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La vérité nous contraint-elle ?

Publié le 09/02/2016

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L'un des vœux les plus profonds de l'homme est celui de l'unité. Si la multiplicité de l'expérience éparpille la conscience à la surface des choses, dès le moment où celle-ci émerge, son vœu est d'unifier l’expérience. Cependant, si le vrai est dévoilement de la réalité, dans la mesure où nous nous trouvons devant différentes sphères de réalités, nous sommes devant différentes sphères de vérité qui, à tout moment, ont besoin de toutes les autres. Le vœu d'unification est irréalisable.

Aucune sphère de vérité ne peut s'ériger en maîtresse absolue de toutes les autres. C’est l'expression totalitaire qui prétend réglementer la totalité du réel et légiférer partout. La cohérence finale de la vérité est toujours en question. Elle suppose un travail infini de vérification et reste délibérément ouverte aux démentis de l'expérience. C'est cette ouverture qui la distingue aisément de l'opinion dogmatique qui veut se faire passer pour la vérité.

« -La vérité n'est jamais que le terme provisoire d'une vérification Rien ne m'oblige à céder devant la force de l'évidence.

Une vérité qui ne serait pas discutée librement ne serait pas une vérité, ce serait un dogme.

Aucune vérité ne s'impose, toutes sont conquises et fruits du dialogue avec l'autre.

L'évidence n'a pas force de preuve P our Descartes, l'évi­ dence s'impose parce qu'elle est la sai­ sie d'un objet simple .

ccOn se figure à tort que les idées les plus évidentes viennent frapper l'esprit comme un rayon de soleil éclaire les choses et frappe les yeux.

Or, ce n'est point vrai.» Alain, Propos Mais, selon Leibniz , Descartes s'est laissé aveugler par la lumière de l'évidence.

L' évi­ dence n'est qu'un halo lumineux, un certain symptôme de la vérité mais non la vérité elle- même .

Ce n'est pas ce comble du savoir qu'ima­ gine Descartes, et il faut traverser l'éclat de l'évidence pour essayer de savoir d'où vient cette clarté.

L'évidence est conquise par 1 'esprit D ans l'év~dence, la connaissance s'achève en se voyant commencer, et une illu­ sion rn' amène à croire qu'une vérité s'im­ pose .

Or, l'évidence , c 'est l'acte de connaître en conscience, et il n'y a de conscience que sous les conditions et le contrôle de l'expérience .

La vérité n'est pas don- née ou imposée, elle est préparée , élaborée, construite.

La vérité ne contraint pas, elle libère C , est l'ignorance qui est prison et la connaissance qui est liberté.

Vouloir le vrai, c'est précisément refu­ ser toute contrainte extérieure à celle de la logique d'un raisonne­ ment .

Une proposition est vraie quand elle a l' as­ sentiment d'esprits libres convaincus par une dis­ cussion ouverte dans laquelle toutes les idées ont pu s'exprimer sans contrainte et se confron­ ter les unes aux autres.

La vérité ne peut pas être dite contraignante parce que la connaissance libère.

N'est vrai que ce qui est reconnu comme tel par des esprits autonomes que rien ne force.. »

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