Devoir de Philosophie

Le devoir n'est-il que l'expression d'une règle culturelle ?

Publié le 27/02/2008

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    I.                    Il y a une hétérogénéité du concept de devoir qui peut même entraîner un conflit des devoirs particuliers   Le problème du fondement de la morale en général, c?est la diversité des systèmes de valeurs que l?on trouve d?une société à l?autre, au point que parfois, certains de leurs préceptes peuvent entrer en conflit. Le point central est donc la notion de valeur. Cela implique qu?il n?y a pas de fondement absolu à la morale.  Historiquement, c?est à partir de la rencontre avec d?autres civilisations que la tentation du relativisme culturelle apparaît. Avec les premiers récits de voyages des humanistes explorateurs _dont le premier, De Léry avec son Voyage en Terre du Brésil_ , l?Europe découvre d?autres comportements, basés sur d?autres systèmes de valeurs. Les Européens étaient persuadés de la supériorité de leur système de valeurs. Mais au contact de ces autres civilisations, l?idée d?un fondement absolu de la morale commence à se fissurer, notamment sous la plume d?Erasme, de Thomas More et de Montaigne.  Il faut comprendre que pour ses philosophes, l?argumentation sur le relativisme n?est pas connotée négativement, comme elle le sera pas la suite, car il ne s?agit pas de remettre en question la possibilité de la morale, mais d?alimenter le combat pour la tolérance. D?ailleurs, la connotation négative apparaît avec le terme de relativisme moral.

« déposées les notions ultimes de bien et de mal… Freud va donc jusqu'à dire que la conscience morale est un surmoiculturel, puisque ces tabous existent au regard de la société.

C'est la société qui condamne et juge.

Lorsqu'elle nele fait pas, le tabou saute.

Freud et Lacan ont tous deux étudié la notion de culpabilité comme le conflit entre nosprescriptions personnelles et celles de la communauté dans laquelle nous vivons, donnant lieu à de véritables cas deconscience qui déchirent l'individu en deux.

C'est le cas pour un pacifiste qui doit pourtant accomplir son devoirenvers son pays en allant au combat.

Ou d'un fonctionnaire qui assiste à quelque chose qu'il ne trouve pas juste,mais qui doit respecter son devoir de réserve.

Nul ne peut douter que le pacifiste et le fonctionnaire sont face à cesdilemmes parce que c'est leur éthique personnelle qui est conflit avec ce qui la société estime être leur devoir.

Tousces conflits de valeur mettent donc sérieusement en doute la possibilité d'un fondement objectif et absolu de lamorale et des devoirs.

III. Le devoir est par essence universalisable Devant les difficultés à trouver un critère sûr du bien et du mal , notre tentation la plus commune, est de nous replier sur notre sentiment intérieur du bien ou du mal.

Ce qui revient à dire : "je fais ce que je sens être un bien »,« je ne fais pas ce que je sens être un mal ».

Ce sentiment du bien et du mal doit me rendre indépendant etm'émanciper à l'égard de toute autorité extérieure.

Seulement, comment savoir si ma conscience est suffisammentpure ? Ne se ment on pas à soi-même bien souvent ? Ne fait-on pas tout pour se tromper soi-même, quand celapeut nous faire plaisir ? Le mental est habile, s'il y trouve un intérêt, il peut faire passer un mal pour un bien.

Ce quiveut dire qu'il y a pour l'ego un intérêt à rester dans l' illusion .

Mais mettre en cause le sentiment intérieur, c'est porter une accusation grave qui porte atteinte à notre autonomie en matière de conscience morale.

Si cetteaccusation est fondée, que nous reste-t-il pour juger du bien et du mal ? Rien d'autre que la capacité de jugementde notre propre raison.

Devant notre propre raison, nous pouvons poser les problèmes moraux en termes de devoir.Mais peut-on fonder rationnellement l'exigence morale du devoir ? La raison peut-elle fonder une exigence morale ?Kant postule que L'acte moral doit se situer sur le plan de la recherche d'un bien universel et non d'une satisfactionpersonnelle.

Agir par devoir, c'est agir non pas en prenant en compte ses propres intérêts, mais en voyant à chaquefois ses actes sur un plan universel.

Si donc nous nous suivons communément des principes dans l'action, si notre action suit ce que Kant appelle des maximes déterminant la volonté, nous pouvons dire que le devoir se traduit parune loi de la forme suivante : « agis de telle sorte que la maxime de ta volonté puisse toujours valoir en mêmetemps comme principe d'une législation universelle ».

Le devoir, chez Kant est cet impératif catégorique absolumentuniversalisable, qui ne souffre pas de cas ou d'intérêt particuliers.

Ainsi Kant croit résoudre le problème dufondement de la morale, en rendant absolument rationnel et objectif. La faiblesse de l'impératif catégorique est que la morale ne peut jamais être complètement objective : un cas deconscience, un dilemme, sont toujours vécu de façon affective, car ils mettent en jeu des notions d'une telleenvergure dans l'existence de l'homme, qu'ils ne peuvent être vécus que comme un déchirement.

Il y a de plus, dansle formalisme de Kant, le danger de la perte du contenu du devoir dans la primauté de la forme de l'impératifcatégorique.

Nietzsche tentera de parler d'intériorisation de la morale, pour redonner au devoir, sa vérité dans laspontannéité.. »

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