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L'amitié et la connaissance de soi

Publié le 07/11/2012

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Un commentaire par Bénédicte d'un passage d'Aristote Aristote, ce philosophe de l’antiquité grecque, disciple de Platon et fondateur du Lycée, est l’une des figures majeures de la philosophie : il a touché à tous les domaines de la pensée et a laissé une œuvre traitant de morale, de politique, de physique, de biologie, de logique, de métaphysique, du langage… Dans cet extrait, il aborde un thème classique en philosophie : la connaissance de soi. Tout ce texte tourne autour de cette question : Comment faire pour parvenir à la connaissance de soi ? Sa réponse est que c’est uniquement par l’amitié qu’on y parviendra. Il s’agira donc de comprendre pourquoi Aristote affirme un tel lien entre l’amitié et la connaissance de soi. Le texte est ainsi construit : Aristote commence par poser le problème de la connaissance de soi : il est impossible de se connaître à partir de nous-mêmes (l. 1 - 5) ; puis il résout le problème en posant sa thèse : se connaître devient possible lorsqu’on part d’un ami (l. 5 - 8) ; et il termine en généralisant sa thèse : tout homme a besoin d’ami pour se connaître soi-même (l. 5 - fin). Nous suivrons la progression du texte. Nous commenterons d’abord le paradoxe d’Aristote sur le plaisir et la difficulté qu’on éprouve dans la recherche de la connaissance de soi ; puis nous expliquerons quel est l’obstacle à la connaissance de soi et comment le surmonter ; puis nous conclurons ce commentaire en suivant la conclusion d’Aristote sur l’homme qui se suffit à lui-même. Pourquoi est-ce si difficile de parvenir à la connaissance de soi ? Pourquoi est cependant si agréable ? Qu’est-ce qui permet à Aristote de penser que sans ami, aucun progrès n’est possible dans la connaissance de soi ?  Aristote commence sa réflexion sur la question de la connaissance de soi en rappelant deux choses : la difficulté et le plaisir qu’on éprouve à parvenir à une réelle connaissance de soi. Cela semble plutôt paradoxal. Première caractéristique de la connaissance de soi : sa difficulté. Si l’on en croit Aristote, « apprendre à se connaître est très difficile «. En disant cela, il ne part pas d’une vérité du sens commun : spontanément, n’aurions-nous pas tendance à dire que la connaissance de soi est ce qu’il y a de plus aisé, qu’on se connaît sans avoir besoin d’apprendre à se connaître ? – depuis le temps qu’on se fréquente, ne savons-nous pas parfaitement quels sont nos goûts, nos qualités et nos défauts, nos convictions ? Ne savons-nous pas parfaitement de quoi nous sommes capables ? Mais ce que dit Aristote se défend : si l’on se connaissait si bien que cela, comment se ferait-il que nous ayons parfois des comportements complètement inattendus, dont nous ne nous serions jamais crus capables ? Et comment se ferait-il que nos goûts et nos convictions changent, sans que nous ayons pensé un seul instant que nous deviendrions ainsi avec le temps ? Ce que dit Aristote se défend d’autant plus si l’on se rappelle que la connaissance de soi signifie plus qu’être simplement capable de faire l’inventaire de nos goûts, de nos qualités et nos défauts… ; au sens plein, la connaissance de soi désigne la maîtrise de soi et la sagesse, c’est le but que se proposait Socrate. Il voulait dire : être capable de s’examiner tel qu’on est, de se juger en fonction de nos valeurs, puis de réfléchir sur nos valeurs et de nous perfectionner. Une telle démarche n’a rien de facile. C’est le travail de toute une vie. Deuxième caractéristique de la connaissance de soi : son plaisir. « Quel plaisir de se connaî...

« Aristote commence sa réflexion sur la question de la connaissance de soi en rappelant deux choses : la difficulté et le plaisir qu'on éprouve à parvenir à une réelle connaissance de soi.

Cela semble plutôt paradoxal. Première caractéristique de la connaissance de soi : sa difficulté.

Si l'on en croit Aristote, « apprendre à se connaître est très difficile ».

En disant cela, il ne part pas d'une vérité du sens commun : spontanément, n'aurions-nous pas tendance à dire que la connaissance de soi est ce qu'il y a de plus aisé, qu'on se connaît sans avoir besoin d'apprendre à se connaître ? - depuis le temps qu'on se fréquente, ne savons-nous pas parfaitement quels sont nos goûts, nos qualités et nos défauts, nos convictions ? Ne savons-nous pas parfaitement de quoi nous sommes capables ? Mais ce que dit Aristote se défend : si l'on se connaissait si bien que cela, comment se ferait-il que nous ayons parfois des comportements complètement inattendus, dont nous ne nous serions jamais crus capables ? Et comment se ferait-il que nos goûts et nos convictions changent, sans que nous ayons pensé un seul instant que nous deviendrions ainsi avec le temps ? Ce que dit Aristote se défend d'autant plus si l'on se rappelle que la connaissance de soi signifie plus qu'être simplement capable de faire l'inventaire de nos goûts, de nos qualités et nos défauts... ; au sens plein, la connaissance de soi désigne la maîtrise de soi et la sagesse, c'est le but que se proposait Socrate.

Il voulait dire : être capable de s'examiner tel qu'on est, de se juger en fonction de nos valeurs, puis de réfléchir sur nos valeurs et de nous perfectionner.

Une telle démarche n'a rien de facile.

C'est le travail de toute une vie. Deuxième caractéristique de la connaissance de soi : son plaisir.

« Quel plaisir de se connaître ! », affirme Aristote.

Quel plaisir éprouve-t-on à progresser dans la connaissance de soi ? Aristote pense sans doute à la satisfaction qu'éprouve celui qui découvre peu à peu le sens de ses réactions, qui apprend à se maîtriser. Satisfaction de mieux s'appartenir.

Partir à la découverte de nous-mêmes, c'est peut-être ce qu'il y a de plus intéressant à faire, car c'est tout de même nous qui menons notre existence, car c'est tout de même à nous que nous nous intéressons le plus.

Nous sommes à nous-mêmes notre centre d'intérêt privilégié.

Connaître l'histoire, les mathématiques, la formation de l'univers, la nature de la lumière et bien d'autres choses, cela peut nous procurer un réel plaisir intellectuel ; mais il y a toujours un côté gratuit dans la connaissance des ces choses qui restent extérieures à nous.

Tandis que connaître notre intériorité, c'est connaître ce qui a. »

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