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La société dénature-t-elle l'homme ?

Publié le 13/10/2005

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Toute la technique ne se résume pas à la technique moderne, elle peut être aussi la simple fabrication d'outils, la création d'appareillage pour soulager l'homme d'efforts difficiles mais pourtant nécessaires. A ce propos, La Physique d'Aristote dit : « La technè [...] parachève ce que la nature est dans l'impossibilité d'élaborer jusqu'au bout ». Mais si la technè effectue ce que la nature est dans l'impossibilité d'accomplir, c'est que cette chose était déjà portée par, donc elle est actualisation non naturelle d'un possible qui ne peut pas ne pas être naturel, par l'intermédiaire de cet agent particulier, l'homme, dont la physis propre contient précisément la virtualité d'actualiser le virtuel de la physis en général. La technique peut être imitation de la nature, elle peut magnifier celle-ci par des ouvrages, elle peut la rendre accessible à l'homme, et simplement par le biais du travail, comme le pense Hegel, que l'homme s'approprie le monde qui l'entoure et le fasse sien afin de s'y reconnaître.     b. Dans la Phénoménologie de l'Esprit, en particulier dans la dialectique du maître et de l'esclave, Hegel explique l'importance du travail et par là de la technique pour la fondation de l'humanité de l'homme. Désormais le valet est par le travail maître de la nature, et n'y est plus subordonné comme il l'était lors de son état animal. Le travail est libération de soi vis-à-vis de la nature donnée, mais aussi vis-à-vis de sa propre nature d'esclave. Le travail éduque l'homme en refrénant ses désirs, à la différence du maître qui jouit insatiablement de ce qu'il désire.
  On définit la culture comme étant une transformation de la nature, voire comme une « seconde nature «. Aussi, il apparaît qu’on détermine la nature par l’intermédiaire de la culture. La culture, comme acte de transformation, est un travail. La culture désigne les œuvres de l’esprit, un certain savoir permettant de s’orienter dans l’action, et, par extension, la civilisation dans son ensemble. La culture correspondrait aujourd’hui à l’ensemble de traits communs à toutes les composantes d’une société. L’homme culturel est par ailleurs considéré comme un homme perfectionné ou, au contraire, déformé, dénaturé. Ainsi arraché de sa nature par la réflexion et les civilisations, l’homme est-il entièrement un être culturel ?

« b. Dans la Phénoménologie de l'Esprit , en particulier dans la dialectique du maître et de l'esclave, Hegel explique l'importance du travail et par là de la technique pour la fondation de l'humanité de l'homme.

Désormais le valet estpar le travail maître de la nature, et n'y est plus subordonné comme il l'était lors de son état animal.

Le travail estlibération de soi vis-à-vis de la nature donnée, mais aussi vis-à-vis de sa propre nature d'esclave.

Le travail éduquel'homme en refrénant ses désirs, à la différence du maître qui jouit insatiablement de ce qu'il désire.

C'est entransformant le monde naturel selon ses intentions que l'homme prend conscience de sa valeur, de sa réalitéhumaine initiatrice de progrès et de dynamisme dans le temps et dans l'espace, dans l'Histoire et dans le Monde.L'activité du travail est aussi fonction de libération de la peur, de l'angoisse que le valet a éprouvée depuis sa lutteavec le maître.

Le valet prendra conscience alors par le travail de sa liberté intérieure ou abstraite, car il ne vit pasen homme libre de façon effective.

Il n'est libre que par et pour sa pensée, en tant qu'entêtement, « liberté arrêtéeà l'intérieure de la servitude.

» On ne devient véritablement humain, c'est-à-dire libre qu'après avoir exercé uneactivité transformatrice sur le monde, qu'une activité qui part extension peut être une technique.

III.

La communauté réinstaure une nature social a.

S'il est vrai que l'espèce humaine est nécessairement sociale, on peut douter de la sociabilité naturelle des individus qui la composent.

Evoquant cette contradiction, Kant parle de l' « insociable sociabilité » des hommes.Mais c'est pour en souligner aussitôt la fécondité.

Société et individus sont en fait constitutifs l'un de l'autre et il ya cercle à vouloir trouver dans l'un des termes l'origine de l'autre.

Car il ne peut y avoir de société quand leshommes n'ont pas entre eux quelque intérêt commun, il ne peut pas non plus y avoir société s'il ne subsiste entreeux aucune différence.

En effet, la société ne saurait être confondue avec la communauté.

Dès sa naissance, touthomme se trouve d'emblée inscrit dans une communauté qui s'impose à lui et dont il partage les habitudes, lalangue, la religion.

C'est d'abord la famille, mais c'est aussi la communauté plus large d'un pays ou d'une nation.Parce qu'elle s'enracine dans une histoire commune, et qu'elle repose sur un patrimoine commun, la communautéengendre entre ses membres un sentiment naturel et presque animal de solidarité.

L'intérêt de chacun et l'intérêt detous semblent être confondus.

Leur rapport est immédiatement senti.

Au contraire, dans une société, c'est un lienplus économique que sentimental qui unit les individus.

Les rapports, fondés sur l'échange, supposent unedifférenciation des fonctions et une division du travail.

Les sphères d'activité ne sont plus les mêmes ; les intérêtsdes uns et des autres peuvent être différents, voire opposés.

Les relations économiques et sociales rendent doncplus problématique l'idée de solidarité ou d'intérêt général.

Le champ social apparaît divisé et le conflit des intérêtsmenace l'ordre social.

L'insociable sociabilité de l'homme chez KANT «J'entends ici par antagonisme l'insociable sociabilité des hommes, c'est-à-dire leur inclination à entrer en société, inclination qui est cependant doubléepar une répulsion générale à le faire, menaçant constamment de désagrégercette société.» Kant, Idée d'une histoire universelle au point de vuecosmopolitique (1784). • Kant dit bien la tension interne qui règne dans le tempérament humain et,du coup, dans la société.

D'un côté, les hommes tendent à s'associer, del'autre, ils y répugnent.

L'homme est ambivalent, et la société est traversée àla fois par des forces qui la maintiennent, et des forces qui la mettent endanger.• Cependant, l'effet de ces forces est, lui aussi, ambivalent.

Car Kant voitdans cet égoïsme naturel des hommes, dans leur vanité et leur désir dedomination, un aiguillon qui les pousse à développer leurs talents.

Sans cela,la société baignerait «dans une concorde, une satisfaction et un amourmutuel parfaits», qui serait, en fait, moins profitable à l'espèce que cetteémulation.

L'égoïsme a donc paradoxalement aussi son rôle à jouer dans ledéveloppement de la société. « L'homme a un penchant à s'associer, car dans un tel état, il se sent plusqu'homme par le développement de ses dispositions naturelles.

Mais il manifeste aussi une grande propension à sedétacher (s'isoler), car il trouve en même temps en lui le caractère d'insociabilité qui le pousse à vouloir tout dirigerdans son sens ; et de, ce fait, il s'attend à rencontrer des résistances de tous côtés, de même qu'il se sait par lui-même enclin à résister aux autres.

C'est cette résistance qui éveille toutes les forces de l'homme, le porte àsurmonter son inclination à la paresse, et, sous l'impulsion de l'ambition, de l'instinct de domination ou de cupidité, àse frayer une place parmi ses compagnons qu'il supporte de mauvais gré, mais dont il ne peut se passer.

L'homme aalors parcouru les premiers pas, qui de la grossièreté le mènent à la culture dont le fondement véritable est la valeursociale de l'homme […] .

Sans ces qualités d'insociabilité, peu sympathiques certes par elles-mêmes, source de larésistance que chacun doit nécessairement rencontrer à ses prétentions égoïstes, tous les talents resteraient àjamais enfouis en germes, au milieu d'une existence de bergers d'Arcadie, dans une concorde, une satisfaction et unamour mutuel parfaits ; les hommes, doux comme des agneaux qu'ils font paître, ne donneraient à l'existence plus devaleur que n'en a leur troupeau domestique […].

Remercions donc la nature pour cette humeur non conciliante pourla vanité rivalisant dans l'envie, pour l'appétit insatiable de possession ou même de domination.

Sans cela toutes lesdispositions naturelles excellentes de l'humanité seraient étouffées dans un éternel sommeil.

» Kant.. »

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