L’art doit-il nous faire prendre conscience de notre humanité ?

« L’art doit-il nous faire prendre conscience de notre humanité ? Intro : Définir les concepts d’Art, de Conscience et d’Humanité. L’art peut être considéré comme une forme d’expression humaine qui permet de refléter notre réalité, nos émotions, nos pensées et nos aspirations. Au sens éthique, l’humanité est une manière de se conduire , une forme possible du devenir de chaque homme.

« Hommes, soyez humains, c’est votre premier devoir « écrivait JJ Rousseau dans l’Emile.

Humanité et humanisme désignent les vertus de l’homme lorsqu’il se montre altruiste et sociable, maîtrisé et empathique, digne et respectueux. Cependant, si la question de savoir si l’art doit nous faire prendre conscience de notre humanité est un sujet de débat qui suscite de nombreuses options divergentes.

Nous examinerons les différents points de vue sue cette question en deux parties.

En guise de conclusion nous nous positionnerons sur le fait que l’humanité est une possibilité pour l’homme mais qu’elle n’intervient pas toujours, y compris dans l’art. 1/ Les arguments pour l’idée que l’art doit nous faire prendre conscience de notre humanité. L’art peut nous montrer la diversité des expériences humaines, nous délivrer des messages. Les peintures des grottes de Lascaux avaient, aux yeux des Néandertaliens, le pouvoir magique de favoriser la chasse.

Les temples grecs ainsi que les cathédrales devaient, quant à eux, glorifier les dieux et soutenir la foi des croyants Cependant, l’œuvre authentique nous concerne-t-elle , comme si elle dénonçait d’avance de telles tentatives de soumission des artistes à des mots d’ordre extérieurs à l’art ? Kant souligne que le beau, disons aussi bien l’œuvre d’art « plait universellement sans concept ».

En d’autres termes, l’œuvre ne nous apporte pas une connaissance transposable dans un discours conceptuel si elle nous donne quelque chose à comprendre, c’est par des voies spécifiques qui, non strictement intellectuelles, sont bien plutôt sensibles.

Quand je contemple un tableau, j’écoute une musique, mon contact avec l’œuvre passe par le sens.

Si Kant disait que « le beau est un objet de satisfaction désintéressée », Hegel, quant à lui pensait que « l’art est la manifestation de l’esprit et que le beau est la révélation du vrai ». L’art peut nous aider à comprendre les différences culturelles, les perspectives individuelles et les réalités sociales qui font partie intégrante de notre humanité. Ainsi, lorsqu’on visite le musée des arts premiers à Paris ou que l’on admire un tableau peint par un aborigène australien, nous y trouvons tout ce qui caractérise l’humanité et nous prenons conscience des vertus de l’homme qui les a peints. Néanmoins on peut considérer que l’art est intuitif et non rationnel.

Ainsi, mon voisin pourra éprouver face aux mêmes œuvres, des sentiments totalement différents des miens devant un tableau de Picasso ou « le cri » de Munch.

S’il est également touché, ce ne sera pas forcément de la même façon que moi. Pour Aristote, l’art doit nous faire prendre conscience de notre humanité.

Il prend notamment comme exemple la tragédie.

Selon Aristote, la création artistique doit être régie par une réalisation conforme à des règles.

La création artistique doit éduquer l’individu et la Cité les rendre meilleurs et rationnels : plus humain, au sens éthique. Mais on peut avancer en revanche que l’art doit être libre L’art est une production libre de l’esprit, par opposition à la production nécessaire et mécanique de la nature et de la technique « en droit on ne devrait appeler art que la production par la liberté » (Kant). Hegel, quant à lui, insiste sur » l’histoire de l’art comme progrès de l’esprit » vers des formes d’expression de plus en plus immatérielle, des pyramides à la musique et la poésie.

Toute œuvre de l’esprit, même l’invention du clou, est pour lui supérieure à la plus habile imitation de la nature. Notre regard sur la nature est imprégné par l’art au point que Hegel ou oscar Wilde affirment que « c’est la nature qui imite l’art » : quand on admire le chant d’un rossignol, c’est qu’il nous semble exprimer des sentiments humains. Kant milite pour que la création artistique soit libre, guidée par la seule sensibilité de génie, appuyée sur une maîtrise technique.

Cependant est art ce qui suscite en nous le sentiment du beau, qui stimule la réflexion sur ce que nous trouvons beau, sans jamais arriver à une conclusion définitive.

Par la discussion infinie sur la beauté, chacun, à partir de sa sensibilité individuelle peut rejoindre la sensibilité esthétique propre à l’humanité.

Nietzsche ne disait-il pas que « l’art empêche l’homme de mourir, c’est la célébration de la création, la célébration de la vie «.

? En nous présentant des thèmes universaux tels que l’amour, la mort, la solitude, l’art peut nous faire réfléchir sur notre propre condition humaine et sur les questions fondamentales qui nous concernent tous.

L’art peut également nous aider à explorer notre propre identité et à comprendre les différentes facettes de notre humanité. En nous montrant la diversité des expériences humaines, l’art peut nous aider à nous connecter à l’humanité dans son ensemble et à élargir notre propre perspective. 2/ Les arguments contre l’idée que l’art doit nous faire prendre conscience de notre humanité. Certains soutiennent que l’art peut être considéré comme un simple objet d’admiration esthétique, sans aucune intention de faire prendre conscience de notre humanité.

Pour eux l’art peut être apprécié pour sa beauté, sa forme ou son style, sans avoir besoin de véhiculer une quelconque signification ou message profond. Pour Kant, l’art et le beau doivent être désintéressés.

Le beau doit être « distingué.... »