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l'art est-il essentiellement technique ?

Publié le 22/10/2005

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technique
L'artiste ne peut donc être simple un copiste. Il ne doit pas seulement présenter une oeuvre bien exécutée, il doit susciter en faisant appel à la sensibilité. Pour pouvoir produire une oeuvre originale et se dégager de la norme, il doit créer, faire appel à son imagination. Dans ses critiques artistiques, Baudelaire ne cesse d'affirmer que l'artiste doit être gouverné par son imagination et se garder de produire des platitudes à la mode. Car chaque école qui dicte le bon goût à un moment donné, n'est qu'une mode. Dans La Critique de la faculté de juger, Kant explique que ce qui guide l'artiste, c'est le génie, et que cette faculté doit totalement s'opposer à la faculté d'imitation. Cette aptitude ne peut s'apprendre et ne se communique pas. Il ne peut donner aucune formule, aucun précepte, parce que le jugement sur le beau ne se détermine pas par des concepts. S'il apparaît que l'essence de l'art ne réside pas dans l'application d'une technique, faut-il pour autant considérer que l'art peut être n'importe quoi pourvu qu'il sorte de l'imagination de l'artiste ?   III.

L’art : il se définit par sa dimension esthétique. Il est une création d'œuvres visant à susciter une appréciation esthétique positive, c'est-à-dire à plaire et à toucher la sensibilité par leur seule forme, par leur seule apparence.

La technique : en grec, la techne, c’est le métier, le savoir faire. C’est une ou un ensemble de méthodes, dans les métiers manuels elle est souvent associée à un tour de main professionnel.

Il faut d’ores et déjà signaler que le sens premier de l’art recouvre celui de la technique, puisqu’en grec il est aussi définit par le mot techne. En latin, ars, c’est l’habilité et le savoir faire, le métier. C'est malgré tout et dans les deux sens: l'ensemble des gestes précis concernant une pratique maîtrisée entre la science théorique et la pratique spontanée, autant pour l'art de la menuiserie que pour les Beaux-Arts. Aujourd’hui, on a l’habitude de les différencier et même de les opposer, en ceci que l’art serait à mettre du côté de l’inutile et du beau, tandis que la technique ne recherche que l’utile. Pourtant, l’artiste sans technique ne pourrait rien effectuer ni rien produire.

La séparation entre l’art et la technique paraît floue, elle n’est pas non plus absolument justifiable. Pour autant il paraît difficile de considérer l’artiste comme un simple artisan. Il faut donc réfléchir sur ce qui fait la spécificité d’une œuvre d’art par rapport à l’objet usuel d’un artisan par exemple.

 

technique

« Si l'artiste doit faire appel à son imagination et être inspiré pour créer une oeuvre original, s'il doit apprendre à selibérer du carcan des esthétiques, il ne créé jamais à partir de rien.

Dans L'Imagination créatrice, Alain part du faitque l'inspiration ne forme rien sans matière.

Cette matière première est une contrainte de fait sur laquelle l'artisteexerce sa perception.

Parce qu'avant d'être créatif, l'artiste est percevant, il reste toujours artisan.

L'artiste sedéfinit par bien autre chose que par la fantaisie.

Il est toujours dans l'action et l'observation et non pas dans larêverie oisive.

C'est en observant ce qu'il a déjà fait qu'il détermine la règle de ce qu'il va faire.

Alain estime que "laloi suprême de l'invention humaine est que l'on in invente qu'en travaillant". ALAIN : Puisqu'il est évident que l'inspiration ne forme rien sans matière, il faut donc à l'artiste, à l'origine des arts et toujours, quelque premier objet ou quelque première contrainte de fait, sur quoi il exerce d'abord sa perception,comme l'emplacement et les pierres pour l'architecte, un bloc de marbre pour le sculpteur, un cri pour le musicien,une thèse pour l'orateur, une idée pour l'écrivain, pour tous des coutumes acceptées d'abord.

Par quoi se trouvedéfini l'artiste, tout à fait autrement que d'après la fantaisie.

Car tout artiste est percevant et actif, artisantoujours en cela.

Plutôt attentif à l'objet qu'à ses propres passions ; on dirait presque passionné contre lespassions, j'entends impatient surtout à l'égard de la rêverie oisive ; ce trait est commun aux artistes, et les faitpasser pour difficiles.

Au reste tant d'oeuvres essayées naïvement d'après l'idée ou image que l'on croit s'en faire, etmanquées à cause de cela, expliquent que l'on juge trop souvent de l'artiste puissant, qui ne parle guère, d'aprèsl'artiste ambitieux et égaré, qui parle au contraire beaucoup.

Mais si l'on revient aux principes jusqu'ici exposés, onse détournera de penser que quelque objet beau soit jamais créé hors de l'action.

Ainsi la méditation de l'artisteserait plutôt observation que rêverie, et encore mieux observation de ce qu'il a fait comme source et règle de cequ'il va faire.

Bref, la loi suprême de l'invention humaine est que l'on n'invente qu'en travaillant.

Artisan d'abord.

Dèsque l'inflexible ordre matériel nous donne appui, alors la liberté se montre ; mais dès que nous voulons suivre lafantaisie, entendez l'ordre des affections du corps humain, l'esclavage nous tient, et nos inventions sont alorsmécaniques dans la forme, souvent niaises et plus rarement émouvantes, mais sans rien de bien ni de beau.

Dèsqu'un homme se livre à l'inspiration, j'entends à sa propre nature, je ne vois que la résistance de la matière quipuisse le préserver de l'improvisation creuse et de l'instabilité d'esprit.

Par cette trace de nos actions, ineffaçable,nous apprenons la prudence ; mais par ce témoin fidèle de la moindre esquisse, nous apprenons la confiance aussi. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Peut-on, dans l'art, se fier entièrement à l'inspiration ?2 Faut-il opposer l'artiste et l'artisan ?3 L'imagination et la fantaisie sont-elles libres ? Réponses: 1 - Non, car l'inspiration ne pourrait produire à elle seule que des oeuvres creuses et superficielles.2 - Non.

Il faut les rapprocher, sur ce point essentiel que l'un comme l'autre ne peuventréaliser une oeuvre valable qu'en agissant à partir d'une contrainte matérielle.3 - Pas du tout, car suivre sa fantaisie ou se laisser aller aux rêves de son imagination,c'est le plus souvent être soumis aux déterminations de son corps. Ceci nous apprend que l'artiste doit se libérer du carcan des normes certes, mais il ne peut se passer de techniquedans l'exécution.

C'est donc à force de travail, de recherche et d'ajustements qu'il trouve sa propre technique.Baudelaire est le paradigme de l'artiste dissident, celui qui maîtrise les règles du sonnet pour les exploser et inventerles sienne propres.

Il accordait pourtant une place majeure au travail acharné. L'artiste ne peut pas être dans l'improvisation.

L'inspiration se double toujours du métier.

L'art ne peut se passer detechnique mais il ne peut s'y réduire.

Et si l'artiste doit maîtriser les techniques de base de son art, c'est pour mieuxs'en abstraire et imposer à la résistance de la matière sa technique personnelle.. »

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