Le moi se réduit-il à la conscience ?
Publié le 04/10/2009
Extrait du document
Condillac, pour lequel le monde extérieur est connaissable à partir des seules sensations, écrivait en ce sens dans son Traité des Sensations (1754) : Notre moi n'est que la collection des sensations qu'elle éprouve et de celles que la mémoire lui rappelle.
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seulement sur la conscience que j'ai de penser ; le processus du doute radical montre que je puis douter de toutes choses, y compris de l'existence de mon corps.
C'est au dix-septième siècle, avec Descartes, que la conscience (de soi) est posée comme la terre natale de la vérité , et comprise comme certitude résistant au doute : au sein du doute même, la certitude surgit.
Descartes va montrer que par l'intermédiaire du doute, la conscience fait, en quelque sorte, l'expérience de la certitude del'existence de soi, ( Discours de la méthode , 1637).
Descartes se propose de rejeter comme absolument faux, tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s'il ne resterait point, après cela, quelque chose en macréance, qui fut entièrement indubitable .
(...) Mais aussitôt après, je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser tout ce qui était faux, il fallait nécessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose.
En remarquantque cette vérité : je pense donc je suis, était si ferme et si assurée, que toutes les plus extravageantes suppositions des sceptiques n'étaient pas capables de l'ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir, sans scrupule,pour le premier principe de la philosophie que je cherchais. Autrement dit, pour que le doute soit possible, il faut nécessairement un sujet qui doute : le doute suppose en effet la pensée, laquelle suppose à son tour un sujetpensant.
Descartes parvient ainsi à une première vérité, à un premier fondement (le cogito) - à partir duquel il vapouvoir établir les principes de sa philosophie.
La formule : je pense, donc je suis , signifie ainsi que le Moi ( ego ) que je suis véritablement n'est rien de plus que mon être pensant et conscient .
c.
Le Moi n'est que l'autre nom de l'esprit conscientEn ce sens le Moi ne serait rien d'autre que l'âme, l'esprit ou en d'autres termes la pensée consciente de l'individu.C'est en ce sens que Socrate, s'adressant à Alcibiade, lui fait entendre que la partie maîtresse qui est en nous, c'est l'âme .
Si nous sommes en effet constitués d'un corps et d'une âme, seule l'âme commande : Socrate : Justement, comme nous le disions tout à l'instant : quand Socrate s'entretient avec Alcibiade, par un échange de propos, ce n'est pas à ton visage qu'il parle, mais apparemment, c'est Alcibiade lui-même ; or Alcibiade,c'est ton âme.Alcibiade : Je le pense comme toi. Socrate : Ainsi c'est de notre âme qu'il nous est recommandé de prendre connaissance par le précepte de se connaître soi-même.Alcibiade : Il me semble. Se connaître soi-même, c'est par conséquent, pour Socrate, connaître son âme.
Nous devons en outre comprendre,dans ce passage, que la connaissance du corps n'apporte rien à la connaissance de soi-même.
Socrate identifiel'âme à la connaissance de soi.
Cependant si je peux m'identifier à mon « âme» ou à ma conscience, puis-je affirmer que la connaissance de moi- même est alors complète?
3.
Le moi, le corps et l'inconscient a.
Le Moi conscient implique une sphère inconscienteIl revient à Freud d'avoir montré que la pensée consciente elle-même était souvent incompréhensible si on ne la rapportait pas à des phénomènes inconscients : certaines de nos conduites, de nos paroles, ou encore nos rêves, ne sont compréhensibles qu'à la condition de poser l'hypothèse de l'inconscient psychique, c'est-à-dire del'existence en nous-mêmes de pulsions et de représentations refoulées et qui demeurent ignorées de notre conscience.b.
Le Moi conscient comme effet du corpsOr ceci implique également que notre Moi est, tout à la fois, spirituel et corporel : car l'inconscient et les pulsions ont également rapport au corps, aux besoins et désirs originaires qui en sont issus.
Le Moi conscient ne serait ainsi qu'une partie du psychisme, une autre partie étant constituées de processus.
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