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Le langage et trahison de la pensée ?

Publié le 07/03/2011

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langage

Le langage, sauf exceptions, ne trahit pas la pensée    Point de départ : le sens commun concevant le langage comme l'outil propre à traduire la pensée, les potentielles trahisons du langage ne sont que des erreurs de transmission que l'on peut réparer par un meilleur usage de la raison et du langage      La transparence du langage à la pensée rend impossibles les trahisons.    « Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement « écrit Boileau au 17e siècle. Si nos pensées sont claires et précises, leur expression dans le langage le sera également. Si nos idées, en revanche, sont confuses, embrouillées, ampoulées ou absurde, le langage les transmettra telles quelles. Un langage limpide reflète une pensée rigoureuse (comme dans une bonne dissertation), tandis qu'un jargon incompréhensible mettre en évidence une réflexion obscure et inaboutie.   

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« C.

Des trahisons inévitables ? Mais si le philosophe réélabore son langage, c'est que la transparence du langage à la pensée n'a rien d'évident.

Lephilosophe écossais David Hume a ainsi publié un Traité de la nature humaine qui n'a connu aucun succès à causede la difficulté de son langage.

Hume a ensuite décidé de donner des versions plus claires de sa philosophieempiriste.

C'est donc que son Traité trahissait, en tout cas obscurcissait, sa pensée, et qu'il a pu en donner unemeilleure traduction langagière.En réalité les trahisons, même temporaires, semblent inévitables.

Une intuition philosophique peut prendre beaucoupde temps avant d'être exposée de manière adéquate.

Il existe donc toujours un certain décalage entre une penséeet son expression parfaite.

C'est bien pour cette raison que le travail sur le langage — orthographe, grammaire, style— est souvent aussi important que la rigueur de la pensée.

C'est encore le cas pour une dissertation réussie.Référence.

Hume, début de l'Enquête sur l'entendement humain TransitionSi le langage n'est pas toujours « en phase » avec la pensée, c'est au fond parce qu'on ne les travaille pas de lamême manière.

Le travail de la pensée est abstrait, tandis que l'attention à la langue porte sur des réalités empliesde sens parfois différents, sur des mots qui ont une histoire et diverses connotations.

Il faut donc bien examiner unetrahison plus essentielle de la pensée par le langage. Le langage trahit fondamentalement la pensée Point de départ.

Parce que les idées n'ont pas la même nature que les mots, leurs univers ne peuvent jamaistotalement coïncider. Une pensée, des langagesLa meilleure preuve de la trahison de la pensée par le langage est la multiplicité des langages.

Non seulement ilexiste divers types de langage — on peut exprimer l'amour par des descriptions, des poèmes, des gestes, voire deséquations mathématiques décrivant les processus cérébraux engagés —, mais il y a également diverses langues.

Or,en passant d'une langue à une autre, à cause de différences irréductibles entre elles, la pensée initiale d'un auteurest nécessairement trahie.

Cette trahison peut être dommageable — elle est parfois une richesse, signe de laréappropriation d'une pensée par une culture différente. B.

Pensée abstraite, langage vivant En outre, le langage s'exprime par une matérialité — la voix humaine ou l'écriture — qui diffèrent par essence del'abstraction de la pensée.

En cela, et de manière irrémédiable, ce passage trahit la pensée initiale — qui n'était quepensée.

La théorie de Platon sur la démocratie peut ainsi être exprimée par une voix polémique, haineuse, lucide,désespérée.

Elle peut être expliquée de diverses manières, qui à chaque fois trahiront la pensée initiale de l'auteur.Référence.

Maurice Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception, chap..

VI, « Le corps comme expression et laparole » Interpréter, c'est trahir.Au fond, le langage est toujours une interprétation de la pensée — de celles des autres, qui se donne par lelangage, bien sûr, mais également de la sienne.

Outre la question de la diversité des langues et de l'aspect concretdu langage, le mise en forme de la pensée suit des règles grammaticales qui ne sont pas nécessairement celles de lapensée logique, et ne peut s'empêcher d'y adjoindre un point de vue, même implicite. Transition.

Au fond, la pensée pure n'existe pas.

Elle n'apparaît que dans sa trahison langagière.

Il faut alors peut-être considérer de manière plus positive 3.

Le langage trahit la pensée au sens où il la révèle Le langage trahit nos désirs inconscients Freud a montré que les lapsus, les associations verbales non contrôlées, les récits de rêves ou de notre enfance,trahissent des désirs inconscients refoulés.

Ainsi le langage, lorsqu'il échappe à la maîtrise de la pensée consciente,révèle des vérités fondamentales sur nous-mêmes.

Référence.

Freud, Introduction à la psychanalyse Le langage littéraire révèle des pensées nouvelles Par ailleurs, le travail sur l'écriture, dans la littérature, permet de faire naître des idées nouvelles du langage lui-. »

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