Le Bonheur consiste-il à ne rien désirer ?

« Le Bonheur consiste-il à ne rien désirer ? Il faut ici se questionner sur le lien entre bonheur et désir, termes à la fois liés par leur quête d’absence de trouble et opposés par leur durabilité.

Le bonheur est, par la définition de Pascal, « le motif de toutes les actions de tous les Hommes », soit ce qu’on pourrait définir comme la quête ultime de tous les Hommes.

Sur ce point, tout le monde à l’air de s’accorder pour dire qu’effectivement l’humain aspire à une satisfaction complète, durable et stable. Chacun apporte néanmoins des spécificités à cette notion ce qui la rend très complexe et énigmatique.

Pour ce qui est du désir, il se distingue par son aspect temporaire, illimité et irraisonnable, c’est explicitement un manque que l’on devrait combler car dans le cas contraire, on en souffrirait.

On pourrait croire qu’alors qu’il suffit de ne pas avoir de désir pour ne pas souffrir et ainsi atteindre une certaine plénitude qui s’apparenterait à ce qu’on peut qualifier de bonheur.

Au contraire, la croyance populaire nous dit que le bonheur est la satisfaction de nos désirs, la société encourage les gens à succomber à leurs désirs par exemple en nous faisant vivre entourés de publicité.

Pourtant, certains comme Socrate par exemple, ,nous dit que la perpétuelle satisfaction de nos désirs engendre l’insatisfaction et le mécontentement.

Finalement on se demande s’il faut se libérer de nos désirs pour atteindre une quiétude ou bien libérer nos désirs pour atteindre une pleine satisfaction certes temporaire mais peut être indispensable au bonheur lui plus durable ? Malgré les troubles que le désir peut engendrer, il est en même temps source de souffrance et preuve de liberté, il ne peut être complètement éradiqué de la vie humaine car s’inscrit dans ses gênes.

Il marque la mortalité (aurions-nous des désirs si nous étions immortels ?) et l’humanité (pouvons-nous dire qu’un animal désire quelque chose?) des Hommes.

N’avoir aucun désir ne signifierai-t-il pas n’être qu’un cadavre ou une pierre, ne jamais rien faire de simplement agréable ? Finalement le désir est l’essence même de l’Homme, il ne peut pas réellement s’en détacher.

On peut renoncer à un désir mais on ne peut pas renoncer à désirer.

Néanmoins, si l’on succombe à tous nos désirs, nous dirait-t-on pas d’être raisonnable ? Ce.... »