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Aristote: Nature et Divin

Publié le 05/01/2004

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aristote

science achevée du Bien en soi, Aristote pense la sagesse comme prudence et trouve déjà bien beau que morale et politique puissent se régler sur le principe du meilleur. Et si Aristote a développé une logique et une physique qui vont s’imposer pendant près de deux mille ans, ceci ne doit pas nous faire oublier qu’il conçoit la première comme l’effort pour donner au discours une rigueur démonstrative qu’il n’a pas spontanément et la seconde comme l’effort de voir clair dans un monde résolument imparfait où les mouvements des corps sont bien éloignés d’avoir la pureté mathématique qu’ils ont au-delà du monde sublunaire. Aristote est moins le philosophe systématique que suggère le classement de ses écrits transmis par Andronicos de Rhodes qu’un philosophe authentiquement tragique, s’efforçant de réfléchir de son mieux dans un monde abandonné des dieux.

L'aristotélisme en détail : voir clair dans un monde imparfait

Conformément à ce que la tradition philosophique a retenu d’Aristote, nous procéderons à l’examen de son œuvre en la regroupant sous trois grandes rubriques : la logique et la métaphysique d’abord, la physique ensuite, l’éthique et la politique enfin.

La logique ou comment contraindre par le discours

L'homme, animal rationnel

Si l’homme est aux yeux d’Aristote un « animal politique », il n’est évidemment pas le seul puisqu’il existe des sociétés animales. En fait, l’homme est par excellence un animal politique.

« Mais que l’homme soit un animal politique à un plus haut degré qu’une abeille quelconque ou tout autre animal vivant à l’état grégaire, cela est évident. La nature, en effet, selon nous, ne fait rien en vain ; et l’homme, seul de tous les animaux, possède la parole. »

aristote

« l'abstrait. 3.

Le hasard Si la règle est que « la nature ne fait rien en vain », il y a cependant des exceptions.

De plus, que les êtres aientune fin ne signifie pas que l'entrecroisement de leurs actions en ait une.

C'est le hasard.

Le hasard n'est pas l'absence de cause motrice – tout est déterminé – mais l'absence de cause finale : lorsquequelque chose arrive sans intention ni but.

Ainsi une tuile qui tombe d'un toit.

Mais voilà qui arrive constamment ! Et nous ne nous y intéressons guère.

Nous remarquons le hasard et en restonsétonnés seulement lorsqu'il rencontre nos intérêts : quand quelque chose de fortuit donne l'apparence d'arriverintentionnellement, par exemple si la tuile tombe sur quelqu'un.

Pour reprendre ici une phrase de Bergson : « Lehasard est le mécanisme se comportant comme s'il avait une intention.

» 4.

Des âmes à Dieu Revenons aux êtres naturels.

Certains se nourrissent et croissent seulement, d'autres se meuvent d'eux-mêmes etperçoivent les choses, d'autres enfin pensent.

Tous sont des vivants.

La forme des êtres vivants s'appelle l'âme (psyché).

Comme toute forme, elle n'est pas séparée de sa matière.

Lecorps lui-même.

organique et vivant, est formé par l'âme.

Elle en est la cause formelle, la structure, la forceassimilatrice, productrice, autoréparatrice.

L'âme est le corps en acte.

Par exemple, « si l'oeil était un animalindépendant, la vue serait son âme » (De l'âme, II, 1).

Un corps vivant est une organisation d'éléments différents,ordonnés et hiérarchisés en vue d'unefonction.

La dualité âme-corps doit être remise en cause ; elle n'est qu'une différence de point de vue.

Le corps n'est pas une machine inerte, qui attendrait l'âme comme le navire attend son capitaine ; car l'âme ne sedistingue pas du corps.

Un cadavre n'est plus un vrai corps humain, mais la trace de l'âme qui l'animait.

Sans l'âmequi est sa forme, le corps vivant n'existe plus.

Pour étudier la vie, il faut donc étudier le vivant ; la vie en généraln'existe pas : il n'y a que des êtres animés.

Dans le monde physique tout change, tout se meut.

Ou plus exactement tout est mû.

Le mouvement consiste eneffet à passer de la puissance à l'acte, ce qui exige l'action d'un être en acte sur celui qui est en puissance : celuiqui a le savoir le transmet à celui qui ne l'a pas.

Tout ce qui est mû est mû par un autre qui est déjà en acte et luitransmet sa perfection, sa force, sa nature.

Mais cette autre chose a elle-même reçu ce qu'elle donne à présent,de telle sorte qu'on peut remonter ainsi longtemps.

Mais il faut s'arrêter.

Sinon on se retrouve dans une situationabsurde : le changement est toujours transmis sans jamais être produit, un peu comme une lumière qui seraittoujours reflétée, de miroir en miroir, sans avoir jamais été émise.

Il faut donc un premier moteur, qui n'ait pas lui-même été mû, un Premier Moteur immobile.

C'est Dieu.

Parfaitement en acte, sans matière, il est une pure pensée.

Ilmeut toutes choses en les attirant vers lui, il meut comme un objet d'amour, sans toucher.. »

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