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Langage, langue, parole

Publié le 04/01/2020

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langage

Sur le plan pratique, le pouvoir des mots est considérable. Cela nous amène à distinguer convaincre et persuader. Convaincre, consiste à produire des arguments rationnels en vue d’amener quelqu’un à reconnaître objectivement la justesse des raisons avancées. Ce qui est visé, c’est la vérité de l’objet du discours. En revanche, persuader revient à tenir un discours dont la forme séduit celui à qui il s’adresse, en vue de provoquer sa croyance, son adhésion subjective à ce qui est dit. Il y a là deux aspects du pouvoir des mots. Mais ils sont fiés.

En effet, l’art oratoire est un moyen qui peut être utilisé à des fins différentes, selon celui qui l’utilise. Au service du vrai, du juste, du bien, la rhétorique est une aide précieuse. Pour convaincre, il peut être utile d’être aussi persuasif. Mais c’est aussi une arme redoutable. Un meneur de foule, par exemple, peut maîtriser ceux qui, ne dépassant pas les limites de la simple opinion, peuvent se laisser séduire, impressionner, fasciner par son discours brillant.

Langage et expression de la subjectivité

Le langage nous offre-t-il plus de facilité lorsque nous voulons exprimer ce que nous ressentons ? Ce qui nous est proche, intime, est-il communicable ?

Prenons un exemple vécu par chacun. J’éprouve une joie, un malaise, un plaisir, etc. Que puis-je dire de ce flux émotionnel qui me traverse, qui par sa fugacité ne me laisse parfois qu’une trace éphémère ? L’expression et la communication en semblent vite limitées : sensations et sentiments ne peuvent être dits que de façon parcellaire, voire déformée, toujours interprétable car ambiguë, ou à interpréter, déchiffrer. Les mots, « joie » ou « tristesse » par exemple, ne renvoient qu’à la généralité des concepts. Et j’aurai beau ajouter des adjectifs qualificatifs pour tenter de préciser, je ne pourrai qu’espérer que mon interlocuteur saura ressentir ce que je veux lui dire. Et paradoxalement, c’est au moment où je désire le plus m’exprimer, que « les mots me manquent ». Nous avons pu voir que la psychanalyse affronte un aspect de cette limite, dans un travail de la parole.

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