas cet impératif déon­ tologique, il met au ser­ vice d'un combat idéo­ logique un savoir qui, par définition, doit se garder de l'être.

Co­ mique, il l'est, dit Nietz­ sche, car, quoique sa­ vant, il n'est pas plus compétent, en matière politique, que le com­ mun des mortels.

Les méthodes de la science s'appliquent à des domaines d'études rigoureusement délimités.

La sphère politique, tout comme l'en­ semble des aspects de la réalité humaine, n'en font pas partie.. »

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