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Le but de l'artiste est-il de communiquer sa conception de la réalité ?

Publié le 16/05/2010

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L’artiste et le génie en particulier ont toujours exprimé des choses que personne encore n’avaient vu, ils ouvrent des territoires de l’imaginaire et de l’art encore vierge. Marcel Proust dans A la recherche du temps perdu écrit : « Par l’art seulement noue pouvons sortir de nous, savoir ce que vois un autre de cet univers qui n’est pas le même que le nôtre, et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu’il peut y avoir dans la lune. «. Par « autre monde « il faut entendre un monde imaginaire bien différent que ce que chacun peut voir. Une fois lancé sur cette piste, est-il possible de s’arrêter si vite ?  Par exemple, Jérôme Bosch, que beaucoup tiennent pour le peintre fantastique par excellence, ne procure pas à tout le monde l’impression d’étrangeté irréductible, qu’il est après tout raisonnable de proposer, jusqu’à plus ample informé, comme pierre de touche du fantastique.

« s'emparer de ses modes de fonctionnement, de ses habitudes pour lui donner une autre signification.

Il peut servir àmagnifier le quotidien et à la rendre plus supportable.

L'artiste n'aurait plus vocation à exprimer un ailleurs, às'extraire volontairement du monde.

Pour certains, l'art contemporain aurait perdu sa dignité et son intérêt enprenant ce virage important.

Mais avant, il faut comprendre le mode de fonctionnement de l'art contemporain.

Lespremières œuvres de Marcel Duchamp qui ont marqué ont été les ready-Made, véritable objet de la vie quotidienne récupérés, et simplement décontextualisés et élevées au rang d'œuvre d'art.

Un porte-bouteille, une roue de vélo,un bidet.

On peut imaginer que par là s'amorce une rupture avec toute définition traditionnelle de l'art, de l'artconçu comme un objet, un artefact conçu des mains de l'artiste, de l'art comme création.

La récupération amorcéepar les Nouveaux Réalistes et dans un forme différente par le pop art laisse imaginer que tout peut rentrer dans ledomaine de l'art, qu'il n'y plus de critère discriminant pour distinguer une œuvre d'art d'un objet non esthétique.

Desartistes comme Arman, César reprend des éléments de la vie quotidienne dans des compressions, desréarrangements avec notamment des poubelles, des déchets, des voitures.

Le pop art par le biais de Wahrol faitrentrer des boites de conserve, d'emballage dans le domaine de l'art.

Aussi, c'est le regard de l'artiste qui fait d'unobjet quelque chose d'artistique, qu'il lui donne une signification.

Ainsi n'importe quel objet vu par un photographepeut devenir artistique, comme chacun selon Wahrol peut avoir son quart d'heure de célébrité.

Tout est nivelé, il n'ya plus de supériorité de objets sur les autres au risque de l'insignifiance.

On ne peut plus distinguer les œuvres d'artdes objets quelconques.

Un simple changement de contexte suffit, mais sinon la différence peut être imperceptible.

5) Les hasards de la création.

Comme tout phénomène humain, la création a des conditions sociales déterminées, qui consistent dans l'existence,d'une part, de certains moyens techniques qui sont mis à la disposition du créateur, d'autre part, de certainesexigences qui sont celles de la société de l'époque.

Cela explique la parenté de créations appartenant à un mêmemoment de l'histoire, comme la simultanéité de certaines inventions (on rappelle souvent que Newton et Leibnizinventèrent en même temps le calcul infinitésimal).

Mais si la structure sociale en sa totalité exerce son influencesur la création d'une œuvre, celle-ci a pour horizon proche la région déterminée de la culture dans laquelle elle prendplace.

D'emblée, le créateur vit dans le monde qui lui est propre, par exemple, celui de l'art et de tel art.

André Malraux a répété que le peintre ne crée pas dans un contact direct avec la nature, mais la retrouve médiatementà partir d'une rencontre prolongée avec les artistes qui l'ont précédé, que « l'art ne naît de la vie qu'à travers unart antérieur » (Les Voix du silence).

Sinon, il n'y aurait pas une « histoire » de l'art, mais une profusion naturelled'œuvres indifférentes les unes aux autres.

Le créateur est d'abord celui qui saisit comme négatif cet acquisculturel dont il s'est imprégné.

L'œuvre à créer s'anticipe dans cette insuffisance qui, dans la culture existante,manifeste au créateur la nécessité de sa propre vocation et justifie une entreprise encore tâtonnante. Aussi, on a exprimé cette nécessité avec laquelle le thème s'impose, en parlant de l'inspiration, de l'enthousiasme par lequel unpouvoir divin ou démoniaque s'empare du créateur ; mais, rejetant ce romantisme, la lucidité psychanalytique asoupçonné ici la contrainte naturelle des tendances profondes de l'inconscient : à la suite de Freud, on a vouluexpliquer le thème par les fixations affectives de l'enfance.

La conception de l'œuvre est de nature plus biologiquequ'intellectuelle, ce qui explique qu'elle ne soit aucunement la possession translucide, par le créateur, du concept deson œuvre.

La création est l'unité du moment de l'invention du thème et de celui de sa réalisation.

Cette identité dusavoir et du faire exclut que la création soit simplement la réalisation d'une idée saisie en tout son contenu ou d'un« schéma dynamique » (Bergson) ayant seulement à se concrétiser.

En effet, le créateur ne sait ce qu'il va faire, cequ'il veut faire, qu'une fois qu'il l'a fait ; nous devrions même dire : qu'une fois que cela s'est fait en lui.

6) C'est à nous de constituer cette interprétation de la réalité.

L'œuvre d'art est muette, l'interprétation a donc pour but d'expliciter le sens d'une œuvre d'art.

Rien n'estinsignifiant dans une œuvre d'art, tout a une signification.

Toute bonne interprétation est exhaustive mais aucunen'est définitive.

La signification artistique est donc inappropriable, car une œuvre d'art a une infinité de sens.

Pourune même œuvre d'art, il peut y a une interprétation philosophique, une interprétation religieuse au sujet, et uneinterprétation esthétique qui se réfère à l'histoire de l'art.

Aussi interpréter, veut dire expliciter la signification, faireressortir le sens.

Expliquer revient à donner les causes.

Un artiste ne sait jamais ce qu'il va peindre, la couleur parelle-même va produire une signification inattendue.

Le langage artistique n'est donc pas contrôlé par une intentionet une œuvre d'art en sait toujours plus que l'artiste lui-même.

De ce point de vue, les œuvres d'art paraissentd'une richesse infinie, mais cette richesse n'a de valeur que si nous pouvons l'interpréter par le biais de notreculture.

Les œuvres d'art n'ont pas de but pédagogique prédéfini, leur message est polymorphe, et c'est à nous dele créer, car le but des œuvres d'art est avant tout de nous faire ressentir un plaisir esthétique.

Conclusion.

Le but de l'artiste à la différence du travail technique n'est pas défini à l'avance.

Il part certes avec un projet maisqui pourra voir des modifications durant son exécution.

Aussi, le but d'une œuvre d'art n'est pas défini à l'avance.C'est aussi à nous de construire ce sens par notre interprétation.

Aussi, s'il communique une conception de laréalité, c'est indirectement.

Cette conception de la réalité, c'est avant tout le style de l'artiste, son langage, larencontre inattendue d'une réalité et d'un esprit.. »

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