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l'artiste est-il libre ?

Publié le 24/10/2005

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C'est en ce sens qu'on qualifie souvent l'art d'inutile. En dépit de leurs similitudes, la technique et l'art se distinguent donc par leur processus et leur finalité. Pour créer, l'artiste met bien en oeuvre une certaine technique. Mais celle-ci ne consiste pas dans l'application d'un savoir préexistant. Inversement, le technicien a l'art et la manière de parvenir à un certain résultat. Mais il doit suivre le « mode d'emploi » et viser l'utilité. L'artiste, parce qu'il crée, invente un nouveau monde, un monde qui échappe aux pesanteurs de la vie de tous les jours. Ainsi que le montre le philosophe Alain, la seule contrainte de l'artiste est de dominer la matière qu'il travaille afin de parvenir à la maîtrise de son art, afin de pouvoir exprimer librement sa sensibilité. L'artiste est toujours un résistant, un engagé %u25BA L'engagement de l'artiste... L'actualité nous a récemment appris qu'on pouvait être écrivain, vivre à la fin du xxe siècle, dans l'une des plus anciennes démocraties d'Europe, et mettre, par la seule publication d'un roman, sa vie en péril : S.

« et gris ». ...

qui dévoile le monde.Bien sûr, une oeuvre est engagée lorsqu'elle exprime un parti pris et s'intègre dans une lettre ouvertementmenée par son auteur.

Mais cette perception de l'art engagé est beaucoup trop restrictive.

Elle feint d'ignorerque toute oeuvre est un acte de dévoilement du réel et que l'artiste ne ressemble pas à Zeuxis, ce peintregrec qui représentait de façon si réaliste les grains de raisin sur ses fresques que les pigeons venaient s'ybriser le bec.

Il n'y a pas d'oeuvre qui ne trouve sa satisfaction dans un engagement par rapport au contexte briser le bec.

Il n'y a pas d'oeuvre qui ne trouve sa satisfaction dans un engagement par rapport au contexte qui l'a vu naître.

C'est que, en retournant la perspective, « la littérature (l'art) d'une époque, c'est l'époquedigérée par sa littérature (son art) », comme le confia Sartre à Madeleine Chapsal.

L'engagement apparaîtcomme ce mécanisme de digestion, d'appropriation du réel, « biologiquement » indispensable à une oeuvre comme ce mécanisme de digestion, d'appropriation du réel, « biologiquement » indispensable à une oeuvre d'art !C'est la raison pour laquelle les artistes ont toujours été les premières victimes de la répression.

Créantlibrement de nouvelles réalités, ils vont nécessairement à contre-courant de ce qui prive l'homme de liberté.

[L'artiste peut être soumis à des codes esthétiques.

Il suit une démarche trop personnelle et nous éloigne de la réalité.

Il ne peut donc nous aider à être libres.] La liberté de l'artiste est trop particulière pour être celle des autresL'artiste est peut-être libre de créer ce qu'il veut.

Mais sa liberté ne me sert à rien.

Il est trop enfermé dansson propre monde, il crée un univers trop personnel que je ne comprends pas.

Picasso est peut-être un grand son propre monde, il crée un univers trop personnel que je ne comprends pas.

Picasso est peut-être un grand artiste, mais à moi, il ne me parle pas.

Il a su peut-être ouvrir une nouvelle voie dans l'art, mais sa voie n'estpas la mienne.

C'est pourquoi il ne peut pas m'aider à être libre. L'artiste peut être aliénéL'artiste peut être prisonnier de la mode, de la technique, des codes esthétiques de son époque et de sasociété.

Le théâtre classique est prisonnier de règles établies par des théoriciens, comme les trois unités, labienséance.

Par ailleurs, certains artistes ou certaines écoles artistiques se donnent un «programme»contraignant, qui peut vite tourner à la dictature: pensons au groupe surréaliste ou au « réalisme socialiste» contraignant, qui peut vite tourner à la dictature: pensons au groupe surréaliste ou au « réalisme socialiste» du régime soviétique, etc. L'artiste est un illusionnisteDans La « République » (X 597b-598c - cf.

texte), Platon montre que le peintreest « l'auteur d'une production éloignée de la nature de trois degrés ».

En effet, ily a trois degrés de réalité. * La première, celle qui est vraiment et pleinement, est la réalité intelligible ouIdée.

Pour Platon les Idées ne sont pas des produits de notre intelligence,constitutives de cette dernière (rationalisme) ou formées au contact del'expérience (empirisme ).

Elles existent indépendamment de notre pensée.

L'Etre l'expérience (empirisme ).

Elles existent indépendamment de notre pensée.

L'Etre est l'intelligible ou monde des Idées.

Cette thèse rend compte et de laconnaissance, la réalité est intelligible, objet d'une connaissance, et de l' ordre du connaissance, la réalité est intelligible, objet d'une connaissance, et de l' ordre du monde.

C'est parce que le monde est en lui-même intelligible que nous pouvons leconnaître.* La seconde, ensemble des êtres naturels ou artificiels, est seconde, sa réalitéest moindre, dans la mesure où elle est imitation de la première.

Les êtres naturelsdoivent leur existence à un Démiurge qui a façonné la matière en contemplant le monde des Idées (« Timée » ).

De même le bon artisan fabrique son objet en se réglant sur son Idée.

Cesêtres ont moins de réalité que les Idées puisqu'ils se contentent de les imiter.* La troisième, la plus éloignée de la réalité telle qu'elle est en elle-même, est celle produite par le peintrepuisqu'il imite ce qui est déjà une imitation.

Elle est donc un presque rien, n'a pas plus de réalité que notrereflet dans le miroir.

Elle est le reflet d'une apparence .

En fait, il n'y a rien à voir. reflet dans le miroir.

Elle est le reflet d'une apparence .

En fait, il n'y a rien à voir. Au nom de la vérité Platon critique l'art.

Les fondements de cette critique sont: la définition de l'art comme Au nom de la vérité Platon critique l'art.

Les fondements de cette critique sont: la définition de l'art comme imitation, reproduction de la réalité sensible et à la définition de la réalité sensible comme apparence,apparence trompeuse, apparence du vrai.

Non seulement l'artiste ne produit que des apparences et enaccentue la puissance trompeuse, mais encore il nous attache à ce monde des apparences en produisant desapparences qui plaisent, excitent les sens et l'imagination.

L'art, effet du désir sensible et des passions, les apparences qui plaisent, excitent les sens et l'imagination.

L'art, effet du désir sensible et des passions, les accroît en retour.

L'homme raisonnable n'y a pas sa place.

L'art, ennemi de la vérité est ennemi de la morale.On trouve ici la première condamnation morale de l'art et par suite la première justification théorique de la. »

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