l'homme recherche-t-il la vérité par simple curiosité ?
Publié le 24/11/2005
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Le thème de cet énoncé porte sur la recherche humaine de la vérité. Celle-ci est interrogée en vue d’en connaître tant la cause efficiente que la cause finale, c’est-à-dire qu’il s’agit de penser les motivations de la recherche de la vérité en termes d’origine et de finalité – ceci est permis par l’emploi de la préposition “ par ” signifiant tant le moyen et que le but escompté comme réalisation du moyen (le “ par ” devenant dès lors “ pour ”).
Cette dichotomie dans l’acception de la préposition est redoublée par l’ambiguïté ici caractéristique de la notion de “ curiosité ”. En effet, dans un tel contexte (celui de la recherche de la vérité interrogée relativement à ses cause et fin), la curiosité peut tout autant signifier l’indifférence que le désintérêt. Distinguer deux sens possibles de la notion de curiosité conduit à constituer une opposition double structurant le problème même de l’énoncé : opposition entre figures de chercheurs (de la vérité) ainsi qu’entre natures propres de la vérité. Les figures de chercheurs opposées reproduisent le clivage platonico-aristotélicien du sophiste et du philosophe, tandis que les natures opposées de la vérité sont à penser en termes de finalité en soi (vérité désintéressée étant à elle-même sa propre fin) et vérité ‘spirituelle’ (au sens foucaldien impliquant une transformation rétroactive du sujet-chercheur par la vérité découverte).
En conséquence de la position et de l’explicitation du problème majeur de l’énoncé, deux enjeux cardinaux peuvent constituer l’armature du propos à développer : premièrement, et à l’aide des instruments herméneutiques nietzschéens (le soupçon), questionner la possibilité de l’existence et le sens de la pure curiosité (dans le cadre de la recherche de la vérité) ; puis, dans un second mouvement, tenter une détermination du caractère propre la recherche authentique, c’est-à-dire (peut-être) l’unique possible, de la vérité.
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