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La vérité est-elle le résultat d'un simple constat ?

Publié le 26/02/2005

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Mais j'ai déjà nié que j'eusse aucun sens ni aucun corps. J'hésite néanmoins, car que s'ensuit-il de là ? Suis-je tellement dépendant du corps et des sens que je ne puisse être sans eux ? Mais je me suis persuadé qu'il n'y avait rien du tout dans le monde, qu'il n'y avait aucun ciel, aucune terre, aucuns esprits, ni aucuns corps; ne me suis-je donc pas aussi persuadé que je n'étais point ? Non certes, j'étais sans doute, si je me suis persuadé, ou seulement si j'ai pensé quelque chose. Mais il y a un je ne sais quel trompeur très puissant et très rusé, qui emploie toute son industrie à me tromper toujours. Il n'y a donc point de doute que je suis, s'il me trompe; et qu'il me trompe tant qu'il voudra, il ne saurait jamais faire que je ne sois rien, tant que je penserai être quelque chose. De sorte qu'après y avoir bien pensé, et avoir soigneusement examiné toutes choses, enfin il faut conclure, et tenir pour constant que cette proposition : Je suis, j'existe, est nécessairement vraie, toutes les fois que je la prononce ou que je la conçois en mon esprit. 3 Transition La vérité est le fruit d'un constat mais ce constat s'effectue par rapport à ce qui est faux ? Dans quelle mesure peut-on dire que la vérité est un simple constat ?

On peut définir la vérité comme l’adéquation de la pensée et de la réalité : en ce sens, on peut dire que bon nombre de vérités sont des constats : si je vois une pomme rouge, que je dis et pense qu’elle est rouge, c'est là une vérité. La vérité est bien souvent découverte : on mène une enquête, on prospecte, on recherche, afin de trouver quelque chose. Ainsi le scientifique cherche à observer les phénomènes qui l’intéressent de manière aussi précise que possible : le microscope, le télescope, les procédés expérimentaux lui permettent de découvrir, de constater comment les choses sont, et ainsi de découvrir une vérité. A ce titre, découvrir une vérité scientifique sera en partie semblable à résoudre l’énigme d’une enquête policière : il faut chercher les preuves qui permettent de constater qui est coupable. Pourtant, on voit que ce constat ne peut se faire qu’au terme d’une recherche dont les enjeux dépassent le simple constat : il faut analyser les preuves et divers éléments qui constituent le dossier, mais aussi se montrer inventif, échafauder des hypothèses. La vérité est-elle le résultat d’un simple constat, ou faut-il, pour la découvrir, raisonner, inventer, construire une vérité ?

« La vérité est le fruit d'un constat mais ce constat s'effectue par rapport à ce qui est faux ? Dans quelle mesurepeut-on dire que la vérité est un simple constat ? Que faut-il entendre par cette idée de constat et surtout celui-ciest-il aussi simple ? II Le constat peut être faux, complexe, subjectif 1 Traduire des besoins en connaissance est-ce le chemin de la vérité ? Texte Gaston Bachelard, La Formation de l'esprit scientifique (1938), Vrin, coll.

" Bibliothèque des textes philosophiques ", 1993, p.

14. L'opinion pense mal ; elle ne pense pas : elle tr aduit des besoins en connaissances.

En désignant les objets par leur utilité, elle s'interdit de les connaître.

On ne peut rien fonder sur l'opinion : il faut d'abord la détruire.

Elle est lepremier obstacle à surmonter.

Il ne suffirait pas, par exemple, de la rectifier sur des points particuliers, enmaintenant, comme une sorte de morale provisoire, une connaissance vulgaire provisoire.

L'esprit scientifique nousinterdit d'avoir une opinion sur des questions que nous ne comprenons pas, sur des questions que nous ne savonspas formuler clairement.

Avant tout, il faut savoir poser des problèmes.

Et quoi qu'on dise, dans la vie scientifique,les problèmes ne se posent pas d'eux-mêmes.

C'est précisément ce sens du problème qui donne la marque du véritable esprit scientifique.

Pour un esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question.

S'il n'ya pas eu de question, il ne peut y avoir connaissance scientifique.

Rien ne va de soi.

Rien n'est donné.

Tout estconstruit . 2 le double sens de la vérité formelle et matérielle Texte Alain Idées " Nos idées, par exemple de mathématique, d'astronomie, de physique, sont vraies en deux sens.

Elles sont vraiespar le succès ; elles donnent puissance dans ce monde des apparences.

Elles nous y font maîtres, soit dans d'artd'annoncer, soit dans l'art de modifier selon nos besoins ces redoutables ombres au milieu desquelles nous sommesjetés.

Mais, si 1'on a bien compris par quels chemins se fait le détour mathématique, il s'en faut de beaucoup quece rapport à 1'objet soit la règle suffisante du bien penser.

La preuve selon Euclide n'est jamais d'expérience; ellene veut point 1'être.

Ce qui fait notre géométrie, notre arithmétique, notre analyse, ce n'est pas premièrementqu'elles s'accordent avec 1'expérience, mais c'est que notre esprit s'y accorde avec lui-même, selon cet ordre dusimple au complexe qui veut que les premières définitions, toujours maintenues, commandent toute la suite de nospensées.

Et c'est ce qui étonne d'abord le disciple, que ce qui est le premier à comprendre ne soit jamais le plusurgent ni le plus avantageux.

L'expérience avait fait découvrir qu'il faut de calcul et de géométrie pour vivre, bienavant que la réflexion se fût mise en quête de ces preuves subtiles qui refusent le plus possible 1'expérience, etmettent en Lumière cet ordre selon l'esprit qui veut se suffire à lui-même.

Il faut arriver à dire que ce genre derecherches ne vise point d'abord à cette vérité que le monde confirme, mais à une vérité plus pure, toute d'esprit,ou qui force d'être telle, et qui dépend seu1ement du bien penser 3 Transition La vérité n'est pas un simple constat : elle fait l'objet d'une dépassement de l'opinion, d'une rectification de celle-ci. III Pourquoi l'opinion humaine tend-elle en général vers la vérité ? 1 En toute question il existe une réponse vraie Texte Charles S.

Peirce Toute pensée humaine et toute opinion contient un élément accidentel, arbitraire, qui dépend des limites impartiesà l'individu par les circonstances, par ses capacités et ses tendances, bref un élément d'erreur.

Mais l'opinionhumaine tend en général, à la longue, à une forme définie qui est la vérité.

Donnons à un être humain quelconqueune information suffisante sur une question quelconque, amenons-le à examiner cette question de façonsuffisamment approfondie, le résultat sera qu'il arrivera à une certaine conclusion définie ; cette conclusion seraexactement la même que celle que tous les autres atteindront dans des circonstances suffisamment favorables...

Ilexiste donc, à toute question, une réponse vraie, une conclusion définitive, vers laquelle tend l'opinion de chaquehomme.

Il peut s'en écarter pour un certain temps, mais si on lui donne plus d'expérience et de temps pour yréfléchir, il y atteindra finalement.

L'individu ne vit peut-être pas assez longtemps pour atteindre la vérité (toutentière), car il subsiste dans toute opinion individuelle un reste d'erreur.

Il n'en demeure pas moins qu'il existe uneopinion définie vers laquelle l'esprit humain tend dans l'ensemble et à la longue.

L'accord définitif est déjà réalisé surun grand nombre de questions ; il le sera sur toutes si l'on dispose de suffisamment de temps pour cela.. »

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