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Le moi s'identifie-t-il à la conscience ?

Publié le 14/03/2012

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conscience

Le moi est un ensemble de traits de caractère, de comportements, une succession d'actes. Dans le hasard des circonstances, il se manifeste comme équilibre psychologique dont la conscience assurerait en quelque sorte la maintenance et la transparence. Mais cette transparence n'est obtenue qu'au bout d'un travail d'épuration, de dépouillement qui a pour fonction de mettre à l'épreuve les sensations, des perceptions, voire des illusions dans lesquelles le moi précaire est engagé du fait de l'expérience diverse à laquelle il est confronté. A côté du moi empirique, la conscience apparaît bien comme un entendement au travail. Aussi nous faut-il nous interroger sur ce clivage constitutif de la conscience humaine. Le moi empirique et le moi rationnel se superposent, s'harmonisent parfois, s'excluent plus souvent. Quels sont les critères d'une possible conciliation et d'une difficile réconciliation ? Est posé le problème de l'identité : est-elle formelle et postulée ou réelle et en acte ?

conscience

« l'odyssée aveugle et la liberté formelle, ponctuelle et arbitraire.

Le moi est animé d'une exigence solipsisme de réalisation.

Ilest croyance en sa liberté, en son pouvoir- faire et en son pouvoir être.Pourtant par l'analyse, la conscience peut élever la réalité du moi à des invariants, des structures, des bonnes formes qui fontsécession avec la mosaïque ou le pur enregistrement documentaire d'événements de la vie passionnelle.

S'impose pour la philosophie une nécessaire théorie du moi passant la réalité empirique du moi psychologique au crible del'examen et de l'abstraction réfléchie.

Le moi est conscience comme sujet en tant qu'il pense et se pense.

Des sensationsfausses donatrices de sens à l'imagination susceptible d'illusion, la conscience s'expose comme un je qui se réfléchit sur lesdonnées de la vie psychique.

Le je est condition du moi empirique, il s'établit en principe, comme une évidence intelligible,au bout d'un travail de dépouillement et d'abstraction jusqu' à atteindre une réalité simple, une unité, un fondementinébranlable.

La conscience cartésienne s'y édifie en sujet de droit comme conscience de soi et conscience de monde.

Laconscience transcendantale kantienne est sujet épistémologique à signification pratique qui, par le jugement, les catégorieset les principes qui le structurent assure la médiation entre l'univers théorique et le monde pratique pour s'inscrire dans leréel comme moi conscient, réfléchi et responsable de ses raisonnements.

La conscience serait ce site intelligible commesynthèse et fondement de la subjectivité.La conscience confère au moi son identité perturbée dans la folie, le sommeil, par l'imagination ou les sens.

La consciencecomme conscience de soi convertit la réalité temporelle et mobile du moi à l'inaltérable.

La conscience est bien un pôle, unego qui embrasse toutes les variantes possibles du moi empirique.

Il est comme un support qui modifie sans retombée lesfluctuations incessantes du moi empirique.

Il est donation de sens conquise au bout d'une réduction.

Il est unitéoriginairement synthétique d'une aperception.

Il est cogito.

Husserl, Kant ou Descartes l'ont constitué en réalité intelligible,en subjectivité fondatrice de la vie psychique et intellectuelle.Il y a bien cependant inadéquation de la conscience idéelle et du moi réel.

Copernic, Darwin ou Freud ont provoqué lesblessures narcissiques à l'égard du sujet maître de soi : avec la cosmologie héliocentrique, la théorie de l'évolution ou lapsychanalyse, la conscience philosophique a subi un triple exil.

L'homme n'est plus centre de l'univers, il est soumis commeanimal en colonie à la sélection naturelle et à la séduction sexuelle qu' il vit dans l'inévidence du désir.

Il y a bien unedécentration de l'homme, il y va bien d'une désillusion mais bienfaisante.

Car l'homme reste un théâtre de devoirs etd'actions.

La conscience en effet comme rééquilibration recentre le sujet humain décentré et démis provisoirement de saprérogative de liberté.

Il y a bien un fonctionnement opératoire entre des déséquilibres et des équilibres.

La conscienceassimile le réel, en accommode les occurrences, se rééquilibre comme un centre de coordination : elle est fonctionnelle etprocessuelle.Sujet transcendantal et sujet empirique, conscience et moi : le clivage entre le sujet pensant et le sujet existant persiste.

Audelà de la discontinuité, il y a une altérité radicale des deux entités.

Le premier comme sujet de droit ne serait qu'uneconscience imaginaire, la seconde comme réalité empirique l'expression d'un moi ruiné.

La thèse idéaliste et la thèse réalisterivalisent d'arguments pour dénoncer pour le premier chez le second son cynisme et pour le second chez le premier sonnormativisme.

Pour le réalisme, le moi idéaliste est un mirage, une illusion, une projection, un produit de substitution, Pourl'idéalisme, le réaliste est un cynique, un matérialiste, un sensualiste, un sensationnaliste.

L'idéalisme est théorie de laconnaissance, psychologie philosophique, épistémologie ; sous le réalisme, se rangent la psychanalyse, la théorie de lasociété, les matérialismes contemporains dans leur serrage du concret.

En fait la liaison entre je et moi est difficilement saisissable.

"Je suis moi" est l'affirmation d'une identité fondamentale.

"Jeest moi" consiste en une rupture entre entre un sujet et un prédicat.

On y instaure déjà une division entre un je-sujet et unmoi-objet.

Le je-sujet consiste une auto-position, tandis que moi est un être-posé.

D'un côté, il y acte, de l'autre lareconnaissance d'un fait.

Et seule une raison pratique permet d'établir leur identité à partir du sujet - l'identité ne pourrait sefaire qu'à partir du sujet.

Il n'y a pas de moi sans conscience du moi.

Il n'y a pas de conscience de soi sans sujet qui prendconscience d'un objet.

Il y a donc au delà de la division un principe de différenciation dont découle la division.

A cettecondition se manifeste l'unité de l'identité et de la différence, du je-identité et du moi-différence.

A cette condition s'établitune relation entre je et moi : ils se co-appartiennent tout en s'opposant.En fait, cette division ressemblante, théorique, originelle se fait dans le jugement, dans la copule "est" de l'énoncé "je estmoi".

C'est dans l'acte du jugement que s'opère l'unité et de la différence, du je et du moi, sinon nous séjournons dans ladivision qu'est la juxtaposition.

Entre le je-fondement et le moi existant a lieu une synthèse.

Cette unité s'établit sur fond depermanence, d'invariabilité, de consistance et de cohérence : le jugement comme acte d'une synthèse est une opérationaussi de la raison.

J'assure ainsi dans le jugement une existence continuée du moi, en fait sa stabilité.

Descartes soutenaitcomme vrai l'énoncé "je suis, j'existe", à chaque fois que je le profère.

Il est un jugement qui constate et valorise uneexpérience.

C'est dans l'acte de synthèse du jugement que s'unifie la conscience comme conscience de soi et conscienced'objet, que prend forme et force l'identité personnelle.Cette synthèse peut prendre un sens esthétique mais au sujet contemplant se dérobe l'objet contemplé.

Il a aussi unesignification éthique dans cet arrachement du moi existant à la nature, même si la non coïncidence persiste.

C'est pourquoi laphilosophie consciente de l'unité et de la division se fait conscience d'une unité sous ses modes de différenciation.

Ellecomprend le sentiment esthétique comme une endurance face au retrait de l'absolu, elle comprend la vie morale comme uneapproximation de cet absolu dans l'idée de Bien.Le moi comme moi existant, parce qu'il diffère de lui-même, est destiné à l'interprétation.

Seul le je comme identité. »

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