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l'art est-il le dévoilement d'une vérité ?

Publié le 22/10/2005

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Ce sujet ne va pas de soi car on ramène souvent l’art au lieu des apparences, de la tromperie, du mensonge. Il cacherait plutôt la vérité qu’il ne dévoilerait. Aussi, il voit voir au-delà de cette condamnation de l’art au nom de l’éventuelle confusion de l’apparence et de la réalité pour voir l’art comme le dévoilement de la vérité des apparences et l’éventuelle apparition de quelque chose de plus profond, en vérité l’esprit, le divin ou de quelque chose de plus lointain que la perception habituelle des choses ne nous permettrait pas d’approcher. L’art permettrait de se débarrasser de notre rapport habituel aux choses, pour conquérir le regard de l’esprit. La subjectivité de l’artiste serait un médium pour atteindre cette vérité, ce caractère essentiel des choses autrement à jamais atteignable. L’art permet-il réellement ce dévoilement ou en reste-t-il à un pur jeu d’apparence qui n’aurait que d’autres visées que le plaisir esthétique ?

« Idées ne sont pas des produits de notre intelligence, constitutives de cette dernière (rationalisme) ou formées aucontact de l'expérience (empirisme).

Elles existent indépendamment de notre pensée.

L'Etre est l'intelligible oumonde des Idées.

Cette thèse rend compte et de la connaissance, la réalité est intelligible, objet d'uneconnaissance, et de l'ordre du monde.

C'est parce que le monde est en lui-même intelligible que nous pouvons leconnaître. · La seconde, ensemble des êtres naturels ou artificiels, est seconde, sa réalité est moindre, dans la mesure où elle est imitation de la première.

Les êtres naturels doivent leur existence à un Démiurge qui a façonnéla matière en contemplant le monde des Idées (« Timée » ).

De même le bon artisan fabrique son objet en se réglant sur son Idée.

Ces êtres ont moins de réalité que les Idées puisqu'ils se contentent de les imiter. · La troisième, la plus éloignée de la réalité telle qu'elle est en elle-même, est celle produite par le peintre puisqu'ilimite ce qui est déjà une imitation.

Elle est donc un presque rien, n'a pas plus de réalité que notre reflet dans lemiroir.

Elle est le reflet d'une apparence.

En fait, il n'y a rien à voir. Au nom de la vérité Platon critique l'art.

Les fondements de cette critique sont: la définition de l'art comme imitation, reproduction de la réalité sensible et à la définition de la réalité sensible comme apparence, apparencetrompeuse, apparence du vrai.

Non seulement l'artiste ne produit que des apparences et en accentue la puissancetrompeuse, mais encore il nous attache à ce monde des apparences en produisant des apparences qui plaisent,excitent les sens et l'imagination.

L'art, effet du désir sensible et des passions, les accroît en retour.

L'hommeraisonnable n'y a pas sa place.

L'art, ennemi de la vérité est ennemi de la morale.

On trouve ici la premièrecondamnation morale de l'art et par suite la première justification théorique de la censure artistique dont relèveencore la condamnation des « Fleurs du mal » au milieu du XXe.

Rousseau au XVIIIe, sur ce point fort différent des philosophes des Lumières, reprendra le flambeau de cette critique.

L'art n'élève pas l'âme, bien au contraire.Apparence, il joue le jeu des apparences.

Tout d'abord parce qu'il est, dans la société bourgeoise - société de lacomparaison, du faire-valoir, de l'hypocrisie, de la compétition -, indissociable d'une mise en scène sociale.

On vaau théâtre pour exhiber sa toilette et autres signes extérieurs de richesse, pour se comparer, médire, recueillir lespotins...

Ensuite parce qu'il nous plonge dans un monde fictif où nous pouvons à bon compte nous illusionner surnous-mêmes.

Par exemple nous versons de chaudes larmes en assistant an spectacle des malheurs d'autrui etnous restons froids et impassibles lorsque nous avons l'occasion de lui porter secours.

Mais cependant nous avonspu croire à notre bonté naturelle.

Pour Platon comme pour Rousseau l'art est un divertissement qui nous divertit, nous détourne de nous mêmes. Bien que Platon ne définisse pas l'art par la beauté, il est tout de même possible de nuancer son propos, à partir de la prise en compte de sa conception de la beauté.

Si l'art n'est que simulacre, la beauté existe en elle-même, elleest une Idée et précisément une des plus belles.

Qu'est-ce qu'un beau cheval ? N'est-ce pas un cheval conforme àl'Idée du cheval ou archétype, à l'idée de ce que doit être un cheval sensible pour être pleinement un Cheval.

Uncheval est plus ou moins beau et son degré de beauté est proportionnel à sa conformité au modèle idéal ou Idée.

Est beau ce qui est ce qu'il doit être, laid ce qui ne l'est pas.

Est beau ce qui est parfait.

Comme la perfection n'estpas de ce monde, comme le cheval dans le pré ne sera jamais la copie exacte et sans défaut du modèle maistoujours une imitation imparfaite, la beauté la plus grande, réelle, est celle des Idées.

Est beau ce qui existepleinement et ce qui existe pleinement ce sont les Idées.

La beauté est la perfection ou plénitude de l'Etre.

Lalaideur est l'imperfection, l'incomplétude.

Par conséquent, lorsque le peintre et le sculpteur reproduisent un beaucheval ou un beau corps d'athlète, leur œuvre, pâle esquisse de la beauté idéale, en est tout de même le reflet.

Lepoète inspiré est sorti de la caverne, a contemplé l'idée du Beau et peut entraîner dans son sillon ses auditeurs.Ainsi le jugement de Platon sur l'art ne peut pas être simple bien qu'il insiste davantage sur la définition de l'art comme simulacre pernicieux. 2) L'art vise l'effet et non la vérité. L'art sera toujours suspect s'il consiste dans l'imitation de l'effet de la vérité.

En déliant l'imitation et la vérité, onlibère aussi l'art de la tutelle de la philosophie.

L'imitation sera indifférente à la vérité chez Aristote, ce qui comptec'est la construction de l'action conforme à la vraisemblance.

Dans la poétique , Aristote fait la différence entre le poésie et l'histoire, le poète n'a pas pour but de raconter un événement qui s'est réellement passé contrairement àl'historien, mais il raconte ce qui pourrait arriver, c'est-à-dire une action dans l'ordre du vraisemblable et dunécessaire.

C'est ensuite que c'est sur cet objet fictionnel que la tragédie produit son effet.

Effet qu'Aristotequalifie de cathartique.

Ce n'est pas important ici, mais le fait que c'est la ressemblance qui est recherchée,suffisante pour que le spectateur se reconnaisse, et puisse par transfert puisse vivre des émotions, transfert àdistance qui permet la purification des passions.

La vérité est ré- imaginée, distance par rapport à la vérité quipermet la reconfiguration du monde et ouvre les portes de l'imagination. Le plaisir que procure la tragédie est spécifique.

Aristote le définit ainsi : « [...] la tragédie est l'imitation d'une action de caractère élevé et complète, d'une certaine étendue, dans un langage relevé d'assaisonnements d'uneespèce particulière suivant les diverses parties, imitation qui est faite par des personnages en action et non aumoyen d'un récit, et qui, suscitant pitié et crainte, opère la purgation propre à pareilles émotions. » Assaisonnement du langage désigne la proportion variable de chants et de vers.

L'essence de la tragédie réside dans l'action, nondans le récit, action représentée en un temps limité.

Le plaisir résulte des émotions ressenties: crainte et pitié.

Tout. »

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