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La volonté est-elle complice du désir?

Publié le 09/02/2016

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Complice du désir, la volonté l'est nécessairement. Tout acte volontaire obéit à un motif initial qui en est la cause déterminante. On ne souhaite pas devenir peintre «pour rien»; simplement parce qu'on veut vouloir l'être, alors qu'on n'éprouve aucune attirance pour la peinture et qu'on ne tire aucun plaisir à peindre. Ce constat établi, il ne faut pas non plus penser que la volonté n'est que la complice du désir. La preuve en est que même si tout en moi me pousse à satisfaire mon désir,

je peux néanmoins choisir d'y renoncer, obéissant par là à des motifs d'ordre moral. Il n'est pas vrai de dire que l'obéissance volontaire à un impératif moral est elle-même source de plaisir. Cela peut être vrai dans certains cas. Dans beaucoup d'autres, il s'agit d'un renoncement volontaire, et qui est fondé en raison. Mes désirs ne me conduisent pas tous à agir conformément aux règles morales que me dicte ma conscience.

« 1-----: 1 La volonté est maîtresse du désir ·~[·l~· Même si j'ignore ce qui détermine ma volonté, elle est le fruit d'une décision.

Je ne décide pas de désirer.

En revanche, je suis libre d'accepter ou de refuser mon désir.

Autrement dit, j'en suis maître.

Je suis maître de ma volonté S pinoza, Schopen­ haueur et Nietz­ sche ont parfaitement raison de dire que si je sais ce que je veux, je ne sais pas pourquoi je veux ceci plutôt que cela.

Il n'empêche que je peux volontairement m 'abstenir , pour des rai­ sons morales par ex­ emple, de réaliser tel désir , même si cela m'en coûte, même si cela me prive de certains plaisirs.

Ma liberté dépend de ma volonté 1 'homme est peut-être L naturellement libre, ainsi que le pense Rous- seau, mais il ne l'es t concrètement qu'à la condition d'être assez éclairé pour comprendre qu'il doit maîtriser ses désirs.

C'es t volontaire- «L'ancien mot de «volonté• ne sert plus qu'à définir une résultante, une sorte de réaction individuelle, qui fait nécessairement suite à une multitude de sollici­ tations en partie contra­ dictoires ( ...

).• Friedrich Nietzsche, L'Antéchrist ment, et parce que je veux pouvoir agir libre­ ment, que je dois m'ef­ forcer de les dominer afin d'en tirer satis­ faction, sans pour autant en être l'es­ clave.

Toute volonté morale est maîtresse du désir S i, comme Kant le reconnaît, le désir détermine bien la vo­ lonté , celle-ci n'a au­ cune dimension mo­ rale tant qu'elle ne vise que le plaisir, et lui seul.

Agir morale­ ment, c'est volontaire­ ment accepter certains désirs et rejeter ceux qui contredisent le principe d ' une législation morale valable pour tout homme.

La volonté n'est ni libre ni morale tant qu'elle demeure la complice du désir.

Elle doit en être la maîtresse, c'est-à-dire qu'elle doit le dominer, mais si c'est bien lui qui, en tout premier lieu, la motive.

- J. »

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