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L'Art est-il une vengeance à l'idée de vérité ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

-          Nous purgeant ainsi des passions néfastes qui nous empêchent d'agir en parfaite rationalité, l'art nous permet de nous réorienter vers la vérité. Après la catharsis, nous sommes en effet disposés à revenir à nos instincts rationnels. -          Loin donc d'être une vengeance à l'idée de vérité, l'art en serait son complément nécessaire. C'est l'art qui permettrait dans certaines circonstances d' « arrondir les angles de la vérité » pour que nous ne nous fâchions pas avec, et que nous puissions nous réconcilier avec la vérité.   Platon : l'art est le contraire de la vérité.   -          Cependant, cette réconciliation avec la vérité est une réconciliation pernicieuse, car en imitant la nature, l'art ne fait que s'en éloigner. Comment, nous étant ainsi éloignés de la vérité, pourrions-nous alors y revenir ? -          Platon écrit que : « L'art de l'imitation est donc bien éloigné du vrai, et c'est apparemment pour cette raison qu'il peut façonner toutes choses : pour chacune, en effet, il n'atteint qu'une petite partie, et cette partie n'est elle-même qu'un simulacre. » (République, X, 598b) -          D'après Platon, l'art ne sert qu'à tromper et les artistes imitent la nature et la dégradent. Ce sont des illusionnistes qui détournent de la réalité et du savoir.

« 2. - Cependant, cette réconciliation avec la vérité est une réconciliation pernicieuse, car en imitant la nature, l'artne fait que s'en éloigner.

Comment, nous étant ainsi éloignés de la vérité, pourrions-nous alors y revenir ? - Platon écrit que : « L'art de l'imitation est donc bien éloigné du vrai, et c'est apparemment pour cette raisonqu'il peut façonner toutes choses : pour chacune, en effet, il n'atteint qu'une petite partie, et cette partie n'estelle-même qu'un simulacre.

» ( République , X, 598b) - D'après Platon, l'art ne sert qu'à tromper et les artistes imitent la nature et la dégradent.

Ce sont des illusionnistes qui détournent de la réalité et du savoir. - Platon s'explique en cela au livre X de la République , où il prend l'exemple du lit.

Pour un seul lit, on peut imaginer trois niveaux de réalité : le niveau le plus vrai, c'est l'Idée du lit en soi, Idée qui existe dans le mondeintelligible et qui ne peut être l'oeuvre que d'un Dieu.

Le deuxième niveau, c'est le lit réalisé par l'artisan.

Ce litest un exemple particulier de lit, une apparence engendrée par l'Idée.

Le troisième niveau, c'est le lit del'artiste, qui est une copie du lit de l'artisan, et donc une apparence de l'apparence. - Aussi, plutôt que de nous permettre de nous confronter à la vérité comme le pensait Aristote, il faut peut-êtreconsidérer que l'art nous en éloigne définitivement. - D'après Platon, les artistes se détournent de la vérité pour un monde d'apparence de l'apparence.

De cetteillusion, ils puisent leur puissance corruptrice.

Aussi peut-on considérer sous cet angle que l'art est unevengeance à l'idée de vérité : les artistes utilisent la puissance de l'apparence pour tourner les hommes contrela vérité, pour les manipuler en jouant sur leur sensibilité et les égarer dans une monde fantomatique. L'art comme mouvement créateur de la vérité. 3.

- Peut-être faut-il cependant revoir les théories antiques vis-à-vis de l'art, et notamment cette hypothèse selonlaquelle l'art imiterait la nature.

Si l'art avait pour but l'imitation, comme le croyaient Aristote et Platon, alors ilfaudrait affirmer avec Hegel que l'art n'a pour objectif que de « refaire une seconde fois, avec les moyensdont l'homme dispose, ce qui existe dans le monde extérieur, et tel qu'il y existe.

» ( Esthétique , I) - Cela suppose de considérer que le monde est en quelque sorte coupé en deux, avec d'un côté le monde réel,et de l'autre le monde des apparences.

Peut-être serait-il plus profitable de considérer que l'art fait partieintégrante du monde, et qu'il n'y a pas de schisme à instaurer entre l'art et le réel. - D'après Hegel, « le beau se définit comme la manifestation sensible de l'idée.

» ( Esthétique ) L'art constitue donc le moyen d'exprimer l'Idée sous une forme sensible, c'est par son intermédiaire que l'être humain rendcompte de manière primitive de son intuition de la vérité.

Il n'y a donc pas lieu de voir en l'art simplement uneapparence ou une illusion, l'art est une manifestation particulière de la vérité, il incarne l'objectivation de laconscience.

L'art serait comme le premier acte de la réalité.

Selon ce philosophe, l'art est bien plutôt le moyende prendre conscience des idées et des intérêts les plus élevés de son esprit en les rendant sensibles dans uneapparence. - Cette conception de l'art appelle une autre conception de la vérité.

Pour Hegel, il n'y a pas de différenceentre le monde des sens et le monde de la vérité, car, ainsi qu'il l'écrit dans les Principes de la philosophie du droit , « le réel est rationnel, et le rationnel est réel.

» Ainsi tout ce qui concerne le réel est un déploiement de la raison, et tout ce qui est rationnel se déploie dans le réel.

Le concept a donc une réalité propre, il n'estpas pure abstraction et, en retour, le réel est l'effectivité du concept.

Ce faisant, il agit sur le concept et luidonne forme dans son mouvement. - De cette façon, le geste de la création artistique est éminemment vrai, il est le premier mouvement de la véritéqui devient elle-même en s'effectuant par le sensible.

Si l'art apparaît faux, ce n'est que parce que la vérité esten mouvement.

Ce mouvement est dialectique, ce qui signifie que de la thèse, il va passer à l'anti-thèse, puis àla synthèse.

Cela n'implique pas que la thèse soit fausse, mais qu'elle est le début d'un processus non achevé.Aussi l'art est-il à la vérité ce que le bourgeon est à la fleur. - L'art n'est donc absolument pas réductible à une vengeance à l'idée de vérité.

L'art est un moment du processus de la vérité.

Il peut sembler négatif par rapport à la vérité car on conçoit la vérité séparée del'apparence, et différente de celle-ci.

Mais il n'en est rien, l'art est en fait une intuition de la vérité qui n'est pasencore consciente d'elle-même comme vérité. Conclusion :Nous avons d'abord conçu l'art, avec Aristote, comme un moyen de supporter la vérité grâce à l'artifice.

Cette interprétationnous a amené à nous interroger sur la possibilité de revenir à la vérité après s'en être tant éloigné, Platon concevant le jeu avec. »

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