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LE DIVIN CHEZ ARISTOTE

Publié le 04/10/2013

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aristote

 

A. Du naturel au divin

Dans la nature elle-même, et surtout chez les vivants, réside le

principe de la détermination, la forme. C'est un élément divin qui

travaille la nature; inconscient dans la simple vie, il devient conscient

chez l'homme. Ce dernier peut aussi comprendre comment

toute la chaîne des changements naturels dépend d'un principe

absolu, qui apparaît ici comme le Premier Moteur.

28. Ce qui est divin dans la nature.

Nous avons vu (texte n° 11) que la matière désire la forme,

c'est-à-dire la détermination achevée et donc parfaite. Source de

l'irrégularité, de /'accidentel (texte n° 15), la matière est la marque

des êtres sublunaires, qui naissent, vivent et meurent en

réalisant plus ou moins bien leur forme, c'est-à-dire leur nature;

mais il y a des êtres éternels, soustraits au devenir (texte n° 27).

Ils sont divins. Toutefois quelque chose de divin transparaît déjà

dans le monde sublunaire, dans la mesure où la forme s'impose à

la matière; déjà le cycle des générations, assurant la perpétuité

de !'espèce imite !'éternité de !'être : la nature tend toujours vers

le meilleur, et il est meilleur d'être que de n'être pas (texte n°6),

seulement, les êtres en devenir sont les plus éloignés du Principe

(idem).

La présence de la Forme produit la finalité naturelle (texte

n° 12) : une explication purement mécaniste laisse échapper la

raison des choses, leur principe (au sens philosophique du terme);

le pouvoir de la finalité apparaît dans toutes les productions naturelles

(texte n° 2), surtout si l'on considère l'être à son apogée,

avant que commence le dépérissement qui conduit les êtres matériels

à la mort : « la mort n'est point le terme et la fin du mouvement

continu qui commence à la naissance, car la nature se meut

jusqu'à la floraison complète de l'animal, et après l'avoir conduit

à son achèvement, elle s'arrête. C'est donc là qu'est la fin du

mouvement continu de la génération. Dans la suite, comme la forme

n'est pas faite pour couvrir perpétuellement la matière, l'animal

s'en va vers /'affaiblissement, non par le fait de la nature, mais

qarce que /'animal étant constitué par des contraires, la nature

n'a plus la force de réduire les contraires à l'harmonie, de sorte

pue l'un d'eux devient prépondérant; et ainsi, l'harmonie se dissolvant

peu à peu, la mort arrive «. (Philopon, Commentaire de la

Physique, 236, 18.)

Parmi les êtres naturels du monde sublunaire, l'homme a une

place propre. Il est seul à se tenir debout : la station droite, /'existence

des mains manifestent un principe divin, l'intelligence :

« sa nature et son essence sont divines, car la fonction de ! 'être

le plus divin, c'est la pensée et la sagesse« (Parties des animaux,

IV, IO, 686 a 27 sq.) tandis que les autres animaux sont « sans

cesse couchés, parce qu'ils ne peuvent pas porter la pesanteur

de l'âme « (idem, 686 b 1) : il sont tous comme des nains, des

ébauches de l'homme; c'est vers l'homme que toutes les autres

espèces s'élèvent.

La forme, le divin, est, pour tout être matériel, le désirable, et

c'est pourquoi le divin anime toute la nature, bien que celle-ci

l'ignore:« La cause finale meut comme un objet d'amour «

(Métaphysique, A, 7, 1072 b 4); « la nature tend toujours vers

le meilleur« (Génération et corruption II, 10).

La physique est ainsi suspendue à la métaphysique, la nature

à l'esprit.

29. Passage des mouvements naturels au premier moteur.

Si la philosophie perçoit le divin dans la nature, et surtout

dans l'homme {texte n° 28), elle offre aussi une voie rigoureuse

par laquelle est démontrée !'existence d'un principe absolu de

tous les changements naturels : ce principe est appelé le premier

moteur, parce qu'il ne dépend pas lui-même d'un autre. L'exposé

de cette preuve est repris dans divers textes, qui sont complémentaires

(Physique VII et VIII, Métaphysique A, De l'âme).

Nous allons distinguer ses phases successives.

a. Analyse philosophique du mouvement.

Dans tout mouvement, il y a trois choses, dont ! 'une est le

moteur, la seconde ce avec quoi le moteur meut, et la troisième,

le mû; en outre le moteur comprend deux choses : l'une immobile,

l'autre mouvante et mue (De l'âme, III, 10, 433 b 13-14).

b. Principe du mouvemènt des animaux.

Le moteur immobile, c'est, pour l'animal, le bien pratique;

le moteur mû c'est la faculté du désir (car le mû est mû en tant

qu'il désire, et le désir est une sorte de mouvement, ou plutôt

un acte); et le mû, c'est l'animal (De l'âme, III, 10, 433 b 14-15).

aristote

« avant que commence le dépérissement qui conduit les êtres maté­ riels à la mort : « la mort n'est point le terme et la fin du mouve­ ment continu qui commence à la naissance, car la nature se meut jusqu'à la floraison complète de l'animal, et après l'avoir conduit à son achèvement, elle s'arrête.

C'est donc là qu'est la fin du mouvement continu de la génération.

Dans la suite, comme la forme n'est pas faite pour couvrir perpétuellement la matière, l'animal s'en va vers l'affaiblissement, non par le fait de la nature, mais qarce que /'animal étant constitué par des contraires, la nature n'a plus la force de réduire les contraires à l'harmonie, de sorte pue l'un d'eux devient prépondérant; et ainsi, l'harmonie se dissol­ vant peu à peu, la mort arrive ».

(Philopon, Commentaire de la Physique, 236, 18.) Parmi les êtres naturels du monde sublunaire, l'homme a une place propre.

Il est seul à se tenir debout : la station droite, l'exis­ tence des mains manifestent un principe divin, l'intelligence : « sa nature et son essence sont divines, car la fonction de ! 'être le plus divin, c'est la pensée et la sagesse» (Parties des animaux, IV, IO, 686 a 27 sq.) tandis que les autres animaux sont « sans cesse couchés, parce qu'ils ne peuvent pas porter la pesanteur de l'âme » (idem, 686 b 1) : il sont tous comme des nains, des ébauches de l'homme; c'est vers l'homme que toutes les autres espèces s'élèvent.

La forme, le divin, est, pour tout être matériel, le désirable, et c'est pourquoi le divin anime toute la nature, bien que celle-ci l'ignore:« La cause finale meut comme un objet d'amour » (Métaphysique, A, 7, 1072 b 4); « la nature tend toujours vers le meilleur» (Génération et corruption II, 10).

La physique est ainsi suspendue à la métaphysique, la nature à l'esprit.

29.

Passage des mouvements naturels au premier moteur.

Si la philosophie perçoit le divin dans la nature, et surtout dans l'homme {texte n° 28), elle offre aussi une voie rigoureuse par laquelle est démontrée l'existence d'un principe absolu de tous les changements naturels : ce principe est appelé le premier moteur, parce qu'il ne dépend pas lui-même d'un autre.

L'exposé. »

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