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L'association des idées s’opère-t-elle d'une façon exclusivement mécanique ?

Publié le 10/02/2016

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Il serait difficile aussi d’expliquer par la répétition ou l’habitude les associations d’idées dans lesquelles il entre un facteur affectif. C’est par le sentiment d’une analogie délicate, d’une ressemblance d’ordre affectif, non intellectuel, que Verlaine a pu écrire :

Les sang-lots longs Des violons De l’automne.

Le même Bain fait remarquer que beaucoup d’associations par contraste se ramènent à la contiguïté, parce qu’elles forment des oppositions banales de termes accouplés dans la langue vulgaire. « Tout le monde a dans la mémoire de ces couples associés, tels que blanc et noir, haut et bas, dessus et dessous, grand et petit, épais et mince, faible et fort, jeune et vieux, riche et pauvre, vie et mort, peine et plaisir, vrai et faux ; quand un membre du couple se présente, l’autre est prêt à se montrer ».

« VIE I::-ITELLECTUELLE On a distingué trois lois d'association : par contiguïté, par ressemblance et par contraste.

La loi de contiguïté peut s'énon­ 97 Trois lois d'association.

cer ainsi: Deux ou plusieurs représentations tendent à se sug­ gérer mutuellement, quand elles ont été contiguës dans la conscience, c'est-it-dire simultanées ou successives.

Par exem­ ple l'Arc de triomphe me fait penser à la tombe du soldat inconnu.

Les deux autres lois pourraient être résumées dans la for­ mule ~uivante : Deux ou plusieurs représentations qui ont des points de ressemblance ou qui contrastent entre elles tendeut à s'évoquer mutuellement.

Exemples : César et ~apoléon, le blanc et le noir.

L'école anglaise réduit d'abord le con­ traste à la ressemblance en faisant remar­ quer qu'on ne peut établir un contraste qu'entre deux choses de même nature.

Le blanc et le noir ne peuvent être opposés que parce que ce sont deux couleurs.

L'école anglaise réduit les trois lois à une seule : l'association par contiguïté.

Et enfin la ressemblance elle-même se réduit à la conti­ guïté; car en deux choses semblables il y a toujours une identité partielle, et c'est par cet élémeut commun ou iden­ tique que les idées semblables deviennent contiguës dans la conscience.

Si la lune (pour prendre l'exemple ùe \V.

James), me fait penser à un foot-ball, c'est qu'elle a en commun avec un ballon la forme ronde.

L'association par ressemblance n'est qu'une association par contiguïté partielle.

Ayant ainsi réduit toutes les lois à une seule, la loi de contiguïté, l'école anglaise n'a pas de peine it montrer que cette der­ nière n'est qu'un cas particulier de l'habi­ tude.

Deux idées qui ont été contiguës dan~ la conscience tendront à se reproduire ensemble.

L'association est une répétition pure et simple.

L'association des idées ne serait ainsi qu'un cas particulier de l'habitude.

Cette théorie psychologique peut se traduire à son tour dans le langage de la physiologie : (( en dernier ressort, dit \V.

James qui a fait sienne cette théorie, c'est une loi d'habi­ tude nerveuse qui mène le train de nos idées>>.

L'association Sueur.

-Diss.

Phil.

(3• éd.).

7. »

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