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La vérité a-t-elle une origine ?

Publié le 12/04/2005

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Pendant que nous serons dans cette vie, nous n'approcherons de la vérité qu'autant que nous nous éloignerons du corps, que nous renoncerons à tout commerce avec lui, si ce n'est pour la nécessité seule, que nous ne lui permettrons point de nous remplir de sa corruption naturelle, et que nous nous conserverons purs de toutes ses souillures jusqu'à ce que Dieu lui-même vienne nous délivrer. Par ce moyen, libres et affranchis de la folie du corps, nous converserons, comme cela est vraisemblable, avec des hommes qui jouiront de la même liberté, et nous connaîtrons par nous-mêmes l'essence pure des choses, et peut-être la vérité n'est que cela. 2 Définition du Vrai et du Faux  Texte Spinoza, Pensées métaphysiques (1663), 1er partie, chap. VI, Gallimard, " La Pléiade ", trad. R. Caillois. « Pour comprendre ces deux choses, le Vrai et le Faux, nous commencerons par la signification de ces mots ; ce qui nous permettra de voir que ce ne sont que des dénominations extrinsèques des choses et qu'on ne peut les leur attribuer qu'en rhéteur. Mais comme c'est le vulgaire qui a d'abord trouvé les mots que les philosophes emploient ensuite, il appartient à celui qui cherche la signification première d'un mot de se demander ce qu'il a d'abord signifié pour le vulgaire ; surtout en l'absence d'autres causes qu'on pourrait tirer de la nature du langage. La première signification de Vrai et de Faux semble avoir son origine dans les récits ; et l'on a dit vrai un récit, quand le fait raconté était réellement arrivé ; faux, quand le fait raconté n'était arrivé nulle part. Plus tard, les philosophes ont employé le mot pour désigner l'accord d'une idée avec son objet ; ainsi, l'on appelle idée vraie celle qui montre une chose comme elle est en elle-même ; fausse, celle qui montre une chose autrement qu'elle n'est en réalité.

 

S’interroger sur l’origine de la vérité signifie que celle-ci vient de quelque part. L’origine représente le lieu de provenance, la terre natale de la vérité ? Y a-t-il une origine de la vérité ? D’où vient la vérité ? Ce questionnement nous invite à nous demander si la vérité se donne à l’homme,si elle se dévoile ou si elle se construit. Y –a-t-il un lieu d’où la vérité émergerait ? Si la vérité a une origine, cela signifie qu’il faudra la chercher en un lieu précis ? En ce cas il y aurait plusieurs vérités et donc plusieurs origines de la vérité ?

 

« II Ramener quelque chose d'étranger à quelque chose de connu : le problème de l'origine de la vérité. 1 Y a-t-il un lieu originel de la Vérité ? Texte Nietzsche " Je me suis demandé [...] ce que le peuple entend au fond par connaissance ; que cherche-t-il lorsqu'il la demande? Rien que ceci : ramener quelque chose d'étranger à quelque chose de connu.

Nous, philosophes, que mettons-nous de plus dans ce mot ? Le connu, c'est à dire les choses auxquelles nous sommes habitués, de telle sorte quenous ne nous en étonnons plus ; nous y mettons notre menu quotidien, une règle quelconque qui nous mène, toutce qui nous est familier [...].

Eh quoi ? Notre besoin de connaître n'est-il pas justement notre besoin de familier ? Ledésir de trouver, parmi tout ce qui nous est étranger, inhabituel, énigmatique, quelque chose qui ne nous inquièteplus ? Ne serait-ce pas l'instinct de la peur qui nous commanderait de connaître ? Le ravissement qui accompagnel'acquisition de la connaissance ne serait-il pas la volupté de la sécurité retrouvée ? " 2 La vérité et son élément d'erreur Texte Charles S.

Peirce Toute pensée humaine et toute opinion contient un élément accidentel, arbitraire, qui dépend des limites imparties àl'individu par les circonstances, par ses capacités et ses tendances, bref un élément d'erreur.

Mais l'opinion humainetend en général, à la longue, à une forme définie qui est la vérité.

Donnons à un être humain quelconque uneinformation suffisante sur une question quelconque, amenons-le à examiner cette question de façon suffisammentapprofondie, le résultat sera qu'il arrivera à une certaine conclusion définie ; cette conclusion sera exactement lamême que celle que tous les autres atteindront dans des circonstances suffisamment favorables...

Il existe donc, àtoute question, une réponse vraie, une conclusion définitive, vers laquelle tend l'opinion de chaque homme.

Il peuts'en écarter pour un certain temps, mais si on lui donne plus d'expérience et de temps pour y réfléchir, il y atteindrafinalement.

L'individu ne vit peut-être pas assez longtemps pour atteindre la vérité (tout entière), car il subsistedans toute opinion individuelle un reste d'erreur.

Il n'en demeure pas moins qu'il existe une opinion définie verslaquelle l'esprit humain tend dans l'ensemble et à la longue.

L'accord définitif est déjà réalisé sur un grand nombre dequestions ; il le sera sur toutes si l'on dispose de suffisamment de temps pour cela. 3 Transition L'origine de la vérité n'est pas seulement le lieu d'où elle émane mais aussi les éléments à partir desquels elle prendsource .

La vérité se dévoile dans dés son origine ou se présente-t-elle à nous de façon partielle et incomplète ? III L'origine de la vérité : la démarche de l'esprit scientifique 1 Texte Karl Popper, Conjectures et réfutations : la croissance du savoir scientifique (1963), trad.

M.-I.

et M.

B.

de Launay, Payot, 1985, Avant-propos. La connaissance, et la connaissance scientifique tout particulièrement, progresse grâce à des anticipations nonjustifiées (et impossibles à justifier), elle devine, elle essaie des solutions, elle forme des conjectures .

Celles-ci sont soumises au contrôle de la critique, c'est-à-dire des tentatives de réfutation qui comportent des tests d'une capacité critique élevée.

Elles peuvent survivre à ces tests mais ne sauraient être justifiées de manière positive : iln'est pas possible d'établir avec certitude qu'elles sont vraies, ni même qu'elles sont "probables" (au sens queconfère à ce terme le calcul des probabilités).

La critique de nos conjectures est déterminante : en faisantapparaître nos erreurs, elle nous fait comprendre les difficultés inhérentes au problème que nous tentons derésoudre.

C'est ainsi que nous acquérons une meilleure connaissance de ce problème et qu'il nous devient possiblede proposer des solutions plus concertées : la réfutation d'une théorie — c'est-à-dire de toute tentative sérieuseafin de résoudre le problème posé — constitue toujours à elle seule un progrès qui nous fait approcher de la vérité.Et c'est en ce sens que nos erreurs peuvent être instructives. A mesure que nous tirons des enseignements de nos erreurs, notre connaissance se développe, même s'il peut sefaire que jamais nous ne connaissions, c'est-à-dire n'ayons de connaissance certaine.

Puisque notre connaissanceest susceptible de s'accroître, il n'y a là aucune raison de désespérer de la raison.

Et puisque nous ne saurionsjamais avoir de certitude, rien n'autorise à se prévaloir en ces matières d'une quelconque autorité, à tirer vanité dece savoir ni à faire preuve, à son propos, de présomption. Celles de nos théories qui se révèlent opposer une résistance élevée à la critique et qui paraissent, à un momentdonné, offrir de meilleures approximations de la vérité que les autres théories dont nous disposons, peuvent,assorties des protocoles de leurs tests, être définies comme "la science" de l'époque considérée.

Comme aucuned'entre elles ne saurait recevoir de justification positive, c'est essentiellement leur caractère critique et le progrèsqu'elles permettent — le fait que nous pouvons discuter leur prétention à mieux résoudre les problèmes que ne le font les théories concurrentes — qui constituent la rationalité de la science. 2 L'origine de la vérité pose le problème de l'origine du monde et de l'homme. »

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