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La valeur de la vérité

Publié le 17/12/2004

Extrait du document

* Nietzsche critique cette vérité qui rassure car la vie (c'est-à-dire l'instinct qui nous pousse à vivre ou à survivre et qui tend à obéir à la loi naturelle du plus fort) ne respecte pas cette vérité rassurante et ces valeurs morales.* Pour lui, vouloir la vérité, c'est vivre au rabais. Nietzsche veut assumer l'absence totale de vérité. La vérité, un idéal * Les hommes ont besoin de certitudes pour vivre ensemble. En cherchant la vérité, on cherche aussi à abolir la séparation entre ceux qui trompent et ceux qui sont trompés. La vérité semble égalitaire.* La recherche de la vérité est aussi le signe du libre désir de l'homme. Elle correspond moins à un besoin qu'à l'affirmation d'un choix libre; la vérité n'est pas essentiellement utile, mais elle est aspiration.* Pour Jankélévitch*, la vérité semble être une vertu, mais toute vérité n'est pas bonne à dire; on ne répond pas à toutes les questions, du moins on ne dit pas n'importe quoi à n'importe qui «. James : la vérité, une utilité Pour W.

« toute la pédanterie de quelqu'un qui, dans son domaine spécial, est un savant».

Ainsi, l'expert s'approprie "la" véritéen la réduisant à sa spécialité sans la replacer dans la globalité du monde.• Le néo-positivisme contemporain représente lui aussi un danger car il conduit au culte de la science.

Peut-onaccepter comme valeur suprême de vérité une éthique sévère et contraignante qui, si elle respecte dans l'homme lesupport de la connaissance, définit une valeur (la science) supérieure à l'homme lui-même » ? (J.

Monod). Vérité et utilité ? Introduction : Le vrai ou le faux se disent d'abord des jugements ou des idées plutôt que des choses ou des événements.

Il nefaut pas confondre la vérité et la réalité.

Dire par exemple que j'ai éprouvé une «vraie joie», c'est dire simplementque j'ai éprouvé une joie authentique et non une simple satisfaction passagère.

Mais les choses ne sont en elles-mêmes ni vraies ni fausses.

Ce sont les représentations que nous en avons qui peuvent l'être.

Ainsi un faux Gauguinest aussi bien une vraie imitation, faite par quelqu'un d'autre.

Les choses sont ce qu'elles semblent être ou alorselles sont autre chose : du faux or peut être du vrai cuivre !De là, la définition traditionnelle de la vérité comme correspondance de l'idée et de l'objet qu'elle représente.

Estvrai, en somme, un jugement conforme à ce qui est.

Toute la difficulté est alors, bien entendu, de parvenir à saisirles choses telles qu'elles sont en elles-mêmes, et non pas simplement telles qu'elles nous apparaissent.

C'est leproblème de la connaissance.

Nous savons déjà que nos sens peuvent nous induire en erreur : par exemple la vuenous fait bien voir un soleil qui se «lève» et qui se «couche», quand nous savons qu'il n'en est rien, puisque c'estnous (la terre) qui tournons autour de lui.

Parvenir à la connaissance implique ainsi souvent que nous dépassions ceque nous donnent nos sens et que nous en appelions à notre rais o n. 1.

Vérité et cohérence : l'idéal scientifique.

On définit la science comme une connaissance objective, c'est à dire une connaissance qui portesur des objets dont l'existence est clairement établie et qui en énonce les lois et les propriétés, indépendamment dece que nous en percevons immédiatement.

Une telle connaissance doit alors répondre à la fois à des critères devalidité (= de cohérence) et de vérité (= conformité entre l'énoncé et les faits), ce qui n'est possible que si elleutilise des concepts (= des idées générales), clairs et distincts.La validité est un critère essentiellement logique qui nous interdit simplement de soutenir des énoncéscontradictoires.

Mais ce critère de validité est en lui-même insuffisant pour produire une connaissance vraie.

Lacohérence ne définit en effet que l'accord de la pensée avec elle-même mais pas encore avec son objet.

Il fautdonc lui adjoindre un critère de vérité proprement dite.

Il n'y a de science que lorsque nos représentations ne serèglent pas seulement sur elles-mêmes, mais aussi sur leur objet.Mais comment juger de l'accord de la connaissance avec son objet ? Si on ne peut pas savoir ce que le réel est ensoi (indépendamment de la représentation qu'on en a), il ne reste plus qu'à établir la conformité de nos idées avec lafaçon dont le réel se montre à nous dans l'espace et dans le temps.

Ce qui se montre à nous c'est ce qu'on appellejustement les phénomènes (= les choses, en tant qu'elles nous apparaissent).Dans les sciences, on fait alors appel aux preuves et aux démonstrations.

Est vrai ce qui est prouvé ou démontré.Mais peut-on tout démontrer ? Même dans les sciences les plus rigoureuses (logique, mathématiques, physique), ilest impossible de tout démontrer.En mathématiques, par exemple, on est obligé de recourir à des propositionspremières ou initiales qu'on admet comme vraies, sans qu'on puisse les démontrer : ce sont les axiomes.

Ainsi, dansla géométrie d'Euclide, l'affirmation qui pose que : par un point extérieur à une droite, on ne peut faire passer qu'uneseule parallèle à cette droite, est un axiome.

On la tient pour évidente et pourtant on n'a jamais pu la démontrer !Plus généralement, on ne peut démontrer les principes fondamentaux auxquels fait appel toute démonstration, quellequ'elle soit.

En logique, par exemple, le principe de non-contradiction ne peut pas être démontré, bien qu'il soitrequis et présupposé dans tout raisonnement.

On trouve même, dans certains systèmes logiques, des propositionsqui n'obéissent pas au principe du tiers exclu, c'est à dire qui ne sont ni vraies, ni fausses, ni absurdes et qu'onnomme pour cela indécidables.

(par exemple : Épiménide le Crétois déclare : «tous les Crétois sont des menteurs»,ment-il ou dit-il la vérité ?).

Enfin, plus radicalement, s'il fallait tout démontrer, on tomberait dans une régression àl'infini : il faudrait démontrer la démonstration, puis la démonstration de cette démonstration etc.De même, en physique, une théorie n'est jamais entièrement et définitivement prouvée par l'expérience.

Uneexpérience est toujours particulière et une théorie est toujours universelle (du moins pour une classe donnée dephénomènes).

Or, même répétée dans des conditions identiques – ce qui, même en laboratoire, est déjà difficile –une expérience ne suffit pas à rendre vraie une théorie : elle peut tout au plus la réfuter ou ne pas la contredire.C'est pourquoi une théorie est déclarée vraie, non parce qu'elle est prouvée, mais parce qu'aucune contre-expérience ne parvient à la réfuter et qu'il n'en existe pas de meilleure et de plus féconde pour expliquer lesphénomènes étudiés (c'est la thèse de K.

Popper).

Ainsi, la théorie de la sélection naturelle des espèces de Darwin,n'a jamais été prouvée par l'expérience, puisqu'elle n'opère qu'à l'échelle de millions d'années.

On ne peut doncmonter aucune expérience capable de la confirmer, ni d'ailleurs de la réfuter.

Pourtant, elle reste largement admisepar les biologistes parce qu'elle est la seule à pouvoir expliquer de façon cohérente la formation et l'évolution desespèces vivantes (par exemple, pour comprendre les relations qui existent entre certaines espèces actuelles et desfossiles).Il n'y a donc pas de critère universel et absolu de la vérité par rapport à sa «matière» (c'est à dire à la particularité. »

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