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Le désir peut-il être un besoin?

Publié le 23/02/2005

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Le désir sans distinction est alors un besoin psychologique au sens premier du terme (ce qui vient de l'âme, psychè) sans pour autant qu'il soit un besoin moteur et directeur pour l'homme : « l'un des tonneaux en bon état et remplis, celui-ci de vin, celui-là de miel, un troisième de lait et beaucoup d'autres remplis d'autres liqueurs, toutes rares et coûteuses et acquises au prix de mille peines et de difficultés; mais une fois ses tonneaux remplis, notre homme n'y verserait plus rien, ne s'en inquiéterait plus et serait tranquille à cet égard. » (Gorgias) Cependant, une précision est à effectuer. Un désir spécifique tient une place particulière dans la philosophie platonicienne, c'est le désir amoureux présenté dans Le Banquet. Toujours conduit par la raison, ce désir est auxiliaire du savoir. Alors un pas est franchi : ce désir propre devient comme un besoin particulier, une nécessité dans la dialectique de la connaissance. Ce désir devient un besoin pour qui veut contempler les Idées.   Transition : On aperçoit que le désir peut être un besoin et un besoin propre à l'homme. Le désir est ce qui lui permet d'accomplir l'essence de l'être humain.   3) Dans l'Ethique de Spinoza le désir est un appétit conscient de lui-même. Il se présente comme l'essence même de l'homme : « Le désir est l'essence même de l'homme, en tant qu'elle est conçue comme déterminée, par une quelconque affection d'elle-même, à faire quelque chose.

A partir d’une définition des termes « désir « et « besoin « la problématique apparaît facilement. Si tous les deux renvoient à l’idée de manque, leur nature semble de prime abord bien différente. En effet, le désir est la recherche d’un objet dont la satisfaction, imagine-t-on, nous comblera. Cette privation concernant l’objet du désir est cependant une privation superficielle ; c’est un manque qui n’est pas essentiel. Au contraire du besoin qui lui, implique une nécessité organique. Ne pas satisfaire un besoin relève d’une question de vie ou de mort (on peut penser à boire, manger, dormir). Ainsi, on ne voit pas comment le désir, dont le caractère artificiel et contingent est flagrant, pourrait  se transformer en besoin d’ordre physiologique dont l’assouvissement est une nécessité pour le maintient de la vie. Afin de dépasser cette contradiction il s’agit de creuser le sens du besoin ; celui-ci est aussi à comprendre comme une besoin d’ordre psychologique ou même social. La satisfaction d’un tel besoin diffère des individus (et aussi des cultures). C’est donc le sentiment de manquer de ce qui nous paraît nécessaire. Le mal-aimé ne crie-t-il pas : « j’ai besoin d’amour ! « En un dernier sens, et métaphysique celui-là, le besoin peut être ce dont on ne peut se passer pour accomplir l’essence de l’homme. Puisque le besoin est équivoque, nous pouvons aisément envisager des possibilités pour que le désir devienne un besoin…

« qui veut atteindre la sagesse qui consiste en l'«ataraxie» ou absence de trouble, obtenue par la reconnaissancerationnelle de la nécessité qui gouverne le monde.• D'après Épictète, il y a deux sortes de désirs: les premiers portent sur «ce qui ne dépend pas de nous»: notrecorps, la richesse, la célébrité, le pouvoir...

Désirer ces choses-là, c'est s'exposer aux plus grands malheurs puisquece sont des choses qui nous échappent complètement et qui sont très changeantes.

On pourrait donc désirer aumoins «ce qui dépend de nous», c'est-à-dire désirer la sagesse.

Mais celle-ci ne peut être l'objet que d'une décisionet non d'un désir: celui qui se contente de la désirer souffrira de ne pas y parvenir.

Mieux vaut donc renoncer à tousles désirs et s'efforcer d'être purement rationnel.• On peut remarquer toutefois qu'Épictète précise «...pour le moment».

Le sage pourra laisser libre cours à son désirde sagesse lorsqu'il sera parvenu à celle-ci.

Mais ce «désir» aura changé de signification et se confondra avec lasagesse. Transition : Seulement, le désir en faisant intervenir l'imagination, la volonté, la liberté impliquant la conscience de son objet, semble appartenir en propre à l'homme.

L'animal ne désire pas, c'est son instinct qui le guide ; seull'homme peut se projeter dans l'avenir en imaginant le plaisir que lui procurera la satisfaction de son désir ; seull'homme a conscience que lui manque ce désir et peut décider de la satisfaire ou non. 2) Le désir semble constitutif de l'homme.

Ainsi, la tripartition de l'âme selon Platon nous montre que l'épithumia (l'appétit, la partie désirante) en fait partie.

Expulser les désirs serait alors comme mutiler notre âme.

Il y a là, uneposition intermédiaire puisque Platon ne va pas jusqu'à dire qu'il faut sans cesse désirer (il s'oppose dans le Gorgias à Calliclès), mais maîtriser et tempérer nos désirs.

La raison doit garder gouverner à tous nos désirs.

Le désir sansdistinction est alors un besoin psychologique au sens premier du terme (ce qui vient de l'âme, psychè ) sans pour autant qu'il soit un besoin moteur et directeur pour l'homme : « l'un des tonneaux en bon état et remplis, celui- ci de vin, celui-là de miel, un troisième de lait et beaucoup d'autres remplis d'autres liqueurs, toutes rareset coûteuses et acquises au prix de mille peines et de difficultés; mais une fois ses tonneaux remplis,notre homme n'y verserait plus rien, ne s'en inquiéterait plus et serait tranquille à cet égard.

» (Gorgias ) Cependant, une précision est à effectuer.

Un désir spécifique tient une place particulière dans la philosophieplatonicienne, c'est le désir amoureux présenté dans Le Banquet .

Toujours conduit par la raison, ce désir est auxiliaire du savoir.

Alors un pas est franchi : ce désir propre devient comme un besoin particulier, une nécessitédans la dialectique de la connaissance.

Ce désir devient un besoin pour qui veut contempler les Idées. Transition : On aperçoit que le désir peut être un besoin et un besoin propre à l'homme.

Le désir est ce qui lui permet d'accomplir l'essence de l'être humain. 3) Dans l'Ethique de Spinoza le désir est un appétit conscient de lui-même.

Il se présente comme l'essence même de l'homme : « Le désir est l'essence même de l'homme, en tant qu'elle est conçue comme déterminée, parune quelconque affection d'elle-même, à faire quelque chose.EXPLICATION Nous avons dit plus haut...

que le Désir est l'appétit qui aconscience de lui-même, et que l'appétit est l'essence même del'homme, en tant qu'elle est déterminée à faire les choses qui sontutiles à sa conservation.

» (Ethique, troisième partie ) Ainsi, Spinoza présent le désir comme un besoin physiologique puisqu'il est une puissanced'être qui lui permet de vivre mais aussi comme un conatus, c'est-à-dire uneforce qui le pousse à agir.

L'idée de liberté est ici récusée abolissant du mêmecoup une distinction essentielle entre désir et besoin.

L'homme, tout commel'animal, est déterminée à agir.

La liberté est illusion et de ce fait, le désirn'est qu'un besoin dont nous avons conscience.

Nous croyons pouvoirrésister, maîtriser ou céder aux désirs, mais c'est une erreur.

L'aspectmécanique du besoin se retrouve dans l'analyse spinoziste du désir :« J'entends donc ici sous le nom de Désir tous les efforts, impulsions,appétits et volitions de l'homme ; ils sont variables selon l'état variabled'un même homme, et souvent opposés les uns aux autres, au pointque l'homme est entraîné en divers sens et ne sait où se tourner.

» (Idem) Cette citation montre un vocabulaire (« impulsions », « entraîné ») qui implique que l'homme n'est pas maîtrede ses désirs et ceux-ci se présentent comme un véritable besoin (il en va de sa survie et de son essence). Pour Spinoza, « le désir est l'essence même de l'homme, en tant qu'elle est conçue comme déterminée, par unequelconque affection d'elle-même, à faire quelque chose ».

Le désir est le terme générique englobant tous « lesefforts, impulsions, appétits et volitions de l'homme ».

Il constitue l'essence de l'homme parce qu'il est le mouvementmême par lequel ce dernier s'efforce de persévérer dans son être.

Chacun désire ce qu'il juge utile à la conservationde son être et susceptible d'en accroître la perfection, c'est-à-dire ce qui lui semble bon, ce qu'il aime.

Enrevanche, il désirera éviter ou détruire ce qui lui paraît faire obstacle au maintien de son être ou entraîner sonamoindrissement.

Ainsi « chacun désire ou tient en aversion nécessairement par les lois de sa nature ce qu'il jugeêtre bon ou mauvais ».

Le désir est donc une disposition naturelle, et tout désir est en soi légitime.

Cependant ceque l'homme désire parce qu'il le juge comme lui étant utile n'est pas nécessairement ce qui lui est vraiment utile.. »

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