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LE BUT DE L'ARTISTE EST-IL DE COMMUNIQUER SA CONCEPTION DE LA RÉALITÉ ?

Publié le 09/05/2005

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« L'artiste ne tient pas, par son oeuvre, à nous donner une idée de l'objet qu'il nous présente. Nous n'avons pas besoin de regarder ces tableaux pour savoir ce que c'est que les raisins, les fleurs, les cerfs, les arbres, les dunes, la mer, le soleil, le ciel, les ornements et les décors des ustensiles de la vie quotidienne, les chevaux, les guerriers, les paysans ; nous savons également ce que c'est que fumer, arracher des dents, et les scènes domestiques de tout genre et de toute nature nous sont on ne peut plus familières. Aussi bien n'est-ce pas le contenu réel de ces tableaux qui est fait pour nous charmer, mais l'apparence des objets, abstraction faite de leur usage et de leur destination réelle. Par la beauté, cette apparence se trouve fixée comme telle, et l'art consiste dans la maîtrise avec laquelle on sait représenter les mystères que recèlent les apparences des phénomènes extérieurs, considérées pour elles-mêmes. L'art consiste surtout à saisir les traits momentanés, fugitifs et changeants du monde et de sa vie particulière, pour les fixer et les rendre durables. » HEGEL

• Ce sujet insiste sur l'art comme moyen d'accéder, au-delà de l'apparence, à la réalité véritable. L'art serait une manière d'accéder à la connaissance.  • Hegel manie ici les concepts d'apparence et de réalité, l'artiste étant celui qui permet de déceler le durable sous l'éphémère ( Platon). L'art est alors une étape vers le réel, une étape pragmatique. L'étape ultime, théorique — (theoria, en grec, signifie contemplation) — est la philosophie.  • Le peintre Eugène Delacroix écrivait : « Ce qu'il y a de réel pour moi, ce sont les illusions que je crée avec ma peinture. Le reste est un sable mouvant. « L'art n'a-t-il pas plutôt pour finalité d'exprimer la vérité du réel ?

« QUESTION 3 La vocation de l'art consiste-t-elle nécessairement à rendre durable ce qui n'est que fugitif ? » Quelle est lafinalité ultime de l'art ? Est-ce comme le pense Hegel d'exprimer la vérité du réel, c'est-à-dire figer ce qui fuit ?déceler l'essence sous l'apparence ? Encore faut-il adhérer à la conception hégélienne du « Tout le réel estrationnel, et tout le rationnel est réel.

» Le but de l'art, nous dit Hegel, est de nous rendre visible « les penséesuniverselles de l'esprit humain ».• L'art cherche à exprimer et à maîtriser la vérité du réel.

« L'art dégage des formes illusoires et mensongères dece monde imparfait et instable la vérité contenue dans les apparences, pour la doter d'une réalité plus hautecréée par l'esprit lui-même.

Ainsi, bien loin d'être de simples apparences purement illusoires, les manifestations del'art renferment une réalité plus haute et une existence plus vraie que l'existence courante.

» (Hegel, Esthétique.)Bergson pense également que l'oeuvre d'art nous montre ce que les nécessités de la vie nous empêchent de voir.L'art est une perception directe du réel, dégagée de toute pensée utilitaire, pratique.

« Voir avec des yeux depeintre, c'est voir mieux que le commun des mortels.

Lorsque nous regardons un objet, d'habitude, nous ne levoyons pas ; parce que ce que nous voyons, ce sont des conventions interposées entre l'objet et nous ; ce quenous voyons, ce sont des signes conventionnels qui nous permettent de reconnaître l'objet et de le distinguerpratiquement d'un autre, pour la commodité de la vie.

Mais celui qui mettra le feu à toutes ces conventions, celuiqui méprisera l'usage pratique et les commodités de la vie et s'efforcera de voir directement la réalité même, sansrien interposer entre elle et lui, celui-1a sera un artiste.

»• Il existe en l'homme un besoin impérieux, vital, de modifier les choses extérieures.

L'homme, dans la productionartistique, joue avec ses facultés, Il s'essaie à maîtriser le clair-obscur, la transparence des objets, à donner del'épaisseur ou de la légèreté, à maîtriser le monde technique.

Regardons la peinture hollandaise, flamande du xviiesiècle.

Regardons les tableaux-usines de Fernand Léger.• Mais l'art est aussi toujours lié au contexte historique, socio-culturel.

L'artiste exprime ce monde et s'exprimesur ce monde en imprimant sur la toile, par exemple, sa représentation.

L'art a ainsi pour vocation, également, lasatisfaction des désirs.

C'est l'idée de Freud et des psychanalystes qui voient dans la création une façon desublimer nos pulsions ne pouvant moralement s'accorder avec la société.La création permet alors une connaissance de soi.• Mais que la vocation de l'art soit d'exprimer la réalité, « les pensées universelles de l'esprit humain », de sedégager des contraintes utilitaires du quotidien, de modifier le monde extérieur, de sublimer ce monde extérieur, ilest quand même toujours question de fixer, de laisser une trace de ce qui s'échappe, de ce qui fuit, que ce soit lemonde extérieur ou notre monde intérieur.

Arrêter le temps, juste un instant, par quelques notes, par quelquesmots, par quelques touches sur un tableau. HEGEL (Friedrich-Georg-Wilhelm).

Né à Stuttgart en 1770, mort à Berlin en 1831. Il fit des études de théologie et de philosophie à Tübingen, où il eut pour condisciples Hölderlin et Schelling.

Il futprécepteur à Berne de 1793 à 1796, puis à Francfort de 1797 à 1800.

En 1801, il devient privat-dozent à l'Universitéd'Iéna puis, les événements militaires interrompirent son enseigne- ment, et il rédigea une gazette de province.

En1808, il fut nommé proviseur et professeur de philosophie au lycée classique de Nuremberg.

De 1816 à 1818, ilenseigna la philosophie à l'Université de Heidelberg ; enfin.

à Berlin, de 1818 à sa mort.

due à une épidémie decholéra.

Peu de philosophes ont eu une influence aussi considérable que celle qu'exerça Hegel.

Peu aussi furent plussystématiques dans l'expression de leur pensée.

L'idéalisme hégélien part d'une conception de la totalité.

Le Toutest l'unité des opposés, la non-contradiction.

Mais la réalité est contradictoire, parce qu'elle est vivante, et viceversa.

L'étude du développement des notions universelles qui déterminent la pensée, constitue la logique.

Réel etrationnel (la réalité est raisonnable et le raisonnable est réel), être et pensée, se concilient dans l'idée, principeunique et universel.

L'idée, c'est l'unité de l'existence et du concept.

« Nous réserverons l'expression Idée auconcept objectif ou réel, et nous la distinguerons du concept lui-même, et plus encore de la simple représentation.» Le développement de l'Idée détermine l'être.

La science étudie ce développement la logique en précise les lois, quisont la contradiction et la conciliation des contraires.

Le mouvement de l'idée, qui se traduit par la marche de lapensée, procède par trois étapes successives : la thèse, l'antithèse qui est sa proposition con- traire, et lasynthèse, qui concilie les deux, les dépasse.« La synthèse, qui concilie les opposés, ne les nie pas.» Ce mouvementde la pensée est la dialectique.

Le développement dialectique de l'idée engendre la Nature (qui est le développe-ment du monde réel extérieur à l'idée) et l'Esprit ; il explique l'ordre et la suite nécessaire des choses.

La philosophiede l'Esprit, selon Hegel, se divise en trois parties : l'esprit subjectif (anthropologie, phénoménologie, psychologie),l'esprit objectif (droit, moralité, moeurs) et l'esprit absolu (art, religion, philosophie).

L'Esprit est l'intériorisation de laNature.

On retrouve dans les trois notions d'Idée, de Nature et d'Esprit, le schéma parfait de la dialectique.

L'Idéeest la pensée absolue, pure et immatérielle.

La Nature est sa dissolution, dans l'es- pace et dans le temps.

L'Espritest le retour de l'absolu sur lui-même ; il devient la pensée existant pour elle-même.

Hegel définit l'histoire « le. »

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