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N'y a-t-il pas d'amour heureux ?

Publié le 03/12/2005

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amour
    II. Néanmoins, la nature infinie du désir porte en soi l'impossibilité de sa réalisation finie, et donc celle de tout bonheur possible (Romantisme).   -Le Romantisme a exprimé la contradiction essentielle que revêt la nature de l'amour : lui seul rend tout bonheur possible, mais en même temps il ne peut jamais être réalisé. Le romantisme trouve son principe dans l'abîme qui sépare le désir humain infini du monde fini qui l'entoure : on peut trouver cette figure éminemment contradictoire dans le personnage d'Hernani, par exemple, cette "force qui va" et qui ne saurait jamais trouver l'objet de son désir, celui-ci se révélant infini et faisant de celui qui l'éprouve un monstre par rapport aux autres hommes. -Le Romantisme, aux dires de Hegel dans son Esthétique, constitue le courant esthétique qui a le mieux exprimé cette figure de la "conscience malheureuse", déchirée entre le fini et l'infini. Il ne saurait donc y avoir d'amour heureux.     III. L'infinité du désir et l'impossible réalisation de son objet constitue une loi universelle de la conscience humaine (Sartre).   -L'Etre et le Néant : la conscience est néantisation de son objet, elle est le néant originaire du pour soi qui permet de faire advenir l'être à l'être, précisément en faisant de l'en soi objectif un objet du pour soi subjectif. Les consciences individuelles sont ainsi autant de pour soi subjectifs, de néants d'être néantisant les êtres pour les faire advenir à l'être, c'est-à-dire à la conscience.

-L'amour, c'est l'expression d'un désir qui nous porte vers une entité extérieure à notre propre être ; l'amour, c'est donc l'accès à l'Autre. -Or, ce désir peut se refermer sur lui-même, lorsqu'il ne rencontre pas son objet. On peut alors dire, à la façon d'Aragon, qu' "il n'y a pas d'amour heureux", puisque tout amour est destiné à être déçu, à ne pas pouvoir réaliser l'objet de son désir, en raison d'une réalité hostile précisément à cette réalisation. -L'amour est-il irrémédiablement destiné à rencontrer l'échec de sa réalisation ? L'essence même du désir amoureux ne consiste-t-il précisément pas en cette impossibilité même de la réalisation plénière de l'objet de son amour, sous la forme d'une impossible maîtrise de ce qui nous échappe foncièrement ?

amour

« II.

Néanmoins, la nature infinie du désir porte en soi l'impossibilité de sa réalisation finie, et donc celle detout bonheur possible (Romantisme).

-Le Romantisme a exprimé la contradiction essentielle que revêt la nature de l'amour : lui seul rend tout bonheurpossible, mais en même temps il ne peut jamais être réalisé.

Le romantisme trouve son principe dans l'abîme quisépare le désir humain infini du monde fini qui l'entoure : on peut trouver cette figure éminemment contradictoiredans le personnage d'Hernani, par exemple, cette "force qui va" et qui ne saurait jamais trouver l'objet de son désir,celui-ci se révélant infini et faisant de celui qui l'éprouve un monstre par rapport aux autres hommes.-Le Romantisme, aux dires de Hegel dans son Esthétique , constitue le courant esthétique qui a le mieux exprimé cette figure de la "conscience malheureuse", déchirée entre le fini et l'infini.

Il ne saurait donc y avoir d'amourheureux.

III.

L'infinité du désir et l'impossible réalisation de son objet constitueune loi universelle de la conscience humaine (Sartre).

-L'Etre et le Néant : la conscience est néantisation de son objet, elle est le néant originaire du pour soi qui permet de faire advenir l'être à l'être,précisément en faisant de l'en soi objectif un objet du pour soi subjectif.

Lesconsciences individuelles sont ainsi autant de pour soi subjectifs, de néantsd'être néantisant les êtres pour les faire advenir à l'être, c'est-à-dire à laconscience.

Or, que se passe-t-il quand deux consciences se font face ? Ehbien chacune des deux objective l'autre pour se l'approprier en tant qu'objeten soi devenu objet du pour soi.-Le désir, c'est précisément la tentative de s'approprier l'autre sur le mode del'objet, à partir de ma propre transcendance ; or, cette tentative est vouée àl'échec, précisément parce que l'autre est lui-même une transcendance quivise à me saisir sur le mode de l'objet.

Le désir, c'est la tentative à chaquefois vaine mais à chaque fois relancée de saisir la transcendance de l'autre,qui, précisément en tant que telle, constitue l'insaisissable même.

Il s'agittoujours de désirer le désir de l'autre, de s'approprier sa liberté.

Le désir puisedans ce jeu infini de miroirs sa propre infinité constitutive.

Conclusion -L'amour, c'est le désir qui porte vers un objet infini ; atteindre cet infini est le gage du bonheur le plus absolu.-Or, en raison même de l'absoluité de cet objet, le bonheur amoureux est irréalisable comme tel.-Néanmoins, cela tient moins de la finitude du monde sensible que de l'infinité constitutive de la conscience, qui viseà s'approprier cela même qui échappe à toute prédation possible.

En définitive, l'impossibilité de l'amour heureux estle gage le plus certain de la liberté de l'autre, et donc de l'exigence inconditionnée de ne pas le saisir sur le moded'un objet fini.

Ainsi, c'est seulement lorsqu'on aura saisi ce fait irréductible que l'autre constitue une ouvertureinfinie et lorsqu'on saura normer notre propre désir selon cette nouvelle exigence, que tout bonheur amoureuxdeviendra alors possible.

Ainsi, l'amour heureux s'inscrit sur l'horizon d'une impossibilité fondamentale du bonheur del'amour.. »

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