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L'action militaire

Publié le 05/11/2011

Extrait du document

L'action militaire a pour objet d'imposer, par la force (ou la menace) des armes, la volonté d'un groupe à un groupe adverse. Elle a réussi quand elle a repoussé, désorganisé ou découragé l'ennemi. Une armée dispersée, coupée de ses lignes de communications, ne recevant plus ni ravitaillement, ni ordres, perd toute efficacité. Elle est alors vaincue et l'action du vainqueur a obtenu le résultat souhaité.

« rayon déterminé.

Avoir un plan de concen­ tration est indispensable; modeler les actions ultérieures sur les circonstances est le seul chemin du salut.

Joffre, en 1914, voulait, par une attaque frontale en Luxembourg et en Belgique, couper l'armée allemande en deux tronçons et séparer la droite allemande de ses bases.

Ce plan échoua.

Joffre eut la sagesse de rompre, en observant la situation générale, jusqu'au moment où les positions relatives des deux armées lui donneraient une chance d'offensive heureuse.

B.

- Le choix du moment.

Nous avons montré que la rapidité est nécessaire en de nombreux types d'action .

Cela est surtout vrai de l'action militaire.

Pendant un temps très court, une occasion apparait, comme un rayon de soleil perçant entre deux nuages.

L'ennemi, s'étant avancé trop rapidement, a exposé son flanc à un mouvement d'enveloppement, ou bien il a laissé une brèche s'ouvrir entre deux de ses corps .

Si l'on enfonce un coin à ce moment, et en cet endroit, on fera basculer toute l'armée.

Que l'on hésite ou discute, l'ennemi découvrira le danger, la brèche sera colma­ tée, la chance de victoire s'évanouira .

Si l'action réussit, la rapidité de l'exploitation n'est pas moins impérative.

Après la Marne, des résultats plus spectaculaires eussent été obtenus, et peut-être la guerre terminée, si la poursuite avait été poussée plus énergi­ quement.

Il est vrai que les troupes étaient épuisées, mais il y a des heures où, en allant au-delà de ce qui parait possible, un chef force le destin et épargne ainsi à une armée, qu'il semble mener trop durement, des efforts, des pertes et des mécomptes ultérieurs.

Le choix du lieu, le choix du moment sont, dans l'action militaire, des mécanismes de précision.

Attaquer un jour trop tôt un ennemi qui s'enfonce dans une nasse, c'est lui donner l'éveil et lui permettre d'échap­ per au piège; attaquer un jour trop tard, c'est donner à l'adversaire le temps de se ressaisir.

Il y a, pour chaque mouvement, un instant favorable, qui ne se retrouvera pas.

Cela exige, chez celui qui donne les ordres, à la fois une excellente information, une vive sftreté d'intuition et le courage de prendre un risque.

Point de balance plus sensible .

Un chef indécis tue la confiance et laisse échapper l'occasion; un chef impa­ tient déclenche la catastrophe.

La sérénité et le jugement, unis à l'audace, c'est là une combinaison très rare.

Elle fait les grands chefs militaires.

Pour les aider au moment redoutable du choix, ceux-ci disposent d'exemples et dr principes.

Les principes de la guerre relè­ vent du bon sens.

« La guerre », disait Na­ poléon, « est un art simple et tout d'exécu­ tion .

:.

Mais il enseignait lui-même quelques principes, par exemple celui de l'économie des forces.

Il exigeait qu'un chef se donnât un objectif principal, en un point où il pourrait emporter la décision, et que, sur ce point, fussent réunies autant de forces que possible.

Sur les autres points, les effectifs seraient réduits au strict minimum.

Qui veut percer partout ne perce nulle part.

Dans la défensive même, il raillait la répar­ tition linéaire des forces: « Que voulez-vous faire? Un cordon de douaniers? » Il sc con­ tentait de points d'appui, en arrière desquels une masse de manœuvre se tenait prête à intervenir aux points menacés.

Qui veut tout défendre ne défend rien.

C.

-Histoire et stratégie.

L'étude des exemples historiques peut­ elle guider un chef militaire ? Là-dessus deux écoles se sont opposées : l'école histo­ rique (celle de Foch) et l'école matérialiste .

Cette dernière soutenait que, les conditions matérielles de la guerre changeant, l'his­ toire ne se répète jamais et qu'il est vain d'établir des plans de campagne en fonc­ tion de guerres défuntes.

Il y a pourtant des constantes.

Si Hitler avait étudié avec plus de soin la campagne de Napoléon en 1812, peut-être se ffit-il abstenu d'attaquer la Russie en 1941, ou au moins de s'y enfoncer si profondément.

Les difficultés qu'il y ren­ contra étaient toutes prévisibles.

Staline les avait annoncées à l'envoyé de Roosevelt , Harry Hopkins « Il commencera par avancer :., avait dit Staline, « mais il décou ­ vrira vite que les routes russes ne sont pas des routes françaises; nos ponts ne pour­ ront pas porter ses chars lourds.

Ceux-ci s'enliseront et l'hiver les mettra en panne irrémédiable.

» Pétain emprunta l'idée de la manœuvre de Champagne, en 1918 (retrait des troupes sur la seconde ligne, tandis que l'ennemi bombardait la première ligne), à une manœuvre de Wellington à Torrès­ Vedras.

Il est vrai que l'action de guerre pren­ drait aujourd'hui des formes qui ne res-. »

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