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Le Bonheur dépend-il de notre volonté ?

Publié le 22/02/2012

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Les hommes du XXIème siècle se sont donnés pour vocation de mesurer le bonheur, d'élaborer des outils, des indicateurs permettant d'évaluer l'épanouissement et le niveau de satisfaction de l'humanité. Ainsi, le rapport de Joseph Stiglitz de la commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social publié il y a peu, tente de déterminer quels seraient les facteurs - universellement acceptables - qui concourraient à l'état de plénitude et de complet contentement d'un individu donné ; autrement dit les conditions nécessaires au Bonheur. Le Bonheur est-il affaire de volonté ? Celui-ci est communément défini comme l'assouvissement intégral de nos désirs, c'est-à-dire un état de satisfaction durable. Dans l'acceptation d'une telle définition, il est difficile de s'interroger sur le rôle que peut jouer la volonté, à savoir la liberté de choix et d'action d'un individu - dans l'acquisition du Bonheur puisque celle-ci serait simplement déterminée par la capacité qu'à un homme à combler son sentiment de manque. Néanmoins, il nous est possible de nuancer quelque peu la définition donnée : le Bonheur est un état de plénitude, de tranquillité de l'âme et de contentement permanent qui résulte non pas exclusivement de la satisfaction de nos besoins mais également de la faculté qu'a un individu à être satisfait.

« Bien que le Bonheur dépende en partie de la fortune, l'affirmation précédente mérite d'être nuancée puisque lapassivité face au bonheur est un moyen inefficace dans l'objectif d'atteindre un état de sensation permanente.C'est s'illusionner beaucoup que de croire que le Bonheur est un état qui s'acquiert au fil de l'attente.

Il serait bientrop facile de l'atteindre : chaque individu n'aurait qu'à patienter, attendant éventuellement que le sort veuille bienl'amuser et le rendre heureux.

Or, la majorité des hommes ne savent pas quelle peut être la saveur du bonheur, peud'individu ici-bas peuvent se vanter d'avoir atteint ce « Souverain Bien », cet état de plénitude parfaite.

Ceciprouve donc que l'acquisition du bonheur consiste en un parcours difficile et met à l'épreuve les hommes, accordantaux plus méritant une sensation de satisfaction permanente.

Nonobstant que la passivité face au bonheur plonge leshommes dans l'ennui et le désoeuvrement, la quête du bonheur, elle, permet à certains d'entre eux - ceux qui ont lavolonté, le désir de la posséder - d'obtenir la suprême récompense.

D'ailleurs Schopenhauer, philosophe allemand duXIXème siècle, soutient qu' « il n'y a pas de satisfaction qui, d'elle-même et comme de son propre mouvement,vienne à nous, il faut qu'elle soit la satisfaction d'un désir ».

C'est notamment le cas avec le plaisir que l'on retire del'amour : celui-ci est précédé d'un désir qui va pousser l'Homme à l'assouvir.

En conséquence, le bonheur estessentiellement dans l'action : il s'agit d'une quête qui doit être poursuivie.

L'Homme doit adopter une démarcheactive et celle-ci doit se manifester par la conduite d'une vie réfléchie en accord avec le Bien et le Beau, c'est-à-dire avec la vertu qui est une condition nécessaire au bonheur.

Bien sûr, il appartient à la volonté de chacun d'avoirune telle existence, de faire prévaloir de telles qualités.

Le Bonheur dépend en partie de notre volonté de leposséder.En outre, la recherche du bonheur est un désir naturel, propre à l'humanité entière, ce qui exclut d'office l'adoptiond'une attitude complètement passive face au bonheur et donc la pensée selon laquelle il serait déterminéuniquement par le hasard.

Le désir le plus profond d'un Homme est d'être heureux : c'est la finalité de son existencequi donne un sens à toute action entreprise par lui-même.

Il s'agit d'une quête constitutive à la nature humaine :l'Homme veut être heureux et Du reste, l'affirmation de Nicolas de Malebranche, philosophe français du XVIIIèmesiècle vient soutenir notre thèse : « il n'est pas au pouvoir de notre volonté de ne pas qui nous poussent à avoirnotre bac : nous voulons avoir notre bac afin d'acquérir un travail décent qui nous permettra de nous épanouir et degagner de argent, nous voulons souhaiter être heureux ».

Autrement dit, il n'y a aucun acte gratuit.

Même s'il neconnaît pas la route qui mène au Bonheur, chacune des actions alors entreprises par l'Homme est associée à larecherche d'un état de satisfaction permanent.

Par exemple, si nous nous interrogeons sur les raisons gagner del'argent afin de consommer, nous voulons consommer afin de satisfaire nos désirs ; on voit bien que chaque acte estentrepris au vue d'un autre, et que in fine, tous visent à atteindre le bonheur et assouvir notre tout premier désirnaturel.

Le Bonheur est par conséquent quelque chose qui se construit ; chaque action complétant l'édifice, maissurtout quelque chose qui est déterminé par notre désir, c'est-à-dire notre volonté d'acquérir.

La volonté est encoreune fois un facteur déterminant dans le Bonheur. ð Le bonheur ne s'obtient donc pas par la passivité, mais il s'agit d'une activité volontaire qui dépend donc du désirde l'Homme mais aussi de sa liberté de choix, c'est-à-dire son libre arbitre de faire prévaloir ou non des qualitésessentielles à l'acquisition du Bonheur.

Il nous donc souligner en dernier lieu en quoi consiste l'expression de savolonté et de la liberté qui en découle afin prouver que le Bonheur dépend aussi essentiellement de la volontéhumaine. La volonté est une condition essentielle au bonheur, car c'est elle qui va déterminer la faculté de l'Homme à êtreheureux, en toute circonstances.En un premier lieu, le Bonheur découle de notre volonté de modérer ses désirs, de faire preuve de tempérance et demodestie, ces dernières étant des vertus essentielles à son acquisition comme le souligne le Dalaï Lama : « LeBonheur dépend de notre capacité à être satisfait ».

Cette attitude doit être adoptée afin de jouir de plaisirs quiaboutiront uniquement au Bonheur, évitant ainsi la souffrance et la frustration liée à la satisfaction d'un désir quipourrait remettre en cause la pérennité de notre état de contentement.

En effet, l'une des premières conditions aubonheur consiste à éviter tout ce qui peut nous causer du mal.

Nous devons par exemple réprimer notre désir devengeance si les conséquences de son assouvissement pouvaient s'avérer fâcheuses et rompre la tranquillité del'âme.

D'ailleurs Epicure, philosophe grec du IVème avant J.C soutient cet argument dans sa lettre à Ménécée : « Ily a des cas où nous passons par-dessus beaucoup de plaisirs, à savoir lorsqu'ils doivent avoir comme suite despeines qui les surpassent ».

Ainsi, le Bonheur dépend de notre volonté de faire prévaloir la modération de désirs etd'éviter les vanités, susceptibles de nous causer du mal ; cette liberté des choix étant soumise à l'arbitragecoûts/avantages qui consistent à maximiser son niveau de satisfaction tout en évitant le malheur.Toutefois, et c'est en ceci que réside le pouvoir réel de la volonté, le Bonheur dépend avant tout de la volonté del'Homme à rester heureux en toutes circonstances.

Dans un premier temps, l'Homme doit apprendre à renoncer auxchoses sur lesquelles il n'a aucune prise, sur lesquelles l'Homme ne peut faire prévaloir sa volonté.

Autrement dit, ildoit s'atteler à rester identique, quelles soient les évènements - néfastes ou non - et par conséquent ne pass'agiter contre ce qui ne dépend de lui.

Au demeurant, Epictète, philosophe grec stoïcien du Ier avant J.C affirmeégalement qu' « il n'y a qu'une route vers le bonheur, c'est de renoncer aux choses qui ne dépendent de notrevolonté ».

En conséquence, le Bonheur dépend de notre volonté à surmonter les épreuves de la vie avec courage etplacidité.

Il nous faut savoir rester calme afin d'éviter toute souffrance éventuelle.

Dans un second temps, leBonheur dépend de notre disposition à tirer profit, une quelconque satisfaction d'un évènement donné.

C'est-à-direque le Bonheur consiste à faire abstraction des effets négatifs d'une situation, et même au-delà, il consiste à porterun jugement positif sur celle-ci ; tout cela dépendant uniquement de notre volonté ou non à être heureux.

C'est ceque l'on peut appeler l'optimisme.

D'après le proverbe, l'Homme doit tâcher - s'il le veut - à faire « mauvaise fortunebon c½ur ».

C'est aussi ainsi que Descartes définit le Bonheur : « c'est-à-dire que la béatitude consiste à suivre. »

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