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Le beau est-il la finalité de l'art ?

Publié le 16/02/2005

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L'art, en tant que connaissance et savoir-faire, vise le plaisir esthétique synonyme de beauté en tant que perfection d'un acte.  Kant souligne dans la Critique de la Faculté de Juger qu'aucune règle, aucun calcul, ne peut définir le beau. Lorsqu'un individu juge une oeuvre belle, il le fait sans aucun référence rationnelle ou émotionnelle extérieure, mais se plonge dans l'oeuvre par la contemplation. Cette subjectivité du contemplateur peut néanmoins espérer une approbation similaire dans le jugement d'autrui, le beau étant « ce qui plait universellement sans concept « ; c'est-à-dire qu'il peut attendre que le jeu des facultés (imagination, entendement, raison, sensibilité) se fasse à l'unisson chez lui comme chez autrui. La satisfaction esthétique est valable universellement mais ne vise aucun autre but qu'elle-même : ainsi peut-on parler de finalité sans fin. ð  Les oeuvres d'art étant les seules à « solliciter une perception d'ordre esthétique « (Panofsky), elles sont les seuls objets à pouvoir prétendre au beau. De ce point de vue, le beau est la finalité de l'art.   LE BEAU ARTISTIQUE COMME MOYEN Hegel, dans sa lecture de l'histoire de l'art, fait de la beauté l'adéquation parfaite du fond et de la forme, de l'Idée et du sensible. L'oeuvre d'art est en effet une incarnation sensible de l'Idée, incarnation qui se transforme au fil des siècles. La production et la contemplation du Beau ne constituent pas la finalité de l'art, mais le Beau en tant qu'il donne accès à l'Idée est une ouverture sur les progrès de ce processus.

 

Il est étonnant de s’interroger sur la finalité de l’art, dans la mesure où ce médium est précisément celui qui ne vise a priori aucun but pratique, qui ne peut se targuer d’aucune visée autre que son existence. Néanmoins, l’esthétique, branche de la philosophie qui étudie l’art, place au centre de sa définition les notions de beau et de laid comme critères du jugement de goût.

De quelle nature serait donc cette finalité ? Est-elle déterminée par les artistes eux-mêmes ou par une certaine lecture des œuvres ? La finalité implique-t-elle de rayer la notion de désintéressement liée à l’art ? De plus, l’appréciation de la beauté passe le plus souvent comme étant un acte éminemment subjectif, alors de quel beau parle-t-on ? L’interrogation n’est-elle pas dépendante du contexte historique par exemple ?

 

« machine à café dont toutes les parties sans exception sont subordonnées à sa fonction de faire le café ne peutêtre jugée belle et notre rapport à elle ne sera qu'utilitaire.

Par contre la nature est telle que nous pouvons soitla contempler soit l'utiliser. · d'un objet qui a une forme finale.

Pourquoi la juxtaposition d'éléments ne se prête-t-elle pas au plaisir esthétique? Parce qu'il est impossible de lui assigner un sens.

Kant ne veut absolument pas dire que la belle nature ou œuvre d'art ont un sens.

Elles n'ont pas un sens mais elles sont belles dans la mesure où il est possible de leurdonner du sens c'est à dire un sens qui ne s'épuisera jamais, qui suscitera toujours de nouvelles interprétations (cf.votre pratique de l'analyse littéraire: le texte n'est pas l'objet d'une connaissance mais d'une interprétation qui peutindéfiniment s'enrichir).

Un plaisir esthétique a sa source « dans le libre jeu de l'imagination et de l'entendement ». Libre jeu car l'imagination n'est pas subordonnée à l'entendement comme dans la connaissance où elle doit se plier àses règles : si elle ne s'y plie pas elle divague, elle rêve, elle entrave la connaissance.

Face au beau qui n'est pasl'objet d'un jugement de connaissance (en langage kantien déterminant ) l'accord entre l'imagination etl'entendement ne suit aucune règle.

Par exemple lorsque nous écoutons une œuvre musicale, nous associons auxsons des images, ces images s'organisent et prennent un sens mais d'autres associations seraient possibles, unautre sens pourrait jaillir et c'est pour cette raison que le désir d'écouter l'œuvre ne s'épuise pas.

Le plaisir naît dece libre accord et finalement pour Kant de l'expérience intérieure de la liberté de nos facultés.

Ce qui plaît est la liberté.

L'expérience esthétique est une expérience de la liberté comme absence de contraintes, intellectuelles(règles de l'accord des facultés en vue d'une connaissance), morales (le beau n'est pas le bien), sensibles (le beaun'est pas l'agréable),utilitaires (le beau n'est pas l'utile).

ð Les oeuvres d'art étant les seules à « solliciter une perception d'ordre esthétique » (Panofsky), elles sont lesseuls objets à pouvoir prétendre au beau.

De ce point de vue, le beau est la finalité de l'art. LE BEAU ARTISTIQUE COMME MOYEN Hegel, dans sa lecture de l'histoire de l'art, fait de la beauté l'adéquation parfaite du fond et de la forme, de l'Idéeet du sensible.

L'oeuvre d'art est en effet une incarnation sensible de l'Idée, incarnation qui se transforme au fil dessiècles.

La production et la contemplation du Beau ne constituent pas la finalité de l'art, mais le Beau en tant qu'ildonne accès à l'Idée est une ouverture sur les progrès de ce processus.

C'est dans ce qu'il nomme l'art classique,c'est-à-dire l'art grec, que Hegel décèle le parfait équilibre entre forme et contenu.

Dans des notes de cours qui ont reçu le titre d' « Esthétique » (posthume), Hegel (1770-1831) écrit: « L'art occupe le milieu entre le sensible pur et la pensée pure. » Une formule plus rigoureuse précise: « Le contenu d'une œuvre d'art est tel que, tout en étant d'ordre spirituel, il ne peut être représentéque sous une forme naturelle. » Il s'agit, pour l'auteur de la « Phénoménologie de l'esprit » et de la « Logique », de montrer la haute valeur spirituelle de l'art, de souligner ses affinités avec la religion et la philosophie, mais aussi d'en assigner les limites:« L'art reste pour nous, quant à sa suprême destination, une chose du passé.» Contre tous ceux qui font de l'art une activité opposée à la pensée et auconcept, que ce soit au nom de l'enthousiasme, du génie, de l'inspiration,Hegel réaffirme la valeur spirituelle de l'art.

L'art ne s'oppose pas à la philosophie, à la science, à la religion.

Il ne se réduit pas à l'exaltation dusentiment, au jeu, à l'expression personnelle.

Si l'œuvre d'art s'offre auxsens, agit sur notre sensibilité, elle n'en présente pas moins, bien aucontraire, une valeur intellectuelle.

« L'art occupe le milieu entre le sensible pur et la pensée pure » signifie d'abord que si l'œuvre d'art se présente comme un objet, offert aux sens, elle vise la pensée et possède un contenuspirituel de la plus haute importance.

Si:«L'homme s'est toujours servi de l'art comme d'un moyen de prendre conscience des idées et des intérêts les plusélevés de son esprit, les peuples ont déposé leurs conceptions les plus hautes dans les productions de l'art, les ontexprimées et en ont pris conscience par le moyen de l'art. » C'est que: « la plus haute destination de l'art est celle qui lui est commune avec la religion et la philosophie ». Il suffirait pour s'en convaincre de se souvenir de ce que furent la tragédie grecque ou l'architecture médiévale.

Formidable moyen d'éducation, l'art religieux manifeste l'expansion du christianisme comme il permet d'apprendre à lapopulation illettrée l'histoire sainte.

La tragédie grecque, véritable institution politique (la totalité des citoyensassistait aux concours tragiques), représente un moyen pour la cité de s'interroger sur elle-même, sur ses mythes,sur ses valeurs, sur la place respective des dieux et des hommes, sur la responsabilité humaine, etc. Dans l'art véritable n'apparaît pas seulement l'expression personnelle du génie de l'artiste, mais aussi toutes lesinterrogations et les conceptions d'une époque qui se donnent une forme objective (celle de l'œuvre); l'œuvre estmoyen pour l'esprit de se contempler lui-même.. »

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