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La science se fait-elle contre la sensation ?

Publié le 27/02/2008

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La raison n?est donc plus seule face à elle-même, le sujet connaissant est confronté à l?objet. Pour Kant, il ne peut y avoir de science véritable que si l?on a à la fois la matière et la forme de la connaissance, autrement dit les catégories de l?entendement et l?expérience. La scientificité de la science élaborée réside dans la manière dont est appréhendée l?expérience. La rationalité n?est pas dans la science ou dans le réel lui-même, mais dans la manière dont il est abordé. La rationalité vient de nous. Cf. la révolution copernicienne. «  La raison ne voit que ce qu?elle produit elle-même selon son projet, elle devrait prendre les devants avec ses principes qui régissent ses jugements d?après des lois constantes, et forcer la nature à répondre à ses questions, mais non pas uniquement se laisser guider par elle, pour ainsi dire, à la laisse. » CRP préface à la 2ème édition.   III/ La science est dépendante des sensations :               ● Une chose est troublante, c?est que certaines théories scientifiques ont longtemps été considérées comme vraies, parce qu?elles étaient conformes aux observations que l?on pouvait mener dans le réel, alors que nous les voyons maintenant comme fantaisistes ? cf.

« a priori .

(Cf.

Le triangle du mathématicien, sa définition n'est pas réelle, c'est un objet créé (la définition). S'intéresse à la figure sans empirie [1]. ● Mais cette absence de rapport au réel n'est plus possible lorsque l'on veut faire des sciences comme la physique ou la biologie.

En effet, pour cesdernières, il faut avoir recours à l'expérience, puisqu'elles sont fondées surdes principes empiriques.

La raison n'est donc plus seule face à elle-même, lesujet connaissant est confronté à l'objet.

Pour Kant, il ne peut y avoir descience véritable que si l'on a à la fois la matière et la forme de laconnaissance, autrement dit les catégories de l'entendement et l'expérience.La scientificité de la science élaborée réside dans la manière dont estappréhendée l'expérience.

La rationalité n'est pas dans la science ou dans leréel lui-même, mais dans la manière dont il est abordé.

La rationalité vient denous.

Cf.

la révolution copernicienne.

« La raison ne voit que ce qu'elleproduit elle-même selon son projet, elle devrait prendre les devants avec sesprincipes qui régissent ses jugements d'après des lois constantes, et forcer lanature à répondre à ses questions, mais non pas uniquement se laisser guiderpar elle, pour ainsi dire, à la laisse.

» CRP préface à la 2 ème édition. III/ La science est dépendante des sensations : ● Une chose est troublante, c'est que certaines théories scientifiques ont longtemps été considérées comme vraies, parce qu'elles étaientconformes aux observations que l'on pouvait mener dans le réel, alors quenous les voyons maintenant comme fantaisistes – cf.

la théorie du phlogistique.

Il semblerait à travers cet exempleque la science se construit avec la sensation, et non pas contre elle.

● C'est ce qu'explique Bachelard dans La formation de l'esprit scientifique. En effet, selon lui, la science tente de rationaliser le réel, mais cette rationalité vient non pas du réel lui-même, mais de la science.

Autrement dit, lorsque nous essayons d'expliquerscientifiquement des phénomènes, nous possédons déjà une théorie sur cesphénomènes, et les expériences ne servent qu'à justifier cette théorie.

Ainsi,le réel est toujours lu selon des théories préalables.

Lorsque nous éprouvonsune sensation, nous avons une idée de son origine, de ce par quoi elle a étécausée, et nous cherchons selon nos idées une justification théorique.

«Les instruments ne sont que des théories matérialisées.

» Bachelard,Le Nouvel Esprit scientifique (1938). • Pour donner leur place à la théorie et à l'expérience dans la constitution dela connaissance, il faut relever que la connaissance du monde passe aussi parla connaissance du sujet connaissant lui-même.

C'est ce que dit Kant, quivise notamment à sortir de l'antithèse entre Locke et Descartes.• Dans l'épistémologie moderne de Bachelard, les «données» de l'expériencene sont jamais «données» spontanément, mais sont construites grâce àcertains instruments (par exemple, le calcul de la trajectoire d'une comètedépend de la précision du télescope qu'on utilise).• Les instruments eux-mêmes ne sont pas «donnés»: le scientifique lesconstruit lui-même pour tester une théorie qu'il a élaborée avant même queles «faits» qu'il décrit n'aient été rendus sensibles.

D'où l'idée que l'instrument «matérialise» une théorie: pourl'inventer, il fallait que la théorie ait déjà prévu la possibilité des données qu'elle voulait tester. « Déjà l'observation scientifique est toujours une observation polémique ; elle confirme ou infirme une thèseantérieure, un schéma préalable, un plan d'observation ; elle montre en démontrant ; elle hiérarchise les apparences; elle transcende l'immédiat ; elle reconstruit le réel après avoir reconstruit ses schémas.

Naturellement, dès qu'onpasse de l'observation à l'expérimentation, le caractère polémique de la connaissance devient plus net encore.

Alorsil faut que le phénomène soit trié, filtré, épuré, coulé dans le moule des instruments, produit sur le plan desinstruments.

Or les instruments ne sont que des théories matérialisées.

Il en sort des phénomènes qui portent detoutes part la marque théorique.

» BACHELARD.

● Ainsi, l'expérience porte la marque de l'esprit scientifique et comporte déjà en elle l'hypothèse qu'elle doit prouver.

C'est un montage technique qui produit artificiellement, dans des conditions déterminées, des phénomènescensés contrôler la validité d'une hypothèse.

L'expérience censée prouver la théorie n'est pas celle du quotidien,mais en plus, elle contient déjà la théorie.

Reste à savoir si cela gêne la valeur de l'expérience en tant que critèrede vérité.

Quoi qu'il en soit, il semblerait de ce fait que la science n'est pas vraie absolument, mais seulement demanière relative, c'est-à-dire seulement selon la manière dont nous appréhendons le réel, et selon la manière dontnous cherchons à l'expliquer.

[1] Kant compare Thalès aux Egyptiens : ces derniers arpentent leur terrain : méthode empiriste, pas une vraie. »

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