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l'amitié est-elle une passion comme les autres ?

Publié le 20/10/2005

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AUTRUI (lat. alter huic, cet autre-ci, présent)

Autrui n'est pas simplement celui qui est autre que moi mais l'autre comme autre moi (alter ego) et corrélatif du moi.

PASSION (lat. passio; de pati, supporter, souffrir)

Gén. La passion se définit en s'opposant d'abord à l'action (tel est son sens premier), puis à la raison (sens plus tardif). L'acception courante du terme désignant un attachement dominant (comme dans l'expression « la passion du jeu ») évoque encore l'idée d'une dépendance dont on pâtit davantage qu'on ne la choisit et qui peut être déraisonnable. Phi. En grec pathos, opposé à action. Chez Aristote, une des dix catégories, qui désigne l'accident consistant à subir une action. De même, au xvii' siècle, les passions comprennent tous les phénomènes passifs de l'âme. Ainsi, pour Descartes, les passions de l'âme sont les mouvements qui se produisent en elle quand, « touchée du plaisir ou de la douleur ressentie dans un objet », elle le poursuit ou s'en éloigne. La passion s'oppose plus précisément à la raison dès lors qu'à partir du xviiie siècle on la définit comme une tendance assez puissante pour dominer la vie de l'esprit. Ainsi, pour Kant, les passions relèvent de la faculté de désirer et sont des « tendances qui rendent difficile ou impossible toute détermination de la volonté par des principes ».

Le thème de cet énoncé porte sur la notion d’amitié dans sa relation aux autres types d’affections. Les affections ou impressions sont ici employées comme synonymes du terme de passion afin d’en signaler la communauté d’origine sémantique qui, précisément, s’inscrit dans un rapport réglé à l’extérieur compris comme altérité. Parler d’altérité dans le cadre d’une réflexion dont l’objet est l’amitié est particulièrement indicatif de ce que l’amitié elle-même se constitue dans, ou est constituée par une relation à l’autre défini par son statut d’ami.

En outre, poser philosophiquement la question de la spécificité de la passion de l’amitié ne peut que se revêtir une tonalité particulière, c’est-à-dire susciter une attention exceptionnelle tenant à la définition même de la philosophie par sa disposition d’ ‘amitié de la sagesse’ (philein). Alors doit-on se demander quelle est la spécificité philosophique de l’amitié définie comme passion ; ou encore quelle est la teneur propre du philein dans la philia de la philosophie.

Ainsi exposé, le problème peut être organisé selon deux enjeux principaux qui forment l’architecture du développement du propos : questionner dans un premier temps en direction de l’essence de l’amitié, afin de définir ce qu’elle est mais encore, par la description, d’en saisir le statut (dans sa relation à la philosophie) ; puis, dans un second mouvement du propos, tenter d’en déterminer la fonction en vue d’en saisir la valeur qui en fait une passion toute particulière – et ceci doit se faire par sa compréhension dans la notion de virtualité, autrement dit relativement à ce que l’amitié effectue et permet à la philosophie comme activité se réalisant dans et par l’homme.

 

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