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La violence peut-elle être légitime ?

Publié le 13/01/2004

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  • La violence apparaît donc comme la source de toute légitimité, et celui dont on doit respecter la loi, c'est celui qui nous contraint d'y obéir ; les lois font les hommes où un homme fait sa loi. Il faut donc un pouvoir fort, s'il faut un ordre fixe. C'est précisément parce que Hobbes considère l'hypothétique état de nature comme un état où les plus forts pourraient s'attribuer tous les droits, qu'il prône l'artifice suivant : que chacun cède le droit qu'il a sur toutes choses. SI chacun en fait autant, alors le « COMMONWEALTH « ou l'Etat peut naître : il résulte de la cession du pouvoir et de la force des individus « à un seul homme, ou à une assemblée, qui puisse réduire toutes leurs volontés, par la règle de la majorité en une seule volonté «. « La multitude ainsi unie en une seule personne est, dit Hobbes, appelée une République, en latin Civitas. Telle est la génération de ce grand Léviathan, ou plutôt pour en parler avec plus de révérence, de ce dieu mortel auquel nous devons, sous le Dieu immortel, notre paix et notre protection. « Ainsi, pour Hobbes, le « Léviathan « est le maître absolu et le fondement de son droit est la force qui lui est reconnue.
  • Les violences règnent dans une société que ne régit pas des lois : chacun agit selon son gré au mépris du voisin, et ce que je fais ce jour me sera rendu le lendemain. Il faut donc qu'une violence triomphe, il faut une force hégémonique, pour que la paix et l'ordre s'installent ; une violence suprême met fin à toutes les violences, et c'est ainsi que naît la loi.

 

On définit ce qui est " légitime " comme:

  • 1) ce qui est "fondé en droit positif", légitime étant alors synonyme de légal;
  • 2) ce qui est "conforme à la justice, au droit naturel". Dans cette distinction sémantique réside tout le problème de l'existence de violences légitimes, puisqu'il s'agit de savoir s'il est possible de les fonder sur autre chose que sur le droit positif.

  PROBLEMATIQUE: Lorsqu'un criminel qui a séquestré un enfant est arrêté, on le jette en prison ; car priver un citoyen de liberté est illégitime, mais priver de liberté un citoyen qui a privé un citoyen de liberté est légitime. Les lois interdisent toute forme de violence, mais y recourent parfois pour se faire obéir. Cependant, seul l'État a le droit d'y recourir ; il possède, selon Weber, le « monopole de la violence légitime « puisqu'elle est permise par les lois, ce qui ne signifie pas pour autant qu'elle est légitime, c'est-à-dire juste), il peut devenir un instrument d'oppression au service de quelques-uns (élite politique ou financière, groupe ethnique ou religieux particulier). Mais de quel droit ?

« violence. C.

Séparées l'une de l'autre, ces deux notions sont incomplètes et imparfaites.

La conséquence de ce constatest, en principe, évidente : « Il faut donc mettre ensemble la justice et la force » (lignes 4 et 5).

Autrement dit,il convient, d'un même mouvement, de pallier la faiblesse de la justice sans force et de rectifier la forcedépourvue de justice.Toutefois, est-il possible d'unifier ces deux termes sans que l'un fasse disparaître l'autre ? 2.

Les faits : la justice et la force sont réunies sous la bannière de la force. A.

Une justice sans visibilité : Pascal présente ici une différence entre force et justice qui prépare leur réunionultime.

La justice peut être « contredite » (ligne 3), parce qu'elle n'est pas identifiable en elle-même.

Pour sefaire reconnaître et triompher, elle aurait besoin de la force, qui est, elle, « reconnaissable » (ligne 7), puisqu'elleest, par définition, capable de s'imposer. B.

La supériorité de la force : face à une justice incapable de se faire reconnaître comme telle, la force peutrevendiquer pour elle-même le nom de justice et le dénier à la justice véritable.

La force a non seulement lacapacité de contraindre physiquement, mais aussi de discréditer son opposé.

Elle peut éviter d'être « accusée »(ligne 4), parce qu'elle peut appeler « tyrannique » la justice réelle.

Ce qui n'était qu'une simple différence dansles principes devient une opposition radicale dans les faits : force et justice ne sont pas seulement distinctes,elles sont antagonistes. C.

En conséquence, force et justice sont apparemment réunies : la force se proclame elle-même juste, etqualifie la justice réelle d'injuste.

On assiste en réalité à la confiscation du terme de « justice » par la force et àla disparition corrélative de la justice véritable.

Il n'y a plus de norme extérieure à ce qu'impose la force dans lesfaits : les textes de lois et le droit ne sont que le reflet de ce qu'impose la violence et non pas l'expression de lajustice ou de l'équité.

Le droit se réduit au fait, car, entre force et justice, le combat est trop inégal. Discussion. Le but de ce texte est avant tout apologétique : il montre l'inanité des tentatives purement humaines pouratteindre la justice, car c'est l'impuissance de l'homme à reconnaître la justice et à l'imposer que souligne Pascal.Seul Dieu paraît en mesure d'imposer la justice, car lui seul unit la clairvoyance à la puissance.On peut toutefois opposer au constat désabusé de Pascal les protestations de Rousseau : la justice est, selonlui, aisément reconnaissable grâce à la voix toute puissante de la conscience.

De plus, il est impossible deréduire le droit au fait sans aboutir à d'insurmontables contradictions (Du Contrat Social, livre I, chapitre III). q Dans ces conditions, chacun reconnaît non seulement la nécessité d'obéir, mais aussi la légitimité d'un telrecours à la violence contre le gré des mauvaises volontés. B ~ Une suprême violence met fin aux violences. q Si la force est condition de la loi, seul le fort peut faire la loi.

S'il est seul à faire la loi, la loi est peut-êtrearbitraire ; mais il y a une loi.

Une société où les lois règnent, est donc une société où la force règne, et c'est lanature des lois qui révèle l'identité du pouvoir. q La violence apparaît donc comme la source de toute légitimité, et celui dont on doit respecter la loi, c'est celuiqui nous contraint d'y obéir ; les lois font les hommes où un homme fait sa loi.

Il faut donc un pouvoir fort, s'ilfaut un ordre fixe.

C'est précisément parce que Hobbes considère l'hypothétique état de nature comme un état où les plus forts pourraient s'attribuer tous les droits, qu'il prône l'artificesuivant : que chacun cède le droit qu'il a sur toutes choses.

SI chacun enfait autant, alors le « COMMONWEALTH » ou l'Etat peut naître : il résultede la cession du pouvoir et de la force des individus « à un seul homme,ou à une assemblée, qui puisse réduire toutes leurs volontés, par la règlede la majorité en une seule volonté ».

« La multitude ainsi unie en uneseule personne est, dit Hobbes, appelée une République, en latin Civitas.Telle est la génération de ce grand Léviathan, ou plutôt pour en parleravec plus de révérence, de ce dieu mortel auquel nous devons, sous leDieu immortel, notre paix et notre protection.

» Ainsi, pour Hobbes, le «Léviathan » est le maître absolu et le fondement de son droit est la forcequi lui est reconnue. q Les violences règnent dans une société que ne régit pas des lois : chacun agit selon son gré au mépris du voisin, et ce que je fais ce jour mesera rendu le lendemain.

Il faut donc qu'une violence triomphe, il faut uneforce hégémonique, pour que la paix et l'ordre s'installent ; une violencesuprême met fin à toutes les violences, et c'est ainsi que naît la loi. 2.

La violence au service de la loi.. »

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