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L'apologue, petit récit à visée morale est une forme d'argumentation indirecte dont le but est de faire passer un message. Est-il selon vous plus efficace d'argumenter à l'aide de récits imagés plutôt que de manière directe ?

Publié le 18/09/2009

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apologue

Voltaire a beaucoup écrit pour exprimer ses idées et a employé des genres très différents, recourant aussi bien à l'argumentation directe dans ses essais qu'à l'argumentation indirecte dans ses contes par exemple. Une des formes d'argumentation n'est-elle cependant pas supérieure à l'autre ? De l'argumentation directe ou indirecte, laquelle peut-on juger la plus efficace ? Après avoir examiné les atouts de l'argumentation directe, nous analyserons le fonctionnement et les qualités de l'argumentation indirecte .    Lorsque l'on cherche à convaincre, l'argumentation directe semble être la stratégie la mieux adaptée. En effet, l'argumentation directe affiche explicitement ses objectifs et s'exprime dans des genres ouvertement argumentatifs comme les essais par exemple. Il est impossible alors pour le lecteur de passer à côté de la visée argumentative. Ainsi, lorsqu'on aborde l'ouvrage de Condorcet intitulé Réflexions sur l'esclavage, on comprend dès le titre le projet de l'auteur et le recours à la première personne, lorsqu'il accuse les esclavagistes d'être des criminels, nous permet d'identifier sa position d'opposant à l'esclavage. De même, dans La Controverse de Valladolid, on comprend immédiatement le point de vue de Sepulveda : ce texte met en scène un dialogue entre le philosophe Sepulveda et le dominicain Las Casas au sujet des Peuples d'Amérique du Sud nouvellement découverts : doivent-ils être utilisés comme esclaves ?

apologue

« La littérature a toujours eu pour but d’instruire le lecteur, mais certains types de textes lient apprentissage et amusement.

C’est ce que cherche à faire Jean de la Fontaine dans ses nombreuses fables écrites pour le fils du Roi.

Il cite d’ailleurs lui-même « Une morale nue apporte l’ennui.

Le conte fait passer le précepte avec lui ».

Il dénonce par-là l’ennui d’un texte en argumentation directe et l’intérêt d’un texte en argumentation indirecte plutôt que directe.

Mais quels sont les véritables intérêts d’une argumentation indirecte plutôt que directe ? Dans quelle mesure l’auteur a -t-il raison avec cette citation ? Nous allons tout d’abord étudier les arguments de l’auteur puis essayer de trouver dans quelle mesure peut- il avoir tort. L’argumentation indirecte permet à l’auteur d’instruire et de faire passer ses idées, tout en faisant rire le lecteur.

Elle fut notamment utilisée pour instruire les enfants de bonne naissance, à partir de fables ou de contes, tels que La Cigale et la Fourmi de La Fontaine.

Le but de ces ouvrages est donc de « Plaire et Instruire » comme le cite Molière ainsi que de nombreux auteurs de son époque.

L’argumentation indirecte permet de créer des débats, avec différents points de vue.

Le lecteur peut ainsi choisir le point de vue qui lui correspond le plus, comme dans L’Avare de Molière où le lecteur peut très bien être pris en pitié par l’avare, même si ce n’est pas le but recherché par Molière, ou soutenir les personnages tyrannisés par Harpagon, tels que Maitre Jacques ou La Flèche. En prenant en compte le contexte historique, l’argumentation indirecte possédait aussi un intérêt fort supérieur à l’argumentation directe.

En effet, l’auteur pouvait beaucoup plus facilement faire passer des idées polémiques sans risquer de problèmes avec la justice, la thèse n’étant pas véritablement inscrite.

C’est ainsi que Montesquieu utilisa l’argumentation indirecte dans ses Lettres Persanes, où l’auteur fait une critique importante de la civilisation européenne et plus spécifiquement de l’ethnocentrisme des Parisiens. En effet, Usbek et Rica, deux Persans, quittent leur pays et se rendent à Paris.

Montesquieu fait ainsi une critique de la société Parisienne à travers les lettres que les deux Persans envoient à leurs compatriotes en Perse. L’argumentation directe, quand à elle, fait passer le message que l’auteur souhaite transmettre sans but de plaire au lecteur.

Elle apporte des sujets généralement plus polémiques, tels que dans les Essais de Montaigne, où l’auteur traite de la civilisation Amérindienne et place leur mode de vie comme étant supérieur à celui de l’européen.

Mais ces textes ne montrent que la vision de l’auteur et le lecteur ne peut pas choisir le point de vue qui lui correspond le plus, comme dans une argumentation indirecte.

De plus, le point de vue de l’auteur dans ce type d’écrit n’est pas forcément le meilleur, car tous les auteurs n’ont pas le même point de vue.

Un texte en argumentation directe peut ne pas posséder de contexte si la morale est seule, comme dans une maxime.

Il sera alors beaucoup plus compliqué pour le lecteur d’intégrer la morale énoncée.

De nombreux auteurs, tels que La Rochefoucauld dans Réflexions ou Sentences et maximes morales, ont écrit ce type de texte dans le but d’instruire.

Il est d’autant plus difficile pour le lecteur d’assimiler les idées de l’auteur car il n’y a généralement pas de dialogue dans une argumentation directe. Le dialogue est la base de l’argumentation indirecte, il permet d’exposer les arguments de l’auteur et de faire changer d’avis le personnage à qui il les expose, comme l’auteur souhaite le faire avec le lecteur.

Ainsi dans Supplément de voyage de Bougainville de Diderot, un vieillard tahitien expose ses arguments contre la colonisation de Tahiti à Bougainville afin de lui faire comprendre que ce qu’il a fait est mal et souhaite ainsi faire changer l’avis du lecteur sur cette colonisation. C’est avec ces différents avantages qu’on peut considérer que La Fontaine à raison à partir de sa. »

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