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l'activité de l'artiste relève-t-elle du travail ou du jeu

Publié le 21/03/2004

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travail
  • Parties du programme abordées: L'art, le travail.

  • Analyse du sujet: L'activité de l'artiste - celui dont la tâche a pour but la création d'oeuvres belles - relève-t-elle d'un métier obéissant à des règles déterminées et précises, ou bien d'un exercice spontané, réalisé par pur plaisir ludique ?
  • Conseils pratiques: Un sujet qui porte sur la création artistique. Prenez bien en compte l'action de l'intelligence, du labeur et du travail, même si l'élément ludique joue un rôle non négligeable.

Le thème de cet énoncé porte sur la nature du génie artistique. Le terme de nature est ici à entendre au sens d’essence, c’est-à-dire de ce qui constitue le génie artistique en tant que tel, de ce qui fait son être tel. Ceci, qui est une question de type proprement socratique (le ti estin ou la quiddité de la chose est la finalité constante et transversale des dialogues de Platon), se trouve indiqué par l’emploi du verbe “ relever ” qui, sans faire explicitement appel au lexique de la dialectique hégélienne, suppose la possibilité d’élever la particularité (du génie) à son fondement d’essence.

Mais une telle prétention à la définition d’essence (du génie artistique) se trouve, dans le cadre de cet énoncé, orienté selon une alternative : “ jeu ” et “ travail ” apparaissent comme étant des propriétés d’essence exclusives et contradictoires en tant que le “ ou ” constitue un opérateur de disjonction. En effet, le problème majeur consiste en la tension existant entre les sens originaires respectifs, autrement dit étymologiques, de “ génie ” et d’ “ art ”. Mais ne devrait-on pas pouvoir penser la complémentarité des opposés apparents (jeu et travail) afin de définir dans la plénitude de son essence le génie artistique ?

Relativement à cette problématisation du sujet, deux enjeux structurent le développement du propos : premièrement, penser le génie artistique dans sa dépendance définitionnelle à l’égard de la notion d’inspiration ; pour, dans un second temps, s’interroger sur l’acception primitive du terme d’art comme technique (technè).

 

travail

« La formulation du sujet, au demeurant fort claire, n'implique évidemment pas une alternative, c'est-à-dire quel'activité artistique ne puisse être que travail, ou alors, au contraire, que jeu.

On peut donc se demander si cetteactivité ne relève pas et de l'un et de l'autre, si elle n'est pas à la fois travail et jeu, et si elle ne les dépasse pas enles subsumant. 1.

L'art comme travail a) Les productions artistiques répondent à des besoins : on trouve des origines techniques, religieuses, politiques,etc., à l'art.b) L'art est une activité insérée dans un marché : L'activité artistique est rémunérée, ses productions se vendent :L'art est alors production de biens de consommation, de marchandises et comme tel il est travail. 2.

La dimension ludique de l'art a) Toute activité artistique ne s'inscrit cependant pas nécessairement dans un marché : elle peut être une activitécomplètement gratuite (cf.

notamment l'art brut).b) L'art, production de la beauté, serait ainsi dans son essence une activité parfaitement gratuite, désintéressée,comme le jeu (cf.

le sujet «Le beau, est-ce ce qui ne sert à rien ?»). 3.

L'art entre jeu et travail Selon Alain, si l'art tient du travail et du jeu, il se distingue cependant de l'un et de l'autre :— du jeu, parce qu'il est une activité profondément sérieuse, qui vise un résultat qui se veut définitif (alors quedans le jeu il y a une constante remise en jeu des résultats ; dans le jeu tout est toujours à recommencer, car lafinalité du jeu, c'est de jouer ; si l'art aspire à l'éternité, le jeu, lui, n'aspire qu'au devenir) ;— du travail, parce que l'œuvre produite se suffit à elle-même, qu'elle constitue sa propre fin, tandis que le produitdu travail doit être "utile à". «Il y a, écrit Alain, du sérieux dans l'art, et un résultat à jamais, ce que toutes les espèces de jeu repoussenténergiquement. L'art tient au plus près au travail.

Il s'en distingue pourtant par ceci que les formes du travail en appellent d'autres,par d'autres actions ; le sillon annonce la moisson.

On attend que la moisson soit mûre.

L'homme ici se prépare ets'élance déjà pour briser la forme ; il voit déjà les gerbes, la paille, la farine, le pain.

Un jardin, au contraire, offre enchacune des saisons quelque chose de fini et repousse, en quelque sorte, la main de l'homme.

Encore faut-il direque la beauté d'un jardin ne consiste pas principalement dans ces fragiles apparences de couleurs ou de feuillages,sans durée et sans solidité, mais plutôt en ces assises architecturales, comme terrasses, escaliers et lignes degrands arbres, toutes choses qui signifient durée au-delà d'une saison.

Toutefois un jardin d'agrément est encore àpeine une oeuvre.

Au lieu qu'on voit bien qu'une oeuvre d'art est finie et en quelque sorte retranchée, formant îlotdans le travail.

Dans les choses façonnées par le travail, tout raconte qu'elles servent, qu'elles serviront, qu'ellesont servi.

Leur honneur est de s'user en produisant, comme on voit pour l'outil.

Leur fin est hors d'elles ; au lieu queles œuvres sont elles-mêmes leur propre fin.» L'artiste exerce une activité à part entière, mais que peut-on dire de celle-ci ? L'activité artistique relève-t-elle dutravail ou du jeu ? L'artiste crée-t-il pour se divertir ou pour vivre ? On peut s'interroger sur la raison première qui. »

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