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Le bonheur, un idéal de l'imagination ?

Publié le 27/02/2004

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L'expérience amoureuse, l'amitié, l'amour parental et filial, sont ainsi susceptibles de se rapprocher d'un idéal de bonheur.  BÉATITUDE : Bonheur spirituel, total et définitif. ¦ Mais il n'est pas d'amour qui ne comporte aussi l'expérience de la souffrance, ne serait-ce que celle des séparations ou celle du deuil : l'amour rend vulnérable. Les réflexions sur le bonheur aboutissent à un certain pessimisme (cf. Freud, Malaise dans la culture), à la différence de la conception spinoziste de la joie comme accroissement d'être (et même visée de la béatitude).   PULSION : Elle est chez FREUD un concept-limite entre le somatique et le psychique. Elle comporte une source dans le corps (zone érogène), une poussée (c'est la force qui la caractérise), un but (recherche de la satisfaction, active ou passive) et un objet (le corps d'un autre ou le corps prore). 3. SATISFACTIONS PULSIONNELLES ET SUBLIMATION ¦ Les fantasmes sont liés à l'histoire personnelle, mais ils prennent forme aussi selon une structuration affective commune à tout individu. Les rêves de bonheur se réfèrent ainsi à des fantasmes originaires.

Lorsque Saint-Just affirmait : « Le bonheur est une idée neuve en Europe «, il voulait sans doute souligner par là que, dans les démocraties, tous les obstacles au bonheur du corps social, qu’ils soient économiques ou social, pouvaient être levés. On constate toutefois que si les progrès scientifiques et techniques et plus généralement l’œuvre civilisatrice ne sont pas sans valeur dans la quête du bonheur, car ils permettent la satisfaction des besoins et des goûts de l’homme, un plus grand développement de ses talents et de sa personnalité, ils n’impliquent pas le bonheur. On peut se demander, dès lors, si le bonheur n’est pas, pour chacun de nous, un idéal de l’imagination irréalisable et s’il constitue la véritable destination de l’humanité.

 

« L'objet de la « Dialectique » de la raison pure pratique, c'est le souverain bien , défini comme l'accord de la vertu et du bonheur, dont nous avons besoin en tant qu'êtres doués d'une sensibilité.

La vertu et le bonheur sont liésdans le concept du souverain bien.

Par suite, il faut déterminer la nature de cette liaison, de cette unité.

Ou bienelle est analytique et il faut affirmer l'identité de la vertu et du bonheur ; ou bien elle est synthétique et il faut direalors que la vertu engendre le bonheur.

Les deux grandes écoles morales de l'antiquité, stoïcisme et épicurisme, ontadopté le principe commun de l'identité du bonheur et de la vertu, mais elles l'ont conçu de façons différentes.

Tousdeux se trompaient en ceci qu'ils considéraient l'unité du concept de souverain bien comme analytique, alors qu'elleest synthétique ; en d'autres termes, leur erreur commune était de considérer comme identiques deux élémentshétérogènes ou du moins de regarder l'un des deux comme faisant partie de l'autre : « Le stoïcien soutenait que la vertu est tout le souverain bien et que le bonheur n'est que la conscience de la possession de la vertu, en tantqu'appartenant à l'état du sujet.

L'épicurien soutenait que le bonheur est tout le souverain bien –et que la vertun'est que la forme de la maxime à suivre pour l'acquérir, cad qu'elle ne consiste que dans l'emploi rationnel desmoyens de l'obtenir. » Or, les maximes de la vertu et les maximes du bonheur relèvent de principes totalement différents.

Si la vertu et lebonheur sont liés, cad si le souverain bien est pratiquement possible, ce ne peut être qu'en vertu d'une liaisonsynthétique.

On doit donc poser le problème ainsi: « Il faut ou que le désir du bonheur soit le mobile des maximes de la vertu, ou que la maxime de la vertu soit la cause efficiente du bonheur.

» Or ces deux solutions apparaissent également impossibles : la première parce qu'aucun mobile sensible ne peutdéterminer une volonté bonne ; la seconde parce que la vertu dépend de la loi morale, tandis que le bonheur dépendde lois naturelles, et qu'on ne voit pas, dans ces conditions, comme l'une peut produire l'autre.

Telle est l'antinomiede la raison pratique.

Cette antinomie se résout à peu près de la même façon que celle qui, dans la « CRP », mettait aux prises la nécessité naturelle et la liberté.

Là aussi, en effet, nous devons distinguer deux plans, le plan dusensible et le plan de l'intelligible.

la thèse selon laquelle le désir du bonheur serait le mobile des maximes de la vertuest absolument fausse.

Mais la thèse qui voit dans la maxime de la vertu la cause efficiente du bonheur n'est fausseque conditionnellement.

Dire que la vertu engendre le bonheur n'est faux que si nous considérons l'existence dans lemonde sensible comme la seule possible.

Si au contraire nous nous référons à l'existence nouménale : « il n'est pas impossible que la moralité de l'intention ait une connexion nécessaire, sinon immédiate, du moins médiate (parl'intermédiaire d'un auteur intelligible de la nature) comme cause, avec le bonheur comme effet dans le mondesensible .

» Ce n'est pas la vertu en tant qu'elle est prise dans le monde des phénomènes qui engendre le bonheur, mais unecause nouménale en rapport avec la vertu.

En d'autres termes, c'est Dieu qui « proportionne le bonheur à la vertu. « La morale n'est donc pas à proprement parler la doctrine qui nous enseigne comment nous devons nous rendreheureux, mais comment nous devons nous rendre digne du bonheur. » 2.

ANALYSE CRITIQUE DE LA NOTION D'IDÉAL ¦ Dire que le bonheur est un idéal de l'imagination indique que nous nous en faisons des représentations subjectives,affectivement investies, qui relèvent de la logique du désir et peuvent donc susciter aisément des illusions.¦ Le rêve d'épouser son patron prend ainsi la relève de l'attente du prince charmant des contes pour enfants.

Detels rêves de bonheur, standardisés, prennent le relais des rêves diurnes dont Ernst Bloch étudie les ambiguïtés et laforce de transformation sociale.¦ Le travail du désir doit supporter l'écart entre rêve et réalité, tout en reconnaissant les possibilités réelles.¦ La relation qui nous attache à un objet d'amour, une personne en laquelle notre libido trouve satisfaction, et quenous reconnaissons aussi (à la différence des pervers) dans l'autonomie de son propre désir.

L'expérienceamoureuse, l'amitié, l'amour parental et filial, sont ainsi susceptibles de se rapprocher d'un idéal de bonheur.¦ Mais il n'est pas d'amour qui ne comporte aussi l'expérience de la souffrance, ne serait-ce que celle desséparations ou celle du deuil : l'amour rend vulnérable.

Les réflexions sur le bonheur aboutissent à un certainpessimisme (cf.

Freud, Malaise dans la culture), à la différence de la conception spinoziste de la joie commeaccroissement d'être (et même visée de la béatitude). 3.

SATISFACTIONS PULSIONNELLES ET SUBLIMATION ¦ Les fantasmes sont liés à l'histoire personnelle, mais ils prennent forme aussi selon une structuration affectivecommune à tout individu.

Les rêves de bonheur se réfèrent ainsi à des fantasmes originaires.¦ Plus largement, si les pulsions par lesquelles nous cherchons notre satisfaction sont initialement sexuelles, ellessont susceptibles de transformations ; des configurations fantasmatiques organiseront nos représentations dubonheur.¦ Les quatre principaux destins des pulsions sont : la satisfaction sexuelle directe ; la satisfaction sexuelle maisavec un renversement (par exemple de l'activité en passivité) et/ou un retournement (la recherche d'un objetd'amour peut être retournée sur soi, en recherche narcissique) ; la satisfaction inhibée quant au but, qui n'a doncplus de visée sexualisée, par exemple dans l'amitié ; la sublimation qui recherche une satisfaction dans uneréalisation sociale valorisée (activité, travail, responsabilité, oeuvre d'art ou de recherche, découverte, etc.).¦ Les figures du bonheur qui prennent forme dans nos vies personnelles – mais aussi dans les oeuvres culturelles quipeuvent nourrir, éduquer et contribuer à sublimer les fantasmes – s'enracinent ainsi dans les différentes formes derecherche de satisfaction accessibles à l'être humain.

L'énergie permettant les réalisations de la culture (par les. »

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