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Le fondateur de l'existentialisme: KIERKEGAARD

Publié le 02/04/2011

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kierkegaard

Kierkegaard né à Copenhague en 1813. Il fit des études de théologie. Sa vie est donnée par un événement: la rupture de ses fiançailles avec Regina Olsen à laquelle il renonce malgré lui et malgré elle, en 1841, séparé d'elle, dit il, par tout Le religieux. Ses œuvres essentielles sont : Le concept d'Ironie, De deux choses l'une, Crainte et Tremblement, La Répétition, Le Concept d'Angoisse, La Maladie jusqu'à la Mort Mort en 1855.

Celui qui se perd dans sa passion a moins perdu que celui qui a perdu sa passion, déclarait le père de l'existentialisme contemporain, le Danois Soeren Kierkegaard, il y a une centaine d'années, à l'époque où triomphait en Allemagne le massif système de Hegel. Pour Hegel, comme pour bien d'autres métaphysiciens qui l'ont précédé (Leibniz, Spinoza), l'objet de la philosophie est d'établir que tout événement, toute réalité se conforme toujours à des exigences systématiques. Selon lui, le Réel est rationnel. Parmi toutes les sciences, c'est évidemment l'histoire qui semble la moins soumise à la logique pure; ce sont les événements de la vie, les accidents, les guerres qui choquent le plus notre logique : Hegel disait que dans le déroulement historique, l'Esprit ne se reconnaît pas. et appelait conscience malheureuse cette situation de l'Esprit perdu dans un monde où il se sent étranger.

kierkegaard

« l'esprit de l'époque.

Le hégélianisme est une sorte de science qui abolit toutes les difficultés; Kierkegaard enseigneque, malheureusement peut-être, mais effectivement, ces difficultés sont toutes maintenues. C'est ainsi que déjà, il y a cent ans, l'existentialisme réagissait, comme il le refait aujourd'hui, contre l'espritsystématique et scientiste, contre la mise en équation de l'histoire, et que déjà, il protestait contre le fatalisme, lematérialisme d'une génération sans vigueur, qui remettait sa propre décision à une grande mécanique toute faite. Ce n'est pas, en effet, dans l'abstrait que nous vivons, mais dans une SITUATION CONCRETE ET TEMPORELLE; etc'est au milieu même des REELLES CONTRADICTIONS qu'il faut nous décider pour un des termes de l'alternative : oubien, ou bien.

Tout raisonnement logique qui REUNIT des oppositions aussi absolues, qui concilie de telsinconciliables, n'est qu'un attentat métaphysique contre la morale. Toute philosophie systématique se tient à l'écart de la réalité individuelle, ne tient pas compte de ce que l'hommeest UN SUJET conscient, pensant, qui dit MOI, et qui, disant MOI, ne s'identifie ni avec le voisin, ni avec le genrehumain.

Il se sent seul et libre, et ne peut envisager dans son action qu'il est le produit objectif des Croisades, de laRenaissance ou de la Révolution Française, comme l'orange est le produit de l'oranger, ou la tarte l'œuvre dupâtissier. La multiplicité des points de vue abstraits sur le monde ne vaut pas une seule vie qui soit VECUE, qui EXISTE.

Envivant effectivement, l'individu nie le général. Le hégélianisme a tué la passion, car pour lui tout est vrai jusqu'à un certain point.

Or, il n'y a pas « d'amourjusqu'à-un-certain-point », de « vécu-jusqu'à-un-certain-point ».

Il n'y a pas de l'amour en général, il n'y a que desamours vécues à fond.

L'instant présent est un absolu; le «ici», le «maintenant» ne sont pas des « là-bas » et des« tout à l'heure »; l'existence est immédiate et urgente.

L'homme est un absolu. L'homme, qui doit choisir, doit le faire entre deux modalités fondamentales d'existence : l'esthétique et l'éthique, queKierkegaard a lui-même connues et dépassées. Kierkegaard est resté longtemps séduit par la poésie du romantisme allemand.

L'esthéticien (étymologiquementsignifie « sensation ») est celui qui vit poétiquement.

(Begriff der Ironie, p.

235), le « romantique », selon laconception de Schlegel, celui qui ne souffre aucun joug, qui recherche sa jouissance, dissout toute réalité enpossibilité, crée une suite bigarrée d'humeurs, et s'en va sans cesse vers de nouveaux désirs...

Il est unesuccession d'états; il oublie, il se souvient, il imagine, il forge des mondes féeriques, des illusions où il se projette; ilrêve d'un acte qu'il ne parvient jamais à réaliser.

Il est stérile, il se détruit constamment lui-même.

Kierkegaardappelle ce genre d'existence une conscience malheureuse ; sous son apparente insouciance, elle dissimule sadouleur et son souci, elle est en relation fausse avec le temps dont elle imagine qu'elle renverse le cours.

Le type del'esthéticien est le Don Juan de Mozart dont le symbole est cette musique « à la fois nostalgie du souvenir » et «aspiration vers le futur ». Kierkegaard nous décrit « l'ironiste » romantique comme celui qui, obscur à soi-même, vit de moments juxtaposés etd'une vie sans unité, présentant ainsi exactement les mêmes caractères que l'esthéticien.

Mais M.

J.

Wahl faitremarquer que l'ironie kierkegaardienne est un stade intermédiaire entre l'esthétique et l'éthique; il y a, en effet,chez l'ironiste, une conscience du tragique de l'existence qui domine l'amoralité ordinaire de l'esthéticien.

L'ironiste aréveillé la nature, il est déjà un adepte de sa future croyance. La dernière conception esthétique de la vie est le DESESPOIR.

L'homme recherche ses valeurs, son idéal, hors de lui;or, c'est EN LUI, qu'il doit les trouver; il doit construire tout de soi-même.

Et ce qui l'amènera à leur recherche, c'estle désespoir. Tout homme qui pense ne peut être que désespéré, car s'il cherche ses valeurs en dehors, s'il sort de lui-même, s'ilse fuit, bientôt, il ne peut plus se reconnaître; si, au contraire, il se renferme en lui-même, s'il tente de faire de lui-même un Dieu, il se pose en protestation contre Dieu.

Dans les deux cas, il ne peut SE POSSEDER. C'est devant cette impossibilité de se « posséder » que l'homme doit désespérer; car il glisse lui-même entre sespropres mains, il est devant son propre NEANT. Le désespoir, dit Mehrpohl, naît d'une distance que l'on sent infranchissable entre le moi-subjectif et le moi-objectif.Le plus désespéré des hommes est sûrement celui qui ne sent en lui aucun désespoir, car alors il est peu différentd'une simple chose. Le désespoir est la dernière étape sur le chemin de l'éthique.

A celui qui est encore dans la sphère esthétique,Kierkegaard adresse deux commandements : DESESPERE, et, ce qui revient au même : CHOISIS-TOI TOI-MEME.Ainsi tandis que Descartes part du doute pour arriver à la pensée; Kierkegaard, lui, part du désespoir pour arriver auCHOIX, c'est-à-dire à l'existence. L'éthique s'oppose à l'esthétique en ce qu'elle réaffirme la fidélité à soi-même.

L'homme éthique a choisi ses valeurs,il ne change plus de projet; l'individu assume sa responsabilité, prend sur lui ses décisions et adopte sa situation : IL. »

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