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Le fait de désirer entraîne-t-il nécessairement la souffrance ?

Publié le 22/02/2012

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Le désir est un appel. Attente orientée vers une satisfaction attendue, il apparaît donc sur le mode du manque, son objet plus ou moins consciemment, nous étant tenu à distance. D'où une sensation de souffrance qui l'accompagne et qui en constitue même l'indice car plus le désir se montre violent, plus lourde sera la souffrance. Ainsi le désir s'avère-t-il comme omniprésent, voire omnipotent dans l'éventail de nos sentiments les plus intimes, du simple souhait vite oublié à la passion dévorante, il est accompagné d'une gamme de douleurs s'échelonnant de l'amertume jusqu'à l'angoisse et la détresse.

« d'un plaisir, mais mieux ; celui d'une satisfaction intérieure ? Quel est l'apport (certes paradoxal) de la souffrance dans l'évolution psychologique de l'individu ? 1) Valeur de l'attente, sans zeste masochiste et plutôt son contraire, car perversion sexuelle névrotique.

Parexemple dans le cas du sentiment amoureux, il conviendrait d'analyser la richesse d'une formule telle que : « tu memanques » avouée à la fin d'une longue lettre ou d'un furtif SMS.

Conclusion fortement suggestive capable rien quepar son pouvoir suggestif, de faire vibrer le coeur de deux personnes.Ici c'est l'attente qui est valorisée, pourvue d'une souffrance qui prend l'allure d'une excitation car la distancemaintient l'ardeur du désir et procure une sorte de jubilation, à l'instar de l'effet produit par l'annonce de la venueprochaine du Père Noël chez le petit enfant.

La formule joue le rôle aussi d'un avertisseur, car lorsque l'autre nenous manque plus, le sentiment prend fin.

Cela peut être du coup une technique de séduction...

Cas exactementsymétrique au coup de foudre, lui totalement imprévu vécu au présent et frappant celui qui s'y attendait le moins...Ici donc, le désir est absent ! 2) Révélation d'une conscience de soi dont la souffrance constitue le précieux indice.Conscience de l'effort produit pour mériter une satisfaction.

Par exemple le sportif ou l'artiste qui à forced'entraînements laborieux (répétitions et trac) éprouve une fierté dont l'épreuve (en soi) constitue un indice.

Joiecar accomplissement d'un plaisir uniquement dans la peine. 3) Niveau supérieur parce que vécu sur un mode totalement négatif : la révélation d'une conscience morale.Privilège de la mauvaise conscience, par exemple cas de conscience ou repentir.

Ici la douleur produit un désir quise métamorphose en volonté d'où une nouvelle douleur (pas la détresse).C'est aussi toute la valeur du sacrifice, dont la souffrance est la mesure.

Par exemple en s'engageant dans desprojets dont la fin est clairement irréalisable, du type caritatif (oeuvres humanitaires).

C'est alors travailler pour descauses perdues, mais l'ardeur du désir n'est pas vaine pour autant.

Cette tâche infinie exigera une volonté solide,animée par sa propre souffrance et la vision de celle d'autrui.

La souffrance est donc au coeur d'un accomplissementde soi.En somme, la souffrance qui encadre le désir ne doit pas être vécue comme une fatalité : elle indique certes unefaiblesse, sans doute liée à la nature de l'homme, (en cela les Dieux ne désirent rien dit-on) mais aussi détient-elleune valeur et ce, précisément dans la mesure où elle est liée au désir.

Il existe en effet d'autres modalités de lasouffrance (traumatisme, peur, maladie...) mais stériles pour celui qui les éprouve.

Elles ne sont qu'affaiblissantes.Ici au contraire, grâce au désir la souffrance peut s'avérer enrichissante, elle permet au sujet de se révéler à lui-même.

Elle suscite un transfert de l'interdit au possible et indépendamment de la réalisation du désir elle éveille laconscience morale.

Elle est alors une douleur bénéfique occasionnant ainsi son dépassement dialectique.

Le désirpeut exploiter sa propre souffrance comme un moteur d'action et si lui, reste purement imaginaire, elle est concrète.Telle est sa valeur, comparable en cela à la sensation de douleur éprouvée au passage du scalpel sur la plaie par lemédecin qui en nous soignant chasse la souffrance.Ainsi est-il souhaitable de désirer l'impossible. Sujet désiré en échange : l\'ambigüité des mots peut-elle être heureuse ?. »

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