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l'amitié est-elle une forme privilégiée de la connaissance d'autrui

Publié le 21/03/2004

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- L'amitié vient ainsi compléter l'amour que l'on se porte à soi-même - mais non comme amour-propre ou égoïsme: comme amour de soi qui désire pour l'autre ce qu'il désire pour lui-même.

- Dès lors, elle est structure de discussion et d'enrichissement réciproque. Cf. ce que dit Socrate, dans les dialogues de Platon, de la «discussion entre amis«: elle n'a de réalité qu'avec l'assurance que l'interlocuteur a bien accompli le même parcours intellectuel que soi, même s'il part de principes différents. - Dans cette optique, l'amitié vertueuse, plus haut degré de l'amitié qui englobe l'utilité et le plaisir, signifie une élaboration commune de la vertu à partager: chacun a besoin de l'autre pour découvrir la vertu comme horizon ultime de l'existence.

III. L'HUMANITÉ DANS LE VISAGE DE L'AMI

- Si l'ami reste bien autre, c'est-à-dire si la relation d'amitié n'est pas fictivement conçue ou vécue comme «fusion«, il est connu par ce qu'il peut m'apporter (que je n'aurais pu découvrir seul).

- Lorsqu'au contraire l'amitié prétend à la fusion, ou à la communion (par rapport à une « valeur «, à un engagement), l'un et l'autre des deux amis s'effacent au profit d'un troisième terme: l'autre est aussi méconnu que moi-même par cette posture d'obéissance commune qui risque d'être «aliénante«....

La connaissance d'autrui est un problème classique de la philosophie: cet autrui vient-il contester, en intrus, mon intégrité, ou constitue-t-il à l'inverse une chance de mieux réaliser cette dernière? Mais quel que soit son statut, autrui demande à être authentiquement connu. L'amitié favorise-t-elle cette connaissance? En est-elle une forme privilégiée?  

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