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L'amour rend-il heureux ?

Publié le 06/04/2005

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amour
  2) Reprenons le mythe sur la nature de l'amour décrit dans Le Banquet ; l'Eros dont il est question est présenté comme un désir qui par définition ne peut jamais être comblé. L'amour procède du manque car nous avons besoin de l'autre. L'amour apparaît sous un autre angle : celui de la dépendance vis à vis d'autrui. Si l'amour peut me rendre heureux par le partage qu'il m'invite à faire, il m'engage dans une subordination à autrui qui est loin de procurer une quelconque satisfaction. Le dieu grec de l'amour est décrit comme fils de Poros et de Pénia, il est à la fois richesse et pauvreté. Autrui se révèle alors comme le complément nécessaire de soi-même. Comme présenté dès l'introduction, une vie sans amour n'est pas une vie, aussi suis-je nécessairement dépendant de l'autre. Or, cette dépendance peut se vivre très mal. En effet, l'amour est ce qui fait souffrir car l'amoureux a toujours besoin de savoir si cet amour est partagé. L'amour n'est donc pas seulement désir d'autrui mais également désir d'être aimé en retour.

Une vie sans amour paraît fade et d’une tristesse sans nom. Ne pas aimer semble être le propre des pierres (ne dit-on pas avoir un cœur de pierre ?) ou des gens aigris se privant ainsi de tout accès au bonheur. L’amour se présente alors comme un sentiment de sympathie très fort, un attachement puissant à quelqu’un ou quelque chose.

Mais cet attachement est souvent vécu (et comment ne pourrait-il pas l’être) sur le mode de la dépendance. L’amour renvoie donc à la passion dans laquelle je suis entraîné malgré moi (l’expression « tomber amoureux « illustre cette emprise négative car involontaire dans laquelle se trouve l’amoureux). Le problème est donc évident : l’amour apporte-t-il le bonheur ou bien nous rend-t-il malheureux ? L’amour est-il immanquablement doté d’une double nature nous faisant osciller entre la souffrance et la félicité ou y a-t-il un moyen de se servir de l’amour afin de l’orienter vers un bonheur certain ?

amour

« révèle alors comme le complément nécessaire de soi-même.

Comme présenté dès l'introduction, une vie sans amour n'est pas une vie, aussi suis-je nécessairement dépendant de l'autre. Or, cette dépendance peut se vivre très mal.

En effet, l'amour est ce qui fait souffrir car l'amoureux a toujours besoin de savoir si cet amour est partagé.

L'amour n'est donc pas seulement désir d'autrui mais également désir d'être aimé en retour.

Un amour non réciproque peut conduire jusqu'à la mort et la littérature regorge de cette conception.

Pour n'en prendre qu'un, dans la pièce éponyme de Racine, Phèdre mourra de ne pas être aimé d'Hippolyte, fils de son mari Thésée. Il faut alors continuer dans l'analyse de la nature de l'amour.

Celui-ci est considéré comme une passion.

Nous « éprouvons » de l'amour, ce qui montre bien l'as pect passif où l'âme de l'amoureux est plongée dans des excès et des débordements.

L'amour est intempérance et déraison puis qu'elle est passion.

On voit mal ainsi comment l'amour pourrait rendre heureux.

L'amoureux n'est pas maître de lui et là encore cela peut conduire à des actes déraisonnables et notamment à celui le plus Transition : Seulement, cette analyse de la nature de l'amour n'est-elle pas réductrice ? N'existe-t-il pas un amour tempéré, un second amour, réglé sur la raison ? 3) Afin d'affiner la nature de l'amour et de décider s'il conduit au bonheur, il faut prendre en considération la possibilité d'un amour intellectuel.

Descartes, dans la Lettre à Chanut de 1647, distingue deux types d'amour : un purement intellectuel et un autre qui est passion («Je distingue entre l'amour qui est purement intellectuelle ou raisonnable et celle qui est une passion.

La première n'est [...] autre chose sinon que, lorsque notre âme aperçoit quelque bien, soit présent, soit absent, qu'elle juge lui être convenable, elle se joint à lui de volonté »).

L'amour est complexe et non pas uniquement passionnel.

Celui qui faisait le malheur est ce que Descartes appelle l'amour de concupiscence (Passions de l'âme, article 81).

Il est volonté de posséder et porte à une confusion subie par le sujet plongé dans une impuissance de le contrôler.

De l'autre côté, l'amour raisonnable est attirance pour le bien car j'en ai une connaissance claire et précise.

L'amour intellectuel me porte à m'unir volontairement à ce qui est convenable.

Un tel amour intellectualisé permet de réaliser alors mon propre bien.

Ainsi, il me permet d'être heureux, parce que je reconnais ce qui est bon pour moi. Nous pouvons une dernière fois retrouver la conception de Platon (le fameux amour platonique) pour qui le désir amoureux, à condition qu'il soit maîtrisé par la raison, à condition qu'il soit guidé vers l'Idée de Bien, me donne un accès au bonheur.

En effet, le désir amoureux est auxiliaire du savoir car il me porte vers ce qui me manque et me permet de le combler.

Mais, de par sa double nature (il est à la fois pauvreté et abondance), il me pousse sans cesse vers le savoir.. »

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