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Le moi s'identifie-t-il à la conscience ?

Publié le 17/01/2022

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Qu'est-ce qu'avoir conscience de quelque chose ? La définition d'un tel processus semble au moins afficher ce caractère : la conscience est toujours conscience d'un moi. Lorsque je perçois, je me perçois comme moi me percevant ; mais je ne peux pas dire que je ne perçois « que « moi, exclusivement. S'il existe une communauté certaine entre le moi et la conscience, s'agit-il d'une identification, c'est-à-dire d'une égalité parfaite, co-extensive, qui amènerait à conclure à l'identité des deux objets ? Et si non, comment un écart entre le moi et la conscience peut-il quand même aboutir à la fondation de la conscience par le moi ?

Faut-il inclure les contenus de l'inconscient et les influences sociales dans ce qui me constitue en propre? Suis-je plus que ce que je crois être actuellement ? Les états de conscience sont changeants? Est-ce un argument contre l'unité du moi ?
Il faut entendre le "moi" comme le lieu de la conscience, du "cogito" cartésien. A ce "moi", il faudra opposer avec Freud, le "ça" et le "surmoi" de la deuxième topique.

Faut-il inclure les contenus de l'inconscient et les influences sociales clans ce qui me constitue en propre? Suis-je plus que ce que je crois être actuellement ? Les états de conscience sont changeants. Est-ce un argument contre l'unité du moi ?

« telles que la question ainsi posée, dans sa généralité, n'a pas vraiment de sens.Toutefois, l'homme, et lui seul, possède le « Je dans sa représentation», c'est-à-dire la capacité de se représenterlui-même et de se penser comme un «moi», par-delà la multiplicité et la mobilité de ses contenus de conscience etde ses sensations.

Capacité que ne possède aucun autre animal, car l'homme seul a conscience de soi.Telle est la thèse que Kant cherche à défendre ici, et qui a pour conséquence de poser que ce pouvoir « élèvel'homme infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivants sur la terre ».Les animaux sont en effet soumis à la puissance des stimuli, c'est-à-dire des stimulations sensorielles vis-à-visdesquelles ils ne se distinguent pas.

Ils sont pris dans le stimulus, et sont pour cela comme dans un présent absolu,celui de son actualité.L'homme, au contraire, ordonne ses sensations autour de la représentation de son moi, ce qui le place non plus dansle monde, mais face au monde.

Dans le premier cas, il aurait fait un avec le stimulus; dans le second, il se distinguede lui et l'objet perçu devient précisément à ce moment-là «ob-jet », c'est-à-dire une réalité placée (jectum)devant (ob) moi.

Ce processus nous autorise alors à dire que «par là, il est une personne» qui se distingue de tousles changements perçus, grâce à l'idée de l'unité et de la permanence de son moi. -Husserl : la conscience est fondamentalement identifiée comme révélation du moi à lui-même dans l' Ego (Méditations cartésiennes ).

Dès lors, la conscience qui est mienne fonde non seulement l'unité de mes perceptions, mais également mon identité à moi-même ; je demeure le même tout au long de mes expériences perceptives.

Parconséquent, la conscience est pour Husserl la forme de l'identification du moi de sa propre identité. II la conscience comme irréductiblement ouverte sur l'autre : Husserl encore et Sartre -Husserl : cependant, l'identité du moi n'apparaît que comme l'horizon de l'expérience perceptive.

Je ne perçois pasque le « moi », mais toujours le moi percevant ceci ou cela.

Car la conscience est une structure essentiellementrelationnelle : elle permet l'accès à l'extérieur en tant qu'extérieur, par la structure de l'intention (la conscience esttoujours conscience de quelque chose) ( Méditations cartésiennes encore).

Il semble y avoir identification du moi et de la conscience, en tant que processus, mais non identité permanente de fait. On trouve cette citation dans la seconde partie des « Méditations cartésiennes » (1929).

Husserl (1859-1938) est le fondateur de la phénoménologie et le précurseur de ce que l'on nomme l'existentialisme. Le mot d'ordre de la phénoménologie est le retour aux choses mêmes.

Il s'agitde se battre contre une conception positiviste de la science et contre lesfaux savoirs, pour s'interroger à nouveaux frais sur la façon dot les chosesnous apparaissent. Notre citation apparaît dans les « Méditations métaphysiques ».

Le titre dit assez que Husserl entend se réapproprier le projet cartésien de fonder les sciences.

Mais il tente aussi, dans ce qu'il nomme « les temps de détresse », de fonder une véritable science de l'esprit, en se battant à la fois contre le« psychologisme » et contre le modèle des sciences objectives de la nature. « Partout à notre époque se manifeste le besoin pressant d'une compréhension de l'esprit […] Ma conviction est que la phénoménologie a faitla première fois de l'esprit en tant qu'esprit le champ d'une expérience etd'une science systématique, et opéré par-là le retournement total de la tâchede la connaissance. » On retrouve donc, au départ de notre texte, la même exigence derigueur, de radicalité que chez Descartes .

Husserl aussi pratique une sorte de doute qui consiste à suspendre notre croyance naïve et naturelle au monde et à son existence.

Lui aussidécouvre comme première certitude le « Je pense ». Mais Descartes était pressé de fonder la science de son temps, et s'il découvrait le dualisme, il faisait de la conscience une chose qui pense.

Descartes établissait une sorte de parallèle entre la « chose étendue », le corps, et la « chose qui pense », la conscience. Husserl reste attentif à une propriété remarquable de la conscience : « Toute conscience est conscience de quelque chose ». Chaque fois que je pense, je pense bien à quelque chose.

Cela veut dire que le « Je », la conscience vise toujours autre chose qu'elle-même.

La conscience, si l'on veut, n'est jamais enfermée en elle-même, elle est toujours lemouvement de se dépasser vers autre chose, vers un objet.

Que la conscience soit toujours en mouvement versautre chose, cela signifie que toute activité psychique est toujours dirigée vers autre chose qu'elle-même.

On nepeut plus, comme tendait à le faire Descartes , assimiler la conscience à une chose ou à une intériorité. Précisément, ce qui différencie la conscience de toutes les choses, de tous les objets –qui sont ce qu'ils sont- c'est son caractère dynamique, qui fait qu'elle est toujours rapport à autre chose qu'elle-même, dépassement,mouvement, vers un autre.

La pensée porte toujours un rapport au monde.

Etre conscient, c'est d'abord être. »

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