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Le bonheur est-il individuel ?

Publié le 18/02/2010

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             Le bonheur peut se définir comme un état complet et durable de satisfaction. En ce sens, le bonheur semble personnel en tant qu’il reflète les aspirations et les désirs d’un unique individu. La différence intrinsèque entre les individus induit alors une différence entre les aspirations au bonheur. Pourtant être heureux ou trouver le bonheur en dehors d’une communauté est-il vraiment un bonheur ? Il y aurait alors un bonheur individuel malgré la communauté pouvant même se faire envers et contre la communauté. Ce serait alors remettre en cause l’existence même du pacte social. Il s’agit donc bien de comprendre cette liaison ou cette interfécondité entre un bonheur individuel et un bonheur collectif.

            Si le bonheur semble par essence individuel (1ère partie), il n’en reste pas moins qu’il ne peut se faire contre la communauté (2nd partie), ce qui nous interroge sur l’interpénétration de cette nécessité collective d’un bonheur individuel (3ème partie).

« de nous-mêmes » : car l'intellect est la meilleure partie de nous-mêmes, car la vie théorétique est la seule quipuisse se continuer longtemps sans fatigue, parce que c'est l'activité la plus agréable, parce qu'il se suffit à lui-même, parce qu'être sage c'est avoir une activité théorétique qui est donc fin en soi et désintéressée comme butsuprême ; parce que la vie de loisir est la seule qui soit compatible avec la vie contemplative, parce que cetteactivité est ce qu'il y a de plus divin en l'âme ; enfin parce que c'est la véritable vie de l'homme.

Et cette vie secomprend essentiellement à l'aune de la cité.c) Et c'est en ce sens qu' Aristote en Politique I, 2 définit l'homme comme un « animal politique » car l'homme ne peut s'épanouir que dans la cité qui lui permet de rechercher son bonheur.

En tant que l'homme vit en société etqu'il recherche le bonheur, la cité si elle doit développer les potentialités de ses membres devra donc avoir commeprincipe législatif celui de la quête du bonheur.

C'est donc dans ce cadre que prend toute son importance le rôle del'éthique chez Aristote car il s'agit pour lui de former des législateurs qui tiendront entre leurs mains les clefs de lavertu, et donc du bonheur, publics.

La société a donc en vue le bien commun c'est en ce sens que l'on peut parlerd'un bonheur collectif.

Transition : Ainsi le bonheur doit se saisir dans cette collectivité que forme la communauté humaine.

Il est même essentiel.Comment comprendre alors ce bonheur essentiellement individuel voire solitaire et cette nécessité du référentcommunautaire ? III – Réciprocité entre l'individuel et le collectif a) S'il est nécessaire de dépasser dialectiquement cette opposition entre un bonheur collectif et un bonheurindividuel c'est dans la mesure où il en va de la survie de la société.

Si le bonheur reste individu donc une recherchepersonnel, il n'en reste pas moins qu'il ne doit pas rendre caduc ou onéreux le pacte social au risque sinon dedissoudre la communauté ainsi créée comme le remarque Rousseau dans le Contrat social .

En effet, il faut bien voir que l'homme a un double rôle qui rend compte justement de cette ambivalence entre un individu qui a ses propresdésirs, un bonheur subjectif et un citoyen qui doit viser l'intérêt général et faire en sorte de conduire au bonheur detous ou du moins permettre son acquisition par toute personne.

En ce sens, le bonheur individuel doit êtrecompatible avec un bonheur collectif qui se définit essentiellement comme le vivre ensemble au sein d'unecommunauté soudée.b) Ainsi, comme le précise le paragraphe 49 de la Doctrine du droit de Kant le salut de l'Etat ou plus simplement la mission de l'Etat et sa raison d'être n'est pas « le bien-être de ses concitoyens et leur bonheur ».

Tout la difficulté vient alors de cette nécessité de concilier la recherche d'un bonheur effectif et individuel et le bien être de lacommunauté.

Kant insiste dans Théorie et pratique : « Le souverain veut rendre le peuple heureux selon l'idée qu'il s'en fait, et il devient despote ; le peuple veut ne pas se laisser frustrer de la prétention au bonheur commune àtous les hommes et il devient rebelle ».

Le législateur ne doit pas garantir par l'intermédiaire des lois le bonheur nimême le bien-être des membres de la communauté mais doit uniquement travailler à l'édification d'une constitutionplus proche de l'idéal que serait celle que définissait le texte l' Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique .

Néanmoins, cela ne signifie pas que le bonheur de l'individu n'intéresse pas le législateur.

En effet, en cherchant à garantir le salut de l'Etat donc le bien commun c'est-à-dire ce que l'on pourrait appeler un bonheurcollectif, le législateur par voie de conséquence offre aussi aux individus la possibilité de rechercher leur bonheur ausein de la communauté et dans les cadres de cette dernière.

Dès lors, il n'y a pas lieu de parler d'une concurrencedes bonheurs entre les individus ou en contradiction avec le bonheur collectif.c) Cette conciliation prend sens justement dans cette émergence d'une émulation entre la recherche des intérêtsparticuliers qui conditionnent l'obtention personnel du bonheur.

Et c'est bien ce que l'on peut voir justement chezKant avec la définition de l'insociable sociabilité qui bien cette recherche du bonheur ou de l'intérêt personnel devenant onéreux pour autrui mais qui par la réciproque permet l'émergence stable d'une cité où les individuscomprennent l'intérêt pour leur propre bonheur de vivre ensemble.

C'est en sens que l'on peut lire dans l' Idée d'une histoire universelle d'un point de vue cosmopolitique : « C'est seulement dans un enclos tel que celui de la société civile que les mêmes penchants produisent par la suite le meilleur effet ; tout comme les arbres, par cela même quechacun cherche à prendre aux autres l'air et le soleil, se contraignent à les chercher au-dessus d'eux, et par là,acquièrent une belle croissante droite; tandis qu'en liberté et séparés les uns des autres, ils laissent leurs branchesse développer à leur gré, et poussent rabougris, tordus et de travers.

Toute culture, tout art qui orne l'humanité, leplus bel ordre social sont les fruits de l'insociabilité qui, par elle-même, est contrainte de se discipliner et ainsi dedévelopper complètement, par un art extorqué, les germes de la nature ».

Conclusion : Si le bonheur est effectivement individuel en tant qu'il relève de nos désirs et qu'il est un idéal del'imagination, il n'en demeure pas moins que ce bonheur doit se comprendre à l'aune d'une dialectique entrel'individuel et le collectif.

Vivant en société, le bonheur individuel ne peut pas se saisir en dehors d'un bonheurcollectif qui est simplement le vivre ensemble.

La cité est donc le lieu permettant à l'homme de rechercher sonbonheur librement dans les limites du pacte social.

Résolument individuel, le bonheur n'en reste pas moins soumis àla collectivité.. »

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