La vieille est ses servantes
Publié le 22/05/2013
Extrait du document
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l'emploi de l'alexandrin et ce, dès le vers liminaire (« Il était une vieille/ ayant deux chambrières ») mais aussi le
recours à des références savantes : le fabuliste n'est pas qu'un simple amuseur, il est avant tout un érudit et un
professeur, maniant aussi bien les références historiques (avec l'Antiquité de Phébus et Thétis) que
géographiques (« Charybde », « Sylla » au vers de clôture).
Enfin, la fable prétend à l'universalité : les personnages n'ont aucune personnalité propre et ne sont que des
catégories désignées par caractéristiques vagues, générationnelles ou sociales (« la vieille », « les servantes »).
Quant à la portée du récit, elle se veut universelle ce que prouve l'énonciation, qui englobe la communauté des
lecteurs au moyen du pronom indéfini neutre « on » et du présent de vérité générale auquel personne
n'échappe : « quand on pense [... ]» .
Pour autant, faire « la leçon » ne se passe pas de divertissement dans le cadre d'un
apologue, notamment à des fins stratégiques.
Instruire au 17e siècle, cela signifie aussi plaire au lecteur qu'il
faut amadouer ou bien toucher ou bien distraire pour mieux l'infléchir.
Ce texte est donc avant tout persuasif,
grâce à un rythme entrainant, grâce à un art de la mise en scène et grâce à un aspect affectif donné à ce texte
où le locuteur ne se prive pas de juger ce qu'il raconte, donnant ainsi à l'anecdote un aspect familier.
Tout est fait pour que le lecteur ne s'ennuie pas et soit donc d'autant mieux persuadé.
L'alternance mètre court/
mètre long (vers liminaire: alexandrin le mètre noble, mais vers final en octosyllabe, mètre épique par
excellence), l'alternance rimes suivies (« par là/Scylla ») et rimes croisées (« affaire »/ « salaire » et
« souvent »/ « avant » en fin de fable) rendent la fable moins monotone.
En outre des effets de parallélisme
(« de tout leur pouvoir/de tout leur appétit) ou d'anaphore (« Dès que Thétis/ dès que l'Aurore) relancent le
rythme et habituent l'oreille du lecteur qui entre ainsi sans s'en rendre compte dans l'histoire.
La leçon est mise en scène, rendue vivante bien que le récit ne passe jamais au présent de narration ; le poète
reste bien au duo passé simple-imparfait pour son récit, mais entrecoupe ce dernier de moments de discours,
directs, plus vivants ; le verbe de parole ouvre même le vers où le discours direct fait irruption dans le récit :
« Disaient entre leurs dents : [...] » comme pour souligner encore plus l'animation soudaine de ce récit.
Pour finir, ce texte ne reste pas une leçon sacrée qui pèserait, désincarnée et froide, sentencieuse et lointaine
sur le lecteur.
Bien au contraire, cette fable se veut proche du lecteur et notamment parce que l'implication de.
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