Devoir de Philosophie

La science rend-elle la philosophie inutile ?

Publié le 13/04/2005

Extrait du document

philosophie

Quand la philosophie apparaît-elle dans l'histoire de la culture ? Quand la science positive se développe-t-elle ?6. Trouvez des illustrations historiques de cette situation menaçante, ou du moins embarrassante, pour la philosophie. (Pensez par exemple à des systèmes ou des thèses philosophiques, qui ont été effectivement rendus caducs par des explications scientifiques.)Éléments pour une problématique7. Si la philosophie était rendue inutile par la science, pourrait-elle néanmoins continuer d'exister comme forme de la pensée ? Pourquoi ? Les sciences n'ont conquis leur indépendance relativement à la philosophie que récemment et, jusqu'à la fin du xviii siècle, il était fréquent qu'elles soient élaborées par des philosophes. Ainsi c'est Platon qui, dans Ménon, rédige la première démonstration de géométrie, bien avant la constitution des Éléments d'Euclide ; et l'on sait que, de manière générale, Platon - comme après lui Aristote, même si c'est selon des principes différents - affirme que la maîtrise des différents savoirs « scientifiques « de son temps est nécessaire au philosophe, ce qui signifie aussi que la philosophie occupe la position ultime dans l'ordre du savoir possible.

La philosophie embrassait, à l'origine, la totalité du savoir. Mais, au cours de l'histoire, les sciences se sont constituées en disciplines indépendantes. On peut donc se demander si la philosophie ne doit pas être remplacée par un système de sciences. La science, pourtant, ne satisfait pas toutes les exigences de l'esprit : elle ne permet pas de comprendre le monde, d'atteindre l'absolu, elle ne propose aucune fin à notre action. A côté de la science, il y a donc place pour une réflexion proprement philosophique : ici, l'esprit s'interroge sur sa propre connaissance, essaie de déterminer ce qui, en elle, émane de lui-même, et ce qui vient des choses, se demande si l'absolu peut être découvert du côté de l'objet, ou seulement du sujet, dépasse enfin le fait pour chercher la valeur. De telles démarches sont métaphysiques.

philosophie

« recherche se fait inductive (et complémentairement expérimentale), alors que la tradition aristotélicienne restaitentièrement déductive.

La découverte des lois scientifiques obéit dès lors, dans tous les domaines, à la distinctionque thématisera Kant : on doit distinguer un monde phénoménal d'une réalité nouménale, et la loi concerne lepremier, même si elle n'apparaît pas directement dans les phénomènes eux-mêmes, tandis que l'univers nouménal (lefond du « réel ») nous reste inconnu.

Ce qui fait de la philosophie un discours autre que celui de la science, c'estson obstination à penser (puisqu'elle ne peut les connaître) les noumènes.Lorsqu'à partir du XIX siècle, l'homme commence à se considérer comme un objet de science possible, on constateque les disciplines scientifiques qui entreprennent de le cerner — les sciences humaines — entendent bien sedétacher de toute emprise philosophique, ne serait-ce qu'en adoptant des méthodes qui autorisent une approche «objective » de l'être humain (tests et recherche de laboratoire en psychologie, enquêtes et traitement statistiqueen sociologie, etc.).

Tandis qu'il est reproché à la philosophie de ne pouvoir se dégager d'un « point de vue » qui,même s'il n'est pas strictement « subjectif », renvoie nécessairement à quelques postulats métaphysiques, et doncétrangers à toute science possible.Il semble ainsi, à considérer hâtivement l'évolution des deux domaines, qu'on aboutisse à une hétérogénéité.

Celle-ciest-elle de nature à interdire désormais toute relation, toute réflexion de la philosophie sur les sciences ? Rien n'estmoins sûr.

8.

Le sujet engage une réflexion sur les rapports entre la philosophie et la vérité.

Existe-t-il des véritésspécifiquement philosophiques, non réductibles aux vérités de type scientifique (par exemple en morale, enmétaphysique...), et que la science ne pourrait donc en aucune façon rendre inutiles ? 9.

La philosophie a-t-elle eu traditionnellement d'autres finalités que la recherche de la vérité ? Si oui, lesquelles(réflexion critique, interrogation sur les valeurs, le sens de l'existence, etc.) ? "Les questions que la science exclut par principe sont précisément lesquestions qui sont les plus brûlantes à notre époque malheureuse pour unehumanité abandonnée aux bouleversements du destin : ce sont les questionsqui portent sur le sens ou l'absence de sens de toute existence humaine (...)La vérité scientifique, objective, est exclusivement la constatation de ce quele monde — qu'il s'agisse du monde physique ou du monde spirituel — est enfait.

Mais est-il possible que le monde et l'être humain en lui aientvéritablement un sens si les sciences ne laissent valoir comme vrai que ce quiest constatable dans une objectivité de ce type, si l'histoire n'a rien de plus ànous apprendre que le fait que toutes les formes du monde de l'esprit, toutesles règles de vie, tous les idéaux, toutes les normes qui donnèrent à chaqueépoque aux hommes leur tenue, se forment comme les ondes fugitives etcomme elles à nouveau se défont, qu'il en a toujours été ainsi et qu'il en seratoujours ainsi, que toujours à nouveau la raison se changera en déraison ettoujours les bienfaits en fléaux ?" HUSSERL L'homme est animé du désir de savoir.

Il est le seul être qui s'interroge sur lui-même et sur l'univers qui l'entoure.

Il ne se contente pas d'être au monde, devivre ce monde, il lui faut l'expliquer, le comprendre.

Certes, il veutcomprendre pour pouvoir agir, découvrir les lois de la nature qui luipermettront de s'en rendre « maître et possesseur », selon les mots de Descartes, mais aussi et, dirons-nous,surtout pour satisfaire à une interrogation singulière, surgie du plus profond de lui-même et qu'il ne peut réprimer,source d'inquiétude ou d'angoisse : « Pourquoi existons-nous ? » Ce qui revient à poser la question du sens dumonde en général et de l'homme en particulier.

Afin d'y répondre, l'homme invente des mythes et des religions:Toutefois, ceux-ci sont inaptes à _expliquer les lois de la nature.

L'homme se tourne alors vers la science quil'instruit en effet, mais, de manière paradoxale, en augmentant son désarroi.

Car la science se construit contre lesmythes et les croyances, contre les présupposés anthropomorphiques grâce auxquels l'homme justifiait le monde etse justifiait.

Elle les détruit mais ne les remplace pas.

Plus elle explique le monde, plus elle accroît la solitude del'homme, lui infligeant, pour chaque nouvelle illusion dissipée, une nouvelle blessure narcissique et l'abandonnant seuldans un univers déserté et muet.

Si bien que l'homme, après avoir placé en elle toute son espérance, finit par s'endéfier et sombrer dans le scepticisme, voire par retomber dans un irrationalisme dont il s'était laborieusementdégagé.

La science, en effet, refuse, comme le souligne Husserl dans ce texte, de se prononcer sur le sens de cequi est, prétendant que la vérité scientifique se limite à la seule constatation de ce qui est.« Les questions que la science exclut par principe, observe Husserl, sont les questions qui portent sur le sens oul'absence de sens de toute existence humaine.

» Quel est donc ce principe, ou plutôt quels sont -ces principes parlesquels la science rejette des questions qu'elle considère comme « philosophiques » ? Ce ne sont pas en réalité desprincipes immuables : ils varient selon les diverses sciences et leurs divers états.

Ainsi l'épistémologie positiviste d'A.Comte avait .voulu fixer à deux les principes fondamentaux de la science : le premier était que la science ne porteque sur les phénomènes et non sur la nature ou l'essence des choses ; le second, que la science renonce à saisir lemode de production des choses, c'est-à-dire la causalité, pour ne considérer que les lois.

En d'autres termes, la. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles